L’heure des huitièmes de finale de la Coupe du Monde enfin arrivée, le sprint final est lancé. Et d’entrée, pendant que quelques favoris sont au tapis, les Asiatiques dépriment, l’Amérique du Sud et l’Afrique avancent leurs outsiders.

C’est l’affiche « Lucarne Opposée » la plus attendue des huitièmes de finale, Venezuela – Japon aura tenu ses promesses. Entre deux formations joueuses, il ne pouvait en être autrement. Les deux formations ont ainsi proposé un match enlevé avec de beaux enchaînements collectifs, chacune alternant temps forts et temps faibles pendant une bonne heure avec les meilleures situations en faveur du Japon, notamment un coup franc sur la barre de Ritsu Doan, une fois encore excellent. Mais au fil des minutes, la bataille tactique commençait à tourner en faveur des Vénézuéliens, bien aidés par la baisse physique des Japonais. Peñaranda et Soteldo creusaient des brèches dans la défense adverse, Sergio Córdova se créait une belle situation et Ronaldo Peña pesait de tout son poids sur l’axe central des Samurais Blue. Mais le score restait nul et vierge, il fallait alors jouer une prolongation. Là encore, la fraicheur de la Vinotinto allait faire la différence. Le Venezuela se procurait deux corners parfaitement tirés par Ronaldo Lucena. Le premier tombait sur la tête de Ferraresi, le second, quasi identique, sur celle de Yangel Herrera qui pouvait faire trembler les filets de Kojima. Ce sera le seul but du match, le Venezuela gérant parfaitement les 12 minutes restantes, la Vinotinto se retrouve désormais en quarts de finale.

Elle y croisera les USA. Les États-Unis arrivaient à Incheon voulant absolument aller en quart de finale. Pour ce faire, il devait battre une équipe néo-zélandaise qui avait fini 2e de son groupe E derrière la France. Le sélectionneur Tab Ramos constituait un 4-4-2 pour affronter la N-Z. Les changements d’effectifs américains étaient nombreux. En défense, il y avait l’arrivée de Tommy Redding dans le XI de départ à la suite de la suspension de Cameron Carter-Vickers coupable de deux cartons jaunes face à l’Arabie-Saoudite et de Justen Glad qui prenait la place de Aaron Herrera. Ensuite, au milieu de terrain, Derrick Jones laissait sa place à Eryk Williamson. Finalement, en attaquant, Sebastian Saucedo était laissé de côté au profit de Jeremy Ebobisse. Du côté des Néo-Zélandais, les principaux changements étaient le départ de Dane Ingham et du capitaine Clayton Lewis parti avec l’équipe senior en vue de la coupe des confédérations qui aura lieu du 17 juin au 2 juillet 2017 en Russie. Ce sont les Américains qui ouvraient le score, à la 30e, lorsque sur un corner de Brooks Lennon, Justen Glad contrôlait la balle de belle façon dans la surface et tirait ras de terre, Josh Sargent redirigeait à peine le tir pour venir marquer son 4e but du tournoi. La Nouvelle-Zélande tentait de répliquer dès le retour des vestiaires, mais la frappe de Moses Dyer dans la surface, lors de la 55e minute, était dévissée et Jonathan Klinsmann n’avait pas à faire l’arrêt pour les Stars and Stripes. Les Néo-Zélandais allaient s’en vouloir, puisqu’à la 64e, sur un centre du milieu de terrain, Josh Sargent redirigeait le ballon de la tête vers Jeremy Ebobisse qui venait inscrire son premier « Goal » de la compétition lorsqu’il effectuait un tir de qualité dans la lucarne droite pour permettre aux Américains de faire le break. Les États-Unis allaient en rajouter un 3e (65e) signé Brooks Lennon, un 4e (76e) inscrit par Justen Glad, un 5e (84e) par le remplaçant entré à la 76e, Auston Trusty et finalement un 6e (90+3) pour la forme par Lagos Kunga. Résultat final 6-0 dans une rencontre parfaitement contrôlée du début jusqu’à la fin qui permet aux États-Unis de poursuivre leurs parcours vers un quart de finale

 

 

Le Japon éliminé, les derniers espoirs asiatiques reposaient sur la Corée du Sud et l’Arabie Saoudite. Malheureusement pour l’AFC, l’échec est total. L’Arabie Saoudite a pourtant livré un grand match face à l’ogre uruguayen, se procurant plusieurs belles situations et n’étant pas récompensée au tableau d’affichage avant de céder sur un penalty obtenu et transformé par Nico de La Cruz en début de second acte. La Celeste allait ensuite gérer son avance et se procurer les meilleures situations mais la courte victoire l’invitait à devoir rapidement se remobiliser si elle veut espérer aller beaucoup plus loin dans l’épreuve. D’autant que l’adversaire des quarts sera un Portugal qui monte en puissance et qui n’a fait qu’une bouchée du pays hôte. Les espoirs étaient grands pour la Corée du Sud, la douche est d’autant plus froide. Trahie par une naïveté défensif indigne de ce niveau, la Corée du Sud a ainsi explosé face à un Portugal tout en maîtrise et en intelligence et qui avait plié l’affaire dès la fin de la première demi-heure, l’excellent Bruno Xadas ouvrant le score en début de partie, Bruno Costa doublant la mise. Malgré un Lee Seug-Woo intéressant et une bonne entrée de Lee Sang-Heon, les hôtes, qui avaient craqué une troisième fois à l’entrée des 20 dernières minutes, n’allaient pouvoir que sauver l’honneur et quittaient ainsi la compétition dès les huitièmes, la marche semblant trop haute.

 

 

La marche était également trop haute pour le Costa Rica qui ne s’incline que 2-1 mais aurait pu/dû partir avec une défaite bien plus large tant les Three Lions ont dominé. Emmenés par un énorme Ademola Lookman, sans aucun doute le joueur du tournoi côté anglais, les Britanniques ont accumulé les situations de but mais sont tombés sur un Erick Pineda parfait quand ils ne se montraient pas trop maladroit. Lookman s’offre tout de même un doublé, dont une merveille tout en toucher, malgré le but tardif de Randall Leal qui aurait pu laisser planer un léger espoir pour les Centroaméricains sans pour autant véritablement menacer les Anglais. Ces derniers affronteront un autre membre de la CONCACAF en quarts, le Mexique, qui est sorti d’un duel des pires attaques des huitièmes l’opposant au Sénégal sur un tout petit but inscrit au bout de l’ennui (ou presque) de l’inévitable Ronaldo Cisneros.

 

 

Pour la folie, il fallait aller du côté de Zambie – Allemagne, le match le plus fou du tournoi. Car celui-ci débutait par une longue période de domination allemande, Mangani Banda sauvant les siens devant Reese et Ochs avant finalement de céder en fin de premier acte devant le joueur d’Hoffenheim sur une merveille de coup franc. On pensait alors que les Européens, qui maîtrisaient le premier acte, allaient pouvoir gérer. C’était sans compter sur les Zambiens. Emmanuel Banda lançait la révolte en seconde période sur une volée au point de penalty, les Chipolopolos juniors allaient alors totalement retourner le match. Fashio Shakala trompait Bodersen, Mwepu pensait alors plier l’affaire à cinq minutes de la fin. Toujours pas. Car l’Allemagne a aussi des ressources. Suat Serdar réduisait l’écart, Jonas Arweiller égalisait sur la dernière action du match. 3-3, on gagnait alors 30 minutes de football échevelé de plus. Et à ce petit jeu, la sélection zambienne allait finir par s’imposer, Shemmy Mayembe offrant la qualification aux siens. En quart de finale, la Zambie croisera la route d’une Italie qui a pris sa revanche sur la dernière finale de l’EURO face à la France. Les Bleuets, annoncés favoris de l’épreuve, sortent dès les huitièmes. Preuve que tout est possible.

 

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.