Sixième soirée d’éliminatoires nord-américains et si les trois géants annoncés ont marqué leur territoire, la plus forte impression est venue du Canada.
C’était sans aucun doute l’affiche de la soirée, celle qui devait en grande partie décider de l’identité du troisième larron qui accompagnera Mexique et USA au Qatar, tant les deux premières places semblaient promises. L’heure était venue pour le Canada de John Herdman de véritablement assumer son statut de prétendant mais surtout de continuer à montrer sa progression constante, l’adversaire du soir, Panamá, offrant non seulement un concurrent direct au menu, mais surtout un rival capable de lutter dans le jeu. Démonstration sur la première offensive des visiteurs avec une séquence de possession sur toute la largeur, des combinaisons rapides et un but d’école signé Rolando Blackburn. De quoi cueillir à froid des Rouges qui ont pourtant pu s’appuyer sur un BMO Field en fusion pour revenir. Rien n’a été simple, d’autant que les visiteurs savaient manier le ballon pour le remonter, mais ces Rouges-là ont désormais suffisamment de certitudes pour ne pas céder à la panique. Et comptent aussi quelques facteurs X. Le principal hier se nomme Alphonso Davies : omniprésent dans le jeu, même lorsque replacé dans l’axe, toujours déstabilisant, d’une implication sans faille, l’homme sorti sous une standing ovation a fait basculer le match : son corner permettait l’égalisation, sa chevauchée avec un ballon volé juste avant qu’il ne sorte, plaçait le Canada devant au score. Alors libérés, les Rouges ont laissé parler les autres talents offensifs : celui du diamant Tajon Buchanan, celui du buteur Jonathan David. Conséquence, le Canada a dompté des Canaleros qui ont totalement cédé une fois menés au score et voient désormais le trio de tête s’échapper et se retrouvent embarqué d’une une lutte à laquelle se joint une Jamaïque qui s’est relancée au Honduras. Un trio dans lequel le Canada, deux victoires à domicile, trois nuls en déplacement notamment aux States et au Mexique – excusez du peu – est désormais solidement accroché.
La performance collective canadienne tranche avec les nombreuses interrogations qui continuent de se poser au sujet de Team USA. Là aussi le talent ne manque pas, là aussi il est jeune, encore plus jeune même à l’image du trio Musah – Pepi – Aaronson, mais on peine toujours à comprendre les choix tactiques de Gregg Berhalter. Face à un Costa Rica qui n’est pas réputé pour être joueur, Team USA s’est faite piéger d’entrée de match et a souvent peiné pour véritablement créer du danger, n’y parvenant qu’au prix de percées individuelles, manquant aussi d’équilibre et de rigueur tactique, notamment dans le repli. Conséquence, il a fallu un exploit, un missile de Sergiño Dest pour ramener les locaux au score et un ballon récupéré haut et mal négocié ensuite par Leonel Moreira, entré à la pause à la place de Keylor Navas que l’on dit blessé à la hanche, pour prendre les devants. Pour le reste, ça a donc souvent été compliqué, la défense américaine se faisant même quelques frayeurs qui auraient pu être bien plus grandes si les quelques offensifs ticos avaient mieux géré le coup. Mais l’essentiel est bien là, Team USA semble être un chantier permanent, elle reste tout de même accrochée à sa deuxième place avant d’affronter son meilleur ennemi : le Mexique.
Un Mexique qui s’est tranquillement imposé au Salvador. Si le Cuscatlán est souvent décrit comme un enfer, il ne l’est jamais véritablement pour un Tri qui n’y a perdu que deux fois, la dernière en 2009. Et il ne l’a pas été une fois encore tant les hommes de Tata Martino ont maîtrisé leur sujet. Héctor Moreno a frappé sur corner à la demi-heure, le Salvador n’a été que très peu dangereux, la meilleure occasion restant cette demi-volée de Larín juste après la fin du premier quart d’heure, et s’est même retrouvé à dix d’entrée de deuxième acte. Il ne restait ainsi que la pression d’une foule bouillante pour tenter de déstabiliser un Mexique finalement assez tranquille, qui peine tout de même à savoir se mettre rapidement à l’abri, mais qui au final a déroulé pour s’imposer de deux buts, l’excellent Raúl Jiménez éteignant définitivement le Cuscatlán sur penalty dans le temps additionnel. Voilà comment à mi-parcours, le Tri est déjà seul devant.
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Photo une : 2021 Getty Images