Quatorzième journée d’éliminatoires. Pendant qu’Argentine et Brésil s’affrontent pour l’honneur, la lutte est intense derrière puisque sept équipes sont encore en course pour la qualification.

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« La volonté de gagner est intacte, gagner n’est pas offenser quiconque, ce n’est pas non plus bercer les gens d’illusions ». Les mots sont signés César Farías qui a bien conscience que la réception de l’Uruguay en ouverture de la journée est décisive quant aux rêves mondiaux de sa Bolivie. La Verde accuse quatre points de retards quand il n’en reste plus que douze en jeu et ne peut donc se permettre une défaite. « Notre sélection arrive avec une capacité à proposer du jeu. Grâce à son bon football, elle peut faire sentir son avantage à domicile, peut utiliser l’altitude » a-t-il ajouté avant d’aller sur un terrain étrange, mettant la pression sur l’arbitre et pointant le jeu soi-disant violent de l’Uruguay : « Nous devons disputer un match qui ne sera pas haché, qui ne sera pas violent, en espérant que l’arbitrage sera sévère contre la violence, qu’il permette la fluidité ». Reste que la Bolivie est lancée sur une série de deux victoires convaincantes à domicile, en particulier celle face au Paraguay, ce qui devrait ainsi entraîner le retour d’une ligne de trois derrière et surtout, avec les retours de Rodrigo Ramallo et Roberto Fernández dans les couloirs, chercher une fois encore à étouffer l’Uruguay.

Un Uruguay au pied du mur après trois défaites concédées face aux deux autres géants de la zone, la dernière plus frustrante tant l’Argentine n’a pas semblé aussi supérieure que cela. Désormais sixième, la Celeste du Maestro n’a d’autre choix que d’aller « chercher des points » comme l’indique Matías Vecino en conférence de presse. « C’est un stade difficile, comme à Barranquilla où nous avons gagné », a répliqué le Maestro Tabárez avant d’ajouter, « les Boliviens savent ce que c'est que de venir de la plaine et ils essaient d'imposer cela en mettant beaucoup d’offensifs. Ils ont l'habitude de tirer de loin. Les statistiques de tous les matchs de qualification indiquent que la Bolivie a gagné plus de points à domicile qu'à l'extérieur. Sur ces éliminatoires, elle est l'une des équipes qui marque le moins, mais lorsqu'elle joue à La Paz, elle a obtenu de bons résultats comme contre le Pérou et le Paraguay ». Un Maestro qui n’oublie cependant pas l’objectif : « Nous devons prendre des points et gagner, nous préparons nos matchs pour cela. Nous savons ce que c’est de jouer en Bolivie, il y a de nombreux obstacles, mais nous devons les affronter et tenter de les franchir ». Un Uruguay qui devrait reconduire le schéma de la semaine passée avec tout de même deux modifications en termes de joueurs : Facundo Torres et Agustín Álvarez Martínez, les deux pibes de Peñarol, auteurs d’entrées intéressantes, devraient figurer dans le onze. Le premier à la place de Brian Rodríguez, le second à la place du Pistolero Suárez.

Compos probables

Bolivie : Carlos Lampe - Rodrigo Ramallo, Marc Enoumba, Jairo Quinteros, José Sagredo, Roberto Fernández - Juan Carlos Arce, Leonel Justiniano, Fernando Saucedo - Marcelo Martins y Carmelo Algarañaz.

Uruguay : Fernando Muslera - Martín Cáceres, José María Giménez, Diego Godín, Joaquín Piquerez - Mauro Arambarri, Matías Vecino, Lucas Torreira, Nahitan Nández - Facundo Torres, Agustín Álvarez Martínez.

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Si le Venezuela est déjà hors course pour la qualification, neuf points de retard à cinq matchs de la fin, écart qui parait impossible à combler pour une formation qui prépare désormais l’avenir, l’arrivée de José Pekerman à sa tête à partir de janvier prochain étant la première étape. Quels peuvent donc être les objectifs de la Vinotinto pour la dernière de Leo González sur le banc ? « Nous arrivons emplis d’espoirs, en essayant de conclure au mieux cette double série d’éliminatoires. Nous abordons le match comme toujours, avec l’intention de nous imposer, nous venons pour prendre trois points », annonce le sélectionneur qui redoute le Pérou : « une équipe au collectif qui, pour moi, en Amérique du Sud, est celui qui manipule le mieux le ballon. C’est une équipe très verticale, très intense, nous les avons étudiés et allons essayer de contrecarrer leurs forces en appuyant sur leurs points faibles ». En guise d’espoir, le sélectionneur pourra rappeler à ses joueurs que le Pérou n’a plus gagné au Venezuela depuis cinq matchs, la deuxième meilleure série de la Vinotinto face à un autre sud-américain, et que seuls Argentine et Brésil se sont imposés ici lors de ces cinq derniers matchs d’éliminatoire.

Autre motif d’inquiétude pour le Pérou : cela fait cinq matchs que la Blanquirroja n’a plus marqué en déplacement, perdant les trois derniers, pire série de l’ère Gareca. « Nous devons avancer pas à pas. Il fallait d’abord passer la première étape, qui était fondamentale, et maintenant, nous pouvons nous focaliser sur le match au Venezuela », avait ainsi déclaré le sélectionneur au coup de sifflet final de la nette victoire face à la Bolivie. Un Venezuela qui représente « une autre finale » pour laquelle le technicien argentin de la Blanquirroja veut s’appuyer sur des certitudes « ce que j’ai le plus apprécié du Pérou [face à la Bolivie] est la conviction qui l’animait pour gagner le match. Nous sommes entrés sur le terrain avec l’idée que nous allions le gagner dès la première minute. Nous étions agressifs quand il le fallait, solidaires pour défendre quand la Bolivie nous menaçait. Il faudra l’être de nouveau ». Un Pérou qui arrive avec d’autres certitudes, notamment celle de pouvoir présenter son meilleur onze possible. Mais aussi celle qu’une victoire devrait le replacer définitivement dans la course à la qualification avant d’affronter deux concurrents directs en début d’année.

Compos probables

Venezuela : Wuilker Farínez – Daniel Carillo, Nahuel Ferraresi, Yordan Osorio, Roberto Rosales – Christian Cásseres, Tomas Rincón, Júnior Moreno, Jefferson Savarino – Darwin Machís, Eric Ramírez.

Pérou : Pedro Gallese – Luis Advíncula, Christian Ramos, Luis Abram, Miguel Trauco – Renato Tapia, Yoshima Yotún, Sergio Peña – André Carrillo, Gianluca Lapadula, Christian Cueva.

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Sur le papier, Argentine – Brésil est l’incontestable affiche de la nuit. Dans les chiffres, l’enjeu est très relatif. Au point que la menace d’un simple match amical plane sur San Juan qui accueille donc un match délocalisé loin de Buenos Aires. Une menace que les Argentins cherchent à écarter, à commencer par le sélectionneur Lionel Scaloni (avec plus ou moins de réussite): « C’est un match très difficile car nous affrontons le leader déjà qualifié. Nous allons affronter un rival qui a des idées claires, qui est plus vertical que ces dernières années, en particulier quand il récupère rapidement le ballon. Un rival qui ne pardonne pas. Il faudra prendre nos précautions et savoir comment leur faire mal. Je reste persuadé que nous devons jouer de manière habituelle, nous devons être constants. Cela ne m’intéresse pas de voir un joueur jouer d’une façon face au Venezuela et d’une autre face au Brésil. Il faut jouer de la même manière. Nous voulons faire en sorte que les choses se passent bien, que le peuple s’identifie à cette sélection. C’est important pour nous, c’est notre plus belle victoire ». Sur le terrain, il ne devrait y avoir que peu de changements côté Argentine si ce n’est le retour de Lionel Messi, prévu depuis l’avant match face à l’Uruguay, son entrée au Campeón del Siglo lui permettant de retrouve un peu de rythme. Pour le reste, pas de Paredes qui pourtant « s’est entraîné normalement ces derniers jours » et une incertitude avec la possible inclusion de Montiel à la place de Molina dans le couloir.

La rotation, on la trouve côté Brésil qui semble désormais utiliser les déplacements pour faire tourner son groupe. Neymar préservé et qui ne fait pas le voyage, Gabriel Jesus toujours aussi décevant en pointe, il y a des chances à saisir dans le secteur offensif, Matheus Cunha et Vinicius Júnior pouvant en profiter, ce dernier ayant une belle carte à jouer. L’absence de Neymar n’est pas le seul changement apporté par Tite qui doit aussi se passer d’un autre homme clé de son groupe, Casemiro, et donnera une nouvelle chance à Fabinho. Un Brésil invaincu en déplacement en éliminatoires sous Tite (neuf victoires, trois nuls) qui affronte donc une Argentine invaincue depuis vingt-six matchs, pour la revanche de la finale de Copa América, unique défaite de la Seleção depuis novembre 2019.

Compos probables

Argentine :​ Emiliano Martínez – Nahuel Molina ou Gonzalo Montiel, Cristian Romero, Nicolás Otamendi, Marcos Acuña – Rodrigo De Paul, Guido Rodríguez, Giovani Lo Celso – Lionel Messi, Lautaro Martínez, Ángel Di María.

Brésil : Alisson – Danilo, Éder Militão, Marquinhos, Alex Sandro – Fred, Fabinho, Lucas Paquetá – Raphinha, Matheus Cunha, Vinicius Júnior ou Coutinho.

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Par Pierre Gerbeaud

Match crucial à Barranquilla aussi bien pour la Colombie que pour le Paraguay. La Colombie reste sur quatre matchs sans victoire, sans trouver le chemin des filets face à un Paraguay qui joue sa dernière carte après sa défaite à la maison contre le Chili. Une tâche loin d’être simple pour la sélection cafetera puisque son adversaire du soir s’est imposé six fois en terres colombiennes, c’est plus que tout autre sélection sud-américaine. Au XXIe siècle, la Colombie n’a réussi à faire tomber à la maison la sélection guaraníe qu’à une seule reprise, c’était en 2012 grâce à un doublé de Radamel Falcao.

Pour ce match Reinaldo Rueda devra faire sans sa pièce maitresse au milieu, Wilmar Barrios et sans Johan Mojica, tous deux suspendus. Si le deuxième est plus simple à remplacer, Yairo Moreno devrait prendre place dans le couloir gauche, l’équilibre et l’abattage apportés par le milieu du Zenit feront défaut quoiqu’il arrive. Gustavo Cuéllar est le mieux placé pour occuper ce rôle et sauf surprise il sera aligné dans le onze. Pour le reste le sélectionneur colombien a bien caché son jeu et peu d’informations ont filtré. Impossible donc de savoir s’il gardera le 4-4-2 qui avait bien marché contre le Chili en septembre ou s’il profitera de la présence de James pour passer en 4-2-3-1, le schéma taillé pour lui. L’ancien numéro dix de Monaco a joué un peu plus de quinze minutes contre le Brésil et il y a toujours autant d’incertitudes sur son état physique et mental dans la mesure où il a eu la douleur de perdre sa grand-mère samedi. Seul maigre indice laissé par Rueda en conférence de presse où il a d’abord reconnu les qualités de James « son intelligence de jeu, son leadership et sa connexion avec les autres joueurs », avant d’insister justement sur le fait que « la victoire passera par l’intelligence de jeu que nous avons, on doit avoir une élaboration avec plusieurs étapes au milieu ou avec une transition rapide pour déséquilibrer ». Quoiqu’il en soit, la notion de « victoire impérative » a mis tous les médias d’accord et tout autre résultat placerait la Colombie sous tension.

La tension est déjà bien présente pour le Paraguay. Huitième et à quatre points de son adversaire du soir, l’Albirroja est sans filet et doit absolument s’imposer. Surtout vu le calendrier qui l’attend sur les quatre dernières journées avec les réceptions de l’Uruguay et de l’Équateur avec entre les deux un voyage au Brésil. Pas l’idéal pour prendre des points. Pour ce match Guillermo Barros Schelotto aura lui aussi un absent de marque, au milieu de terrain aussi d’ailleurs, puisque Jorge Morel est suspendu. En conférence de presse l’ancien entraineur de Boca a donné deux noms pour le remplacer Andrés Cubas, le milieu du Nîmes Olympique pourrait et Ángel Lucena. En si peu de temps pas de place pour une révolution tactique et on imagine mal d’autres changements notamment de système avec donc le traditionnel 4-3-3. Côté paraguayen on comptera donc sur la vitesse de Miguel Almirón et celle d’Ángel Romero pour faire la différence. Dos au mur, la sélection guaraníe devra se monter bien plus inspirer sous peine de tirer un trait définitif sur le Mondial au Qatar et rater donc une troisième coupe du monde consécutive.

Compos probables

Colombie : David Ospina – Juan Cuadrado, William Tesillo, Davinson Sánchez, Yairo Moreno – James Rodríguez, Gustavo Cuellar, Jefferson Lerma, Luis Díaz - Rafael Santos Borré, Miguel Borja.

Paraguay : Antony Silva – Alberto Espínola, Gustavo Gómez, Fabián Balbuena, Héctor Martínez – Matías Rojas, Mathías Villasanti, Ángel Cardozo Lucena – Miguel Almirón, Carlos González, Angel Romero.

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« Cela faisait vingt-quatre ans que le Chili n’avait pas pris le moindre point là-bas, on pensait que c’était impossible. Je pense que ce sera un match différent, maintenant nous accueillons alors qu’ils savent que s’ils prennent des points, ils feront un pas important vers la qualification ». Les mots sont signés Martín Lasarte alors qu’effectivement, depuis le nul à Quito, les choses ont bien changé pour le Chili. Alors qu’on pensait la Roja en fin de cycle, celle-ci s’est depuis replacée à quatre longueurs de son adversaire du jour après trois victoires de rang. Des victoires fruit de l’union d’un groupe pour le sélectionneur uruguayen de la Roja : « Le groupe est bon, optimiste, uni et cherche surtout à ramer dans le même sens, vers le même objectif. Cela semble normal mais dans le football actuel, ce n’est pas si évident. Il est important de réussir à faire converger tous les esprits, tous les objectifs dans une même direction. C’est ce qu’il se passe aujourd’hui avec la sélection, et c’est ce qui nous donne cet optimisme ». Un groupe toujours plombé par les absences, les plus importantes étant toujours celles de Pulgar et Aránguiz au milieu, auxquelles s’ajoutent désormais celles d’Enzo Roco et Ben Brereton, tous deux suspendus. L’occasion de revoir en pointe le duo Vargas – Sánchez, avec le retour probable au 3-5-2 côté Chili.

« Ils savent qu’il n’y aura pas d’autre Mondial pour nombre d’entre eux. C’est maintenant ou jamais pour eux. Ils savent ce qu’ils ont à faire ». À l’heure de se rendre dans un pays où jamais l’Équateur ne s’est imposé en éliminatoires, Gustavo Alfaro se méfie avant tout de la génération dorée de la Roja qui ne cesse de repousser l’annonce de son départ. « Le Chili s’appuie sur des joueurs qui ont disputé de nombreuses batailles. On sait tous ce que le Chili leur doit, cette génération de joueurs a conquis tant de choses importantes comme la Copa América ou les participations à la Coupe du Monde ». Pour le technicien argentin, le match sera « physique et intense » et la clé réside dans la capacité de sa Tri à « avoir le ballon ». Il pourra ainsi compter sur quelques retours de marque dans son groupe, notamment le trio Estupiñán – Mena – Estrada dont l’absence a pesé lors de la courte victoire arrachée à Quito face au Venezuela.

Compos probables

Chili : Claudio Bravo – Mauricio Isla, Guillermo Maripán, Gary Medel, Francisco Sierralta, Eugenio Mena – Claudio Baeza, Arturo Vidal, Diego Valdés – Eduardo Vargas, Alexis Sánchez.

Équateur : Alexander Domínguez – Byron Castillo, Félix Torres, Piero Hincapié, Pervis Estupiñán – Carlos Gruezo, Moisés Caicedo, Jhegson Méndez (Alan Franco), Ángel Mena, Ayrton Preciado (Jeremy Sarmiento) – Michael Estrada.

 

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.