Reprise des qualifications sur le continent asiatique, les favoris confirment et l’Iran s’offre un début d’année de rêve en décrochant sa qualification.

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Groupe A : l’Iran qualifié

Qualification assurée

Eternel derby entre les tenants du « je t’aime, moi non plus » et un sésame pour le Mondial si l’Iran l’emporte. Les Perses dominent outrageusement le premier acte mais Fahad Talib fait les arrêts qu’il faut, de manière peu orthodoxe parfois, et c’est avec une petite surprise que la Team Melli rentre aux vestiaires sans avoir fait trembler les filets. Erreur corrigée assez rapidement puisqu’Ibrahim juge mal la passe de Jahanbakhsh pour Taremi, permettant à ce dernier de battre Talib aisément (1-0, 48e). On pense que l’Iran va alors dérouler, mais celui-ci ne parvient pas à faire le break. La tension s’installe car les Iraquiens commencent à pousser. Zidane Iqbal, la promesse de Manchester United, étrenne sa première cape chez les Lions de la Mésopotamie et ceux-ci se ruent dans le dernier tiers. Mais Abedzadeh capte les balles qu’il faut jusqu’au coup de sifflet final qui fait rugir les spectateurs (et les spectatrices !) du stade Azadi. Tout n’est pas parfait mais l’Iran valide une nouvelle participation pour le Mondial, une habitude depuis 2014. Espérons qu’il tombe dans un groupe plus abordable que la dernière fois, même si la Team Melli en étaient sortis avec les honneurs. Pour l’Irak, il faudra s’imposer au Liban pour ne pas voir la troisième place s’échapper.

La Corée du Sud y est presque

Ça faisait un bail que le Liban disputait ses matchs sans supporters et ni le froid et la neige s’abattant sur la région n’ont eu raison de leur enthousiasme afin de défier des Coréens qui présentent un bilan très mitigé au pays du Cèdre. Petit hic et non des moindres, la pelouse était plus proche du terrain vague que d’un billard anglais et le jeu allait fortement en pâtir. Le spectacle a été de piètre qualité, entre chandelles hasardeuses et genoux se bloquant dans la terre. Finalement, Hwang Ui-jo délivre un amour de centre bien repris par Cho Gue-sung dans les arrêts de jeu (0-1, 45+1e) pour mettre les Guerriers Taeguk aux commandes. Le Liban se montre trop limité pour inquiéter les hommes de Bento malgré une barre de Robert Melki et un poteau de son frère Georges. Antar a la dernière occasion de la rencontre mais sa tête s’envole dans le ciel laiteux de Saïda. Les Coréens ont fait le taf et ont désormais un pied et quatre orteils au Qatar. Le Liban, quant à lui, perd du terrain sur les Émiratis et devra se rattraper contre l’Irak au prochain match.

Les Émirats s’échappent

Les matchs se suivent et se ressemblent pour les Syriens, séduisants offensivement mais d’une naïveté crasse en défense. Dans un match équilibré, c’est Canedo qui ouvre la marque d’une tête sur laquelle Alma confirme qu’il est l’un des maillons faibles de l’équipe syrienne (1-0, 43e). Sans trop forcer, les Émiratis doublent la mise par Al-Ghassani bien servi par Canedo (2-0, 70e). Les hommes de van Marwijk font la bonne opération de la journée en prenant quatre points d’avance sur le Liban à trois journées de la fin pour une place en barrages. Ils se déplacent chez un Iran déjà qualifié et passible de lâcher des points en route. Pour la Syrie, l’essentiel sera de ne pas finir dernière.

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Groupe B : l’écart est fait

L’Australie reste au contact

Par Antoine Blanchet-Querin

Il y avait beaucoup de pression d’abord dans le ciel de Melbourne, partageant pluie et tonnerre, ensuite sur le terrain. Privés de Graham Arnold (positif à la COVID-19), les Socceroos sont en mission durant cette fenêtre internationale : deux matchs, six points, pas d’autres choix. L’adversaire du jour, le Vietnam, semblait à la portée de la sélection australienne. Sauf que l’aller fut très poussif, malgré la courte victoire 1-0. L’angoisse n’aura duré que dix-neuf secondes. Le temps suffisant à Tom Rogić d’envoyer un premier ballon au fond des filets. La VAR calmait tout de suite les ardeurs pour une position de hors-jeu masquant Bùi Tấn Trường sur le tir. Le milieu de terrain du Celtic répondait présent plus tard, en servant Jamie Maclaren, bien aidé par l’absence de marquage du numéro 4 vietnamien, Bùi Tiến Dũng (30e). L’Australie pouvait souffler. Le deuxième but, de Tom Rogić, libérait complètement la sélection. Néanmoins, on pourra juger des longs ballons envoyer vers le numéro 9, Jamie Maclaren, pas forcément habitué à cette façon de jouer, étant, comme Mathew Leckie, plus habitué au jeu de possession. Une mainmise d’ailleurs bousculée en première mi-temps quand les Guerriers de l’étoile d’or tenaient le ballon. Le finish se faisait à l’endurance, les entrées de Craig Goodwin et Riley McGree plaient l’affaire. L’ailier d’Adelaide United piquait superbement son ballon au-dessus de Bùi Tấn Trường à la suite d’un ballon dégagé par Maty Ryan de sa propre surface (73e) et était à l’origine du but de McGree (76e) que le nouveau joueur de Middlesbrough envoyait au fond des filets, depuis l’entrée de la surface, d’un tir puissant à ras-de-terre. Maty Ryan a également donné de sa personne en s’imposant à plusieurs reprises. Au coup de sifflet final, les Australiens sont à la moitié de leur mission. Direction Oman et une autre affiche compliquée, les Rouges peuvent, mathématiquement, toujours prendre la troisième place du groupe B.

Le Japon s’accroche

Par Adrien Kroonen

On pensait avoir droit à une très belle affiche entre le Japon et la Chine. Malheureusement le déroulement du match ne s’est pas passé comme prévu pour la Team China. En effet, le Japon a surdominé la rencontre en étant tout simplement meilleur dans tous les compartiments sur le terrain, les statistiques d’après le match le prouvant. Le Japon aurait pu plier le match et la Chine aurait pu encaisser un score beaucoup plus sévère que 2-0. Osako ouvrait le score pour les Nippons sur penalty consécutif à une main de Wang Shenshao dans sa surface (1-0, 13e) avant que Ito, à l’origine de la faute de Wang, ne fasse le break sur un joli centre de Nakayama (2-0, 61e). Ce mauvais résultat place la Chine cinquième au classement a neuf points de l’Australie qui occupe la troisième place, la qualification est toujours possible mathématiquement mais elle risque d’être extrêmement compliquée ! Prochain match mardi contre le Vietnam. Les Japonais, quant à eux, remplissent leur contrat sans briller et attendent les Saoudiens de pied ferme.

L’Arabie saoudite assure

Face à une équipe en constante progression, les Saoudiens savaient qu’ils n’auraient pas un match facile. La première mi-temps est d’ailleurs stérile pour les hommes de Renard qui ne cadrent que deux frappes. Le second acte voit finalement les Saoudiens prendre l’avantage par Al-Birakan sur une frappe mal repoussée par Al-Rushaidi (1-0, 48e). On s’attend à voir les Faucons dérouler mais c’est au contraire Oman qui s’enhardit, mettant la pression et le feu sur les cages d’Al-Owais qui doit même s’employer sur un missile longue distance d’Al-Alawi dans les arrêts de jeu. Sur le corner qui suit, Al-Alawi a la balle de l’égalisation au bout de la tête mais il la met inexplicablement au-dessus. Oman perd probablement pour de bon la lutte à la troisième place avec l’Australie tandis que l’Arabie saoudite n’est plus qu’à une victoire de composter son billet chez son voisin honni.

 

grB

 

 

Photo : ATTA KENARE/AFP via Getty Images

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.