Le carré magique sud-américain qui se rendra au Qatar est désormais connu. Au terme d’une soirée qu’ils n’ont pas totalement contrôlé, Équateur et Uruguay ont composé leur billet pour le Qatar.

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La qualification en perdant

Une défaite pouvait leur permettre tout de même de valiser leur place au Qatar. C’est ce qu’il s’est passé. À Ciudad del Este, à plus de trois cents kilomètres d’Asunción, l’Équateur a sombré face à un Paraguay new-look qui pourrait bien laisser augurer de meilleurs lendemains à ses supporters. Les Guaraníes cherchaient à presser haut d’entrée et étaient rapidement récompensés par un but de Robert Morales parfaitement servi par Julio Enciso. Le buteur, qui s’était blessé en tout début de match, laissait alors sa place à Ángel Romero. On pensait alors que le Paraguay allait dérouler, il n’en était rien, les hommes de Barros Schelotto perdant leurs intentions initiales en même temps que leur discipline. La Tri posait un peu plus son football, Castillo s’offrait une belle occasion, le match gagnait en incertitude. Jusqu’à l’énorme erreur de Piero Hincapié qui au bout du premier acte, prolongeait un long ballon peu dangereux dans ses buts sur une horrible passe en retrait. Ce but assommait les hommes d’Alfaro, Enciso passait à un rien du 3-0, celui-ci arrivait d’entrée de second acte des pieds de Miguel Almirón. Le match était plié, le second acte sans grand intérêt, jusqu’à la réduction de l’écart équatorienne sur un penalty de Jordy Caicedo. Cette victoire fait du bien au Paraguay qui a un véritable rôle d’arbitre à jouer alors qu’elle n’a aucune conséquence pour l’Équateur, désormais qualifié.

L’Uruguay au rendez-vous

Par Jérôme Lecigne

Les deux équipes respectivement quatrième et cinquième au coup d’envoi se retrouve pour valider un ticket direct pour la Coupe du Monde. Pour la Celeste, on conserve Rochet dans les cages et l’attaque est composé de Suárez et Núñez. Du côté des hommes de Gareca, on retrouve un Lapadula seul en pointe avec deux rampes de lancement rapide, Carillo et Cueva. Et c’était la crainte avant le coup d’envoi. Un match nul arrange le Pérou et l’équipe de Gareca sait parfaitement jouer verticalement, transition rapide, ce qu’avant on aurait appelé « en contre ». En face, l’équipe d’Alonso veut jouer la construction (on voit régulièrement Godín marchant balle au pied dans le rond central) mais commet des erreurs, comme celles vues à Asunción il y a un peu plus d’un mois : les premières occasions sont pour le Pérou, des tentatives de Lapadula de la tête et d’une frappe, sur des ballons perdus par Giménez. Heureusement, Rochet est vigilant. Une goutte de transpiration froide passe sur le front des joueurs uruguayens, qui reculent un peu et essaient alors de longs ballons qui ne donne rien, mais qui rendent silencieuse un Pérou, qui perd au moins, dans ce schéma, le bénéfice de l’utilisation de ses meilleurs joueurs en première période. Et le tout commence à ronronner, sans grande occasion mais avec un stress immense.

Et peu avant la première mi-temps, Federico Valverde en a eu un peu marre de cet immobilisme et frappe depuis trente mètres une frappe pas forcément très dangereuse mais rebondissante et que Gallese envoie en corner. Mal lui en prend. Sur le corner, le centre est trop court, mais l’Uruguay presse bien, Nuñez trouve Giménez dans la surface qui fracasse la transversale par sa frappe. Le ballon revient sur Arrasca, Arrascaeta, De Arrrrrrrrrascaeta comme le dit le commentateur qui trompe Gallese d’une frappe imparable. Ce but démarre une phase de domination totale de l’Uruguay qui, en plus, sait que le Chili est en train de perdre au Brésil. Valverde, sur une nouvelle frappe, trouve de nouveau la transversale à l’heure de jeu. Le Pérou n’y est plus mais reprend petit à petit la possession de la balle notamment parce qu’Alonso passe à cinq derrière (avec beaucoup de changements qui désorganisent l’équipe). Mais le Pérou ne se procure pas d’occasion, à peine un centre/frappe raté de Trauco que Rochet arrête en reculant dans son but sans que le ballon ne soit intégralement rentré. L’Uruguay peut faire la fête, la Celeste del alma participera à sa quatrième Coupe du Monde de rang.

Côté Pérou, l’équipe a fait un très bon début de match, mais il a manqué un peu de tranchant à Lapadula sur sa tête par exemple et un peu plus de confiance à une équipe qui était clairement venue pour jouer dans son camp. Le milieu a dominé celui de l’Uruguay au début, on a peu vu Valverde ou Bentancur, jusqu’à ce que le but change le déroulé du match. On aurait aimé voir des joueurs comme Advíncula, bon sur les montées qu’il a eues, jouer sans frein à main. Côté Uruguay, le match fut dur et l’équipe a eu beaucoup plus de mal que contre le Venezuela et le Paraguay. La défense est toujours un peu fébrile, le milieu a été pris dans une nasse, mais ils ont su par moments (Pellistri et Valverde surtout) sortir du lot et produire des occasions. Dans ce schéma, on a très peu vu les attaquants. Mais peu importe. L’Uruguay y est. Et le Pérou a aussi des chances d’y être en battant le Paraguay à domicile pour se qualifier pour un barrage intercontinental contre une équipe de la zone Asie. L’Uruguay y est après avoir battu les adversaires qu’il fallait battre, la Colombie en aller-retour, le Pérou en aller-retour, le Paraguay en aller-retour… et à voir les larmes des joueurs hier, il s’agit d’un vrai soulagement après une année très difficile ponctuée de défaite contre le Brésil et l’Argentine et en Bolivie. Il reste maintenant sept mois pour se préparer, la préparation commençant mardi contre un Chili qui a déjà neuf orteils hors de la Coupe du Monde.

Colombie et Chili, derniers espoirs

Reste donc les deux autres protagonistes de cette valse à quatre temps. À Barranquilla, la Colombie accueillait une Bolivie venue sans grandes prétentions et a enfin réussi à faire trembler les filets. Les Cafeteros, emmenés par un excellent Luis Díaz ont pris le temps, mais ont finalement largement surpassé une Verde sans grandes idées et sans capacité de réaction. Une victoire qui fait du bien, pas que pour le fait de mettre fin à sept matchs sans marquer, mais surtout car comme prévu, le Chili a lourdement chuté au Brésil, s’inclinant 4-0 (une addition qui aurait pu être bien plus salée), et se retrouve désormais septième avant d’accueillir l’Uruguay. Conséquence, la Colombie reprend espoir, elle revient à une longueur du Pérou avant la dernière journée. Une dernière journée qui verra trois équipes jouer leurs derniers espoirs.

Classement

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Crédit photo une : RAUL MARTINEZ/POOL/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.