Incroyable soirée des barrages retours de la zone africaine. À l’exception du Maroc qui a su faire valoir son rang après un aller compliqué, la soirée a été celle de toutes les tensions, les qualifications s’arrachant sur un fil.

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Après les matchs aller de vendredi dernier, on savait que la soirée du mardi serait des plus animées en Afrique. Premiers à entrer en piste, Nigeria, Ghana, Sénégal et Égypte allaient donner le ton. À Abuja, comme dans l’immense et magnifique le Stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio, les choses n’ont en effet pas trainées. Les champions d’Afrique débutaient pied au plancher pour remonter le but encaissé également d’entrée à l’aller en Égypte et y parvenaient à la suite d’un coup franc – sorte de corner ouvert – que Gana Gueye envoyait devant le but, Fatouh intervenait de la tête mais renvoyait le ballon dans les pieds de Boulaye Dia qui embrasait davantage le stade. Fidèles à leur tradition sous Queiroz, les Pharaons ne faisaient que subir, s’en remettant en El Shenawy et quelques sauvetages. Dans le même temps à Abuja, le Nigeria partait également pied au plancher, voulant prendre le contrôle d’un duel totalement ouvert après le 0-0 de l’aller. Malheureusement pour les Super Eagles, le but rapide était cette fois pour les visiteurs, Thomas Partey envoyant un missile de vingt mètres sur lequel Uzoho se trouait. La réaction était immédiate, le Nigeria poussant, emmené par un Osimhen de tous les bons coups et revenait une dizaine de minutes plus tard sur penalty avant, un temps, de penser avoir retourné la situation, le Napolitain voyant son but du 2-1 finalement justement refusé pour hors-jeu. Sur les deux terrains, une fois la domination des locaux passée, le match s’équilibrait. À Diamniadio, l’Égypte parvenait même à se montrer réellement dangereuse en seconde période, par Trezeguet et Zizo avant que les Lions ne recommencent à se montrer pressants, manquant même quelques belles situations, notamment Ismaïla Sarr. La prolongation était inévitable, elle voyait les hommes d’Aliou Cissé multiplier les situations, en vain. En vain comme à Abuja où le Nigeria ne parvenait jamais à se montrer véritablement précis dans les derniers gestes et, quand il y parvenait, butait sur Wollacot. Conséquence, les Super Eagles n’iront pas au Qatar, laissant la perf’ de la soirée aux Black Stars alors que dans l’enfer de Diamniadio, même la séance de tirs au but était irrespirable avant, comme en février dernier, de basculer en faveur de Sadio Mané et des siens.

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Le suspense fou des deux premiers matchs n’était finalement qu’une mise en bouche. Car si le Maroc a été finalement une oasis de « calme », tant les hommes de Vahid Halilhodžić sont toujours la formation la mieux équilibrée du continent (seule l’élimination à la CAN étant finalement la grosse ombre à ce tableau). Les Lions de l’Atlas ont littéralement balayé une RDC qui a explosé dès la première période et n’a finalement été que trop peu dangereuse et rigoureuse pour résister. Restait alors deux autres matchs dont une folie.

À Radès, les Aigles de Carthage n’avaient semble-t-il qu’une idée : préserver l’avance acquise à l’aller. Une mission qui semblait voler en éclat dès la quatrième minute lorsqu’Abdoulay Diaby ouvrait le score de la tête, mais qui finalement s’avérait fonctionner, le but étant refusé pour un hors-jeu validé par le VAR bien qu’incompréhensible. La Tunisie a donc tenu face à un Mali qui a eu le ballon sans véritablement parvenir à l’exploiter comme il se doit avec très peu d’envolées. Conséquence, les Aigles tunisiens se qualifient pour le Qatar, sans vraiment convaincre si ce n’est dans sa capacité à verrouiller un match et avec bien des chantiers offensifs. La folie a donc eu lieu à Blida où l’Algérie a d’abord semblé bien entrer dans son match, proposant quelques combinaisons intéressantes et quelques belles situations, avant de s’éteindre. Sur la première véritable occasion camerounaise, M’Bolhi percutait Mandi, Choupo-Moting en profitait et ramenait le Cameroun à hauteur des Fennecs en plein milieu du premier acte. La réaction des locaux était immédiate, on pensait que les hommes de Belmadi allaient inverser la tendance, l’énorme occasion pour Belaïli le laissant augurer, puis d’un coup, comme souvent ces derniers mois, tout s’est déréglé. Est-ce la tension, palpable jusqu’aux tribunes qui s’éteignaient alors, l’Algérie s’est crispée, se procurant malgré tout quelques situations en seconde période, mais semblant surtout perdre son calme et sa maîtrise. Conséquence, les Lions indomptables s’offraient une belle opportunité lorsqu’ils contraignaient M’Bolhi à une double parade. Rien n’y faisait, la prolongation voyait l’Algérie retrouver sa domination, avoir un nouveau but refusé au VAR, gâcher quelques occasions. Puis, la libération. 118e minute, un corner de Ghezzal et tout un peuple qui chavire sur le but de Touba. C’était sûr, c’était fait, l’Algérie serait du rendez-vous qatari, là où il y a quelques semaines elle avait remporté la Coupe Arabe. Las, ce manque de calme, de maîtrise la rattrapait : un dernier centre de Fai, déviation de Ngadeu et Toko-Ekambi, seul face au but notamment grâce à l’improbable placement d’Houcine Benayada au second poteau, surgit pour éteindre tout un stade. On jouait la 124e minute, l’Algérie n’a pu qu’engager ensuite, le Cameroun file au Qatar. Au bout de la folie.

Les buts

 

 

Crédits photos : PA Images / Icon Sport

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.