Après une dernière répétition grandeur nature contre la Nouvelle-Zélande, le Pérou connaît enfin son dernier rival : l’Australie.

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Depuis le coup de sifflet final qui a retenti à l’Estadio Nacional de Lima le 29 mars 2022 après la victoire du Pérou sur le Paraguay, les Péruviens ont dû ronger leur frein jusqu’à ce mois de juin et le dénouement du match entre les Émirats et l’Australie. Deux mois d’attente interminable qui se sont achevés sur une victoire australienne lors de l’ultime match de qualification de la zone Asie et donc sur l’identité du prochain adversaire du Pérou.

Un dernier tour de chauffe en Espagne

Ricardo Gareca et son staff technique avaient coché le nom de la Nouvelle-Zélande comme nation disposée à disputer un match de préparation lors de cette fenêtre internationale une semaine avant le match de barrage intercontinental, sans pour autant connaître son futur adversaire. Un match amical délocalisé en Espagne pour permettre de faire une première escale avant le Qatar mais aussi pour sortir de l’hiver austral et se rapprocher du climat qatari. Cette arrivée de La Blanquirroja en terres espagnoles a également permis à toute une diaspora péruvienne très présente en Europe et notamment en Espagne de retrouver sa sélection et pour certains de voir jouer le Pérou au stade pour la première fois. Plusieurs cars de supporters péruviens ont été affrétés des quatre coins de l’Europe en plus des personnes arrivant par leurs propres moyens pour garnir le RCDE Stadium qui affichait à la fin du match une assistance de plus de trente-deux mille spectateurs en tribunes.

Si le spectacle est au rendez-vous dans les rues de Barcelone et dans les tribunes du stade, sur le terrain les vingt-deux acteurs peinent à proposer du beau jeu avec des Péruviens qui se heurtent à un bloc néo-zélandais bien regroupé. La peur de se blesser ou de s’épuiser avant le match de barrage est sans doute dans les têtes et peut expliquer une certaine retenue dans les deux camps. Jouer contre un bloc bas est une répétition idéale pour Ricardo Gareca qui s’imagine une tactique similaire du prochain adversaire que ce soit les Émirats ou l’Australie. Le but est arrivé tardivement en toute logique grâce à un Lapadula qui en avait marre d'attendre et est allé le chercher lui-même en pressant le gardien des All Whites pour récupérer la balle et la pousser au fond des filets mettant fin à soixante-dix minutes de disette. Soixante-dix minutes frustrantes pour le spectateur, mais pas pour les Péruviens qui sont restés concentrés, n’ont pas baissé les bras et sont allés chercher ce but. Une attitude intéressante qui sera sans doute à répéter face à l’Australie. Savoir être patient et garder la tête froide sera la clé d’une possible qualification. La charnière centrale, Alex Callens et Carlos Zambrano, est aussi restée concentrée et a su s’imposer contre les quelques offensives adverses tout en se connectant bien avec Pedro Aquino pour les premières relances. Le talon d’Achille péruvien se trouve dans son couloir droit avec Aldo Corzo qui est parfois trop juste pour défendre et trop lent pour attaquer mais le sélectionneur devrait retrouver Luis Advíncula , remis d’une blessure, contre l’Australie. Dans l'ensemble, ce match amical a été une belle répétition et un avant-goût de ce qui attend le Pérou contre l’Australie.

Le Pérou est-il favori ?

Sur le papier et à chaque ligne, l’équipe du Pérou semble supérieure à celle d’Australie en plus d’avoir réalisé une bonne préparation contre la Nouvelle-Zélande. Le Pérou et l’Australie se sont déjà croisés lors des phases de groupes de la dernière Coupe du Monde avec une victoire des Incas déjà éliminés face aux Socceroos qui cherchaient une possible qualification en cas de défaite de la France face au Danemark. Cette Australie est loin de son niveau de 2018 avec une campagne d’éliminatoires asiatiques poussive ainsi qu'un barrage contre une faible équipe des Émirats sans fond de jeu. Cependant les Socceroos auront le rythme d’un match à enjeu dans les jambes et aussi le temps de s'acclimater au Qatar et disposent donc de cet avantage qui pourrait faire la différence sur un match sec – sans compter que les Australiens sont des habitués de ce genre de joute intercontinentales et auront le poids de l’histoire de leur côté. Le Pérou reste toutefois l’équipe favorite de ce duel et aura toute la pression de son côté, même si différente de 2017 qui cumulait trente-six ans de frustration de ne pas participer à un Mondial. Ricardo Gareca a déjà abattu un énorme travail en terminant cinquième de la zone CONMEBOL pour la deuxième fois d'affilée et s'apprête maintenant à jouer sa dernière carte, en espérant que ce soit la bonne pour rejoindre la France, le Danemark et la Tunisie dans le groupe D.

Romain Lambert
Romain Lambert
Parisien expatrié sur les terres Inca, père d’une petite franco-péruvienne, je me passionne pour le football de Lima à Arequipa en passant par Cusco. Ma plus forte expérience footballistique a été de vivre le retour de la Blanquirroja à une coupe du monde après 36 ans d’absence.