Alors que Flamengo monte sur le podium sans convaincre, le Real Madrid a décroche un trophée qui lui était promis au terme d’un match totalement fou.

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Si l’on ne regarde que le résultat (victoire 4-2), on peut s’imaginer que Flamengo a su faire respecter une certaine logique qui voudrait qu’un champion sud-américain soit supérieur à un vice-champion africain. Mais une fois passé le simple score, on s’intéresse au contenu. Et c’est bien tout le problème qui se pose à Vitor Pereira. Car si son Mengão a converti sa prise de contrôle de la rencontre par un penalty accordé après l’intervention du VAR, il n’a pas non plus fait preuve d’une grande maitrise, il est loin du rouleau compresseur qu’il est censé être. Et si Gabigol aurait pu tuer le suspense sur la meilleure occasion des Rubros-negros après une tête de Pedro, la suite, notamment le deuxième acte a été beaucoup plus compliqué, avec des rouges du Caire bien plus dangereux, rassérénés par leur égalisation de fin de premier acte, Ahmed Abdel Kader coupant parfaitement un corner déposé par Ali Maâloul. Les deux allaient jouer un rôle important au cours du deuxième acte. Le premier en s’offrant une merveille d’action individuelle qui permettait aux siens de prendre les devants à l’heure de jeu, le second en butant sur Santos quelques minutes auparavant sur sa tentative de penalty. L’affaire paraissait compliquée pour un Flamengo sans fluidité collective. Elle allait finalement être bonne grâce à une nouvelle intervention du VAR pour une faute de Khaled Abdel Fattah sur Ayrton Lucas. D’abord jugé comme penalty, l’infraction devenait coup franc et expulsion. Il restait vingt minutes et le match avait basculé. Avec un homme de moins, Al Ahly finissait par céder, d’abord sur un nouveau penalty, transformé par Gabigol, et un doublé de Pedro d’entrée d’interminables arrêts de jeu. Flamengo termine donc à la troisième place, mais aura du mal à se dire qu’il a sauvé les apparences.

Les frayeurs, le Real ne s’en est pas faites autant, même si tout n’a pas été aussi parfait. Face à Al-Hilal, avec son capitaine Karim Benzema sur le terrain, le champion d’Europe a tranquillement déroulé lors du premier acte de sa finale, ouvrant le score avant la fin du premier quart d’heure, juste conclusion d’une entame totalement maitrisée. Cinq minutes plus tard, Fede Valverde pliait déjà l’affaire sur une belle volée consécutive à une mauvaise relance saoudienne. Le suspense était déjà tué pensait-on. Et puis le contre de l’espoir. Alors que le Real était en contrôle, une bonne relance saoudienne, un remarquable mouvement collectif et un Mohamed Kanno d’une précision diabolique pour lancer Moussa Marega permettait aux hommes de Ramón Díaz de réduire l’écart et surtout se libérer du poids psychologique que semblait représenter cette finale. Si le Real semblait contrôler, il ne se privait tout de même pas de quelques tremblements, les ballons placés dans le dos de sa défense posant bien des problèmes, en particulier après le repositionnement de Marega dans le couloir droit. Il y avait quelques moments où le Real était mis en difficulté. Avec un Kanno peu mis sous pression et qui régnait à la construction des Saoudiens, le Real a concédé des situations, aurait même pu/dû concéder un penalty en fin de premier acte. Mais le Real sait gérer les moments d’un match. Un beau mouvement à deux entre Camavinga, souvent en souffrance dans son couloir et un peu plus axial sur l’occasion, et Vinicius Júnior se terminait par un centre exter du pied du Brésilien et un ballon propulsé au fond par Karim Benzema. 3-1 à la 55e, cette fois le Real pouvait respirer. D’autant que Valverde et Carvajal s’amusaient, l’Uruguayen inscrivant le quatrième but deux minutes plus tard. D’autant aussi qu’à chaque retour potentiel d’Al Hilal, le Real appuyait de nouveau. Les Merengues s’imposent finalement 5-3, ne rassurent pas totalement sur le plan défensif, mais décrochent leur centième titre, leur cinquième Coupe du Monde des clubs.

 

Photo : Michael Steele/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.