Quarts de finale de la Coupe du Monde des clubs, l’heure pour les asiatiques présents dans cette édition de marquer leur territoire. Et si la victoire du Sanfrecce était prévisible, la véritable sensation est venue de Chine.

« Ridicules », « Honteux », les qualificatifs sont rudes dans les médias et au sein des supporters mexicains après l’énorme surprise de ce dimanche matin, la défaite d’América en quart de finale. Ajouté aux images de Darwin Quintero et Rubens Sambueza proches d’en venir aux mains suite l’égalisation chinoise, le spectacle d’un cauchemar ultime, d’une déception sans doute à la hauteur des ambitions des Águilas, énorme.

Alors que tout le monde n’avait que le Barça en tête, Nacho Ambriz avait décidé de surfer sur la vague du match retour de Liguilla face aux Pumas pour se défaire du champion d’Asie Guangzhou. Conséquence, el Chepe Guerrero prenait la place de Güémez au milieu, le duo Benedetto – Peralta restant chargé de faire trembler les filets adverses. Malheureusement, le début de match était bien différent de celui vécu au C.U, les deux équipes semblant avant tout craintives de la moindre erreur. A ce petit jeu, ce sont les Evergrande qui frappaient les premiers, Robinho forçant Moises Muñoz à se coucher, la seule réponse des Águilas n’intervenant qu’en fin de mi-temps par Goltz dont le coup-franc trouvait la barre. Au retour des vestiaires, alors que la fin de premier acte avait vu Moi intervenir à quelques reprises, les hommes d’Ambriz semblaient enfin décidés à sortir. Les latéraux se montraient enfin, Aguilar trouvait Peralta pour la première vraie occasion des Águilas, imité quelques instants plus tard par Benedetto puis Darwin Quintero. Le but allait venir sur un contre. Corner pour Guangzhou, contre rapide, Benedetto côté droit sert Peralta, Li Shua ne pouvait rien faire. L’ouverture du score allait offrir des situations de contre aux mexicains, qui passaient pourtant tout près de se faire reprendre sur une énorme occasion de Feng Xiaoting, seul à un mètre du but mais qui trouvait le moyen de rater le cadre. Les minutes défilaient, América se procurait plusieurs situations pour tuer le suspense mais n’y parvenait pas. Arrivait alors ce que tout le monde craignait côté Águilas, faute de ne tuer le match, les hommes d’Ambriz allaient le voir s’échapper. Débordement de Paulinho, centre sur Gao Lin qui remet sur Zheng Long, Guangzhou revenait dans le match à l’entrée des 10 dernières minutes. América bafouillait, s’effondrait. Au point que dans les arrêts de jeu, sur un dernier corner, Paulinho coupait devant Muñoz sorti à la Vercoutre, Guangzhou arrachait sa qualification pour la demi-finale face au Barça. Une fois encore, faute de n’avoir su se concentrer sur le bon match, faute de s’être vu trop beau, le représentant mexicain s’est raté dans un grand rendez-vous. Et toute la Liga MX en pâti. Quatrième sous Lippi, Guangzhou se prépare désormais à croiser le fer avec le grand Barcelone, Felipão a déjà prévenu, cette année, le champion d’Asie peut viser plus haut.

La première demi-finale connue, ne restait alors plus qu’à savoir qui du Sanfrecce ou du TP Mazembe irait défier River Plate dans l’autre demie. Triple vainqueur de la J-league en quatre saisons, le SanFre entendait bien prendre sa revanche sur l’Afrique pour son retour en Coupe du Monde des Clubs – éliminé par Al-Ahly en 2012, le SanFre avait terminé cinquième (lire Coupe du Monde des Clubs : Timão do Mundo). Côté Mazembe, le retour en Coupe du Monde des Clubs rappelait les danses de Kidiaba lorsque les champions d’Afrique avaient réussi à s’offrir l’Internacional en demi-finale avant de tomber face à l’Inter italien (lire Mondial des clubs : une journée en Inter). Malheureusement pour les africains, le rêve n'a duré qu’une mi-temps. Car si les Corbeaux, emmenés par un excellent Mbwana Samatta, dominaient la rencontre, les japonais et leur vitesse en contre ont su se montrer patients et frapper quand il le fallait, profitant d’une erreur de marquage sur corner et ouvrait ainsi le score sur un but de Shiotani. Le scénario parfait pour le SanFre amateur de contres. Car le second acte voyait les congolais toujours à l’initiative et des japonais exploitant toute situation, tout espace laissé par le champion d’Afrique pour semer la panique dans la défense adverse. Douglas avait beau vendanger deux énormes face à face, le SanFre allait punir les Corbeaux à deux autres reprises par Chiba et Asano. Le champion du Japon 2015 s’offre donc une demi-finale de rêve face à River et cherchera ainsi à venger Gamba, son prédécesseur au palmarès national, humilié par la bande à Gallardo en finale de la Suruga Bank 2015 (lire Copa Suruga Bank 2015 : River s’offre un nouveau titre). Rendez-vous est désormais pris mercredi prochain.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.