Dernière journée de Coupe du Monde des Clubs avec en ouverture les réminiscences d’une ancienne compétition entre Nord et Sud, levé de rideau idéal d’une finale inédite entre champion d’Europe et du Japon.

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L’Atlético Nacional au bout du suspense

Premier match de la dernière journée, la petite finale aux allures de revival de la Copa Interamericana qui opposait autrefois les champions nord et sud-américains. Un parfum de revanche pour l’Atlético Nacional, une confirmation pour América. Le match débutait pied au plancher pour les Colombiens qui ouvraient le score sur leur première banderille, Samudio devançant Berrio après un amour de passe de Matheus Uribe, mais trompant Moy dès la sixième minute.

Alors América réagissait, cherchait rapidement à égaliser en développant son collectif. Rubens Sambueza butait sur Armani, les Águilas se faisaient punir sur un contre Guerra concluant une merveille de triangle verdolaga.

Ce but galvanisait les Colombiens qui allaient exercer une pression continue sur les cages d’un Muñoz qui s’imposait devant Mosquera avant d’être sauvé par son montant. Le coup était passé près, l’avertissement reçu. Alors América sortait de nouveau, Micky Arroyo fusillait Armani pour ramener les siens avant la pause.

Au retour des vestiaires, les Mexicains appuyaient. Darwin Quintero servait Romero qui voyait sa frappe détournée en corner avant quelques instants plus tard, de buter sur Armani. La pression était americanista qui s’exposait parfois aux contres emmenés par le duo Torres – Guerra mais allait trouver juste récompense lorsque Samudio, héros malheureux du début de match, obtenait un penalty qu’el Hermoso Oribe Peralta convertissait.

Tout était ainsi relancé. Entré en jeu, Miguel Borja chauffait les gants de Muñoz, l’Atlético Nacional allait chercher à reprendre l’avantage afin de s’éviter une séance de tirs au buts mais ni Nieto, qui butait sur Moy, ni Borja, rattrapé par Bruno Valdez, n’y parvenaient. Tout allait alors se jouer aux tirs au but. Osvando Martínez trouvait la barre, Samudio manquait le cadre, et si Nieto ratait aussi le sien, plus personne ne tremblait ensuite, Miguel Borja concluant l’affaire en nettoyant la lucarne de Muñoz. L’Atlético Nacional termine troisième et clôt ainsi une folle année 2016, América doit désormais penser à aller chercher un titre pour son centenaire, celui de la Liga MX.

 

Le Real sauvé par Cristiano

 

Giant Killing est un manga écrit par Masaya Tsunamoto et dont l’histoire raconte celle d’un petit club de l’Est de Tokyo qui va passer d’un roi de la défaite à chasseur de géants. A l’heure de la grande finale, les banderoles présentes dans le Nissan Stadium de Yokohama rêvaient ainsi de voir Kashima endosser le costume également rouge et noir de la formation star du manga. Quelques jours après le coup de tonnerre de la demi-finale face à l’Atlético Nacional, les Antlers ont bien failli récidiver. Mieux entrés dans le match que Madrid, les champions japonais se faisaient calmer sur la première occasion du match, Karim Benzema transformant la frappe de Modric en but pour les Merengues dès la neuvième minute.

On pouvait alors penser que l’affaire était déjà pliée. C’est sans doute ce qu’imaginaient les madrilènes qui allaient ensuite abuser de jeu sans profondeur et laisser petit à petit les meilleures situations aux Japonais. Ceux-ci allaient ainsi en profiter. Shoma fixait tranquillement côté gauche et centrait pour Shibasaki qui avait tout le temps suffisant pour ajuster Navas et renvoyer les deux équipes dos à dos aux vestiaires.

Le Real n’allait pas réagir en début de second acte, Kashima appuyait alors, continuant à jouer sur ses points forts dont celui de l’efficacité.  Shibasaki profitait d’une horrible relance plein axe de Sergio Ramos, fixait toute la défense madrilène et fusillait Navas à longue distance pour donner l’avantage aux siens. Le Giant Killing était en route.

Mais le Real Madrid n’allait pas réellement douter. Lucas Vázquez s’en allait chercher et obtenir un penalty que Cristiano Ronaldo transformait, les deux équipes étaient de nouveau dos à dos, la domination des champions d’Europe commençait. Car Madrid allait pousser, Ronaldo, Ramos ou encore Marcelo passaient près de redonner l’avantage aux leurs mais rien n’y faisait. Benzema puis Ronaldo à deux reprises perdaient également leurs duels face à Sogahata, le temps défilait, le score n’évoluait plus. Madrid allait découvrir la peur. Double sur ses buts, Navas sauvant devant Fabrizio et Mu Kanazaki en toute fin de rencontre, puis sur le terrain lorsque l’arbitre de la rencontre était à deux doigts d’exclure Ramos avant de se raviser de manière assez inexplicable.

Le coup était passé près, le destin avait choisi son camp. Car au cours de la prolongation, Ronaldo faisait basculer le match en s’offrant un doublé, quand Suzuki trouvait la barre à 2-3 alors que Navas était battu. Le Real Madrid s’impose 4-2 au bout de la souffrance, Cristiano devient le premier à réussir le triplé en finale depuis Pelé en 1962 (lire Santos - Benfica : quand Pelé porte Santos sur le toit du monde).

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.