Il n’y aura pas eu de miracle hier à Doha. Les Reds ont fini par prendre le dessus sur un Flamengo qui les aura regardés droit dans les yeux et surtout poussé à une prolongation. Quelques heures auparavant, les Rayados B ont décroché le podium.

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En guise de lever de rideau, Doha assistait à la petite finale entre le champion d’Asie Al Hilal et une équipe bis des Rayados. À quelques jours de devoir disputer la finale de la Liga MX, el Turco Mohamed avait en effet décidé de renvoyer au pays la majorité de ses cadres et de donner aux autres membres de la délégation du temps de jeu. Bilan, une équipe réserve et quatre joueurs seulement sur le banc (trois joueurs et un gardien). Côté Razvan Lucescu, on avait également fait le choix de faire tourner. Le début de match était tout de même équilibré, la meilleure occasion du premier actant même en faveur des Regiomontanos, Arturo González manquant un face à face avec le portier saoudien. Mais le premier but allait être en faveur des asiatiques, Carlos Eduardo totalement oublié plein axe reprenant de la tête un centre de Yasir Al Shahrani. Al Hilal manquait de peu de tuer le match en fin de premier acte et allait le payer en début de second lorsque suite à une mauvaise sortie de Abdullah Al Maiouf, Arturo González pouvait marquer de la tête dans le but vide. Dans la foulée, ou presque, Maxi Meza donnait l’avantage aux siens, lui aussi profitant d’un oubli de la défense centrale. Entré en jeu quelques minutes auparavant, Bafé Gomis ramenait les siens au score et lançait un sprint final au cours duquel le Français allait avoir plusieurs occasions de donner l’avantage à son équipe sans y parvenir. Tout allait se jouer aux tirs au but, séance au cours de laquelle Cárdenas sortait la tentative de Carlos Eduardo, celle de Mohammed Kanoo et transformait le but de la victoire. Le portier des Rayados offre ainsi une place sur le podium aux siens.

L’heure du grand rendez-vous était venue avec, pour l’Amérique du Sud, une nouvelle question : son champion allait-il pouvoir faire vaciller le géant d’Europe. Le début de match laissait craindre le pire lorsqu’en cinq minutes de jeu, en utilisant la même stratégie que River Plate en finale de Copa Libertadores (aspirer, laisser le pressing haut du Mengão s’installer et frapper dans le dos), Liverpool se créait plusieurs occasions franches. Dès la quarantième seconde, Roberto Firmino manquait le quasi immanquable face à Diego Alves, Naby Keita en faisant de même après un service de Salah lancé encore en profondeur, puis Alexander-Arnold tirait à longue distance. Le tout en cinq minutes. Mais Flamengo réagissait, commençait petit à petit à s’installer dans la rencontre, laissait ses doublettes défensives, Rodrigo Caio – Rafina, Pablo Mari – Filipe Luis, gérer Salah et Mané, quand Chamberlain et Firmino se retrouvaient seuls derrière Gerson et Arão. Mais se procurait quelques situations, emmené notamment par Bruno Henrique principal générateur de danger. Au fil des minutes, les hommes de Jorge Jesus prenaient le contrôle de la rencontre, de la possession mais se procuraient peu de véritables occasions de faire briller Alisson. Il allait falloir attendre véritablement le deuxième acte pour voir le portier brésilien des Reds se mettre en valeur, notamment sur des tentatives signées Gabigol. Entre-temps, Firmino avait touché le poteau de Diego Alves, Salah manqué le cadre. La rencontre restait cependant indécise, même si le sprint final semblait basculer en faveur des Reds, les entrées de Vitinho et Diego, comme en finale de Libertadores (mais pas pour les mêmes hommes), ne changeait rien. Henderson voyait sa frappe sortie de la lucarne par Diego Alves, puis, au bout du temps additionnel, Sadio Mané était fauché par Rafinha. L’arbitre de la rencontre désignait le point de penalty avant que le VAR n’intervienne, signale une faute (difficile à juger) en dehors de la surface. Ce à quoi monsieur Abdulrahman Al Jassim répliquait par une simple annulation du carton jaune qu’il avait donné à Rafinha et faisait reprendre le jeu, annulant par la même la faute. On filait alors vers la prolongation et Flamengo allait se faire prendre en contre. Un travail côté gauche, un centre vers un Gabigol exténué qui manquait sa tête. Henderson récupérait, lançait Mané qui partait en un contre un, pivotait et servait Firmino qui cette fois concluait avec classe pour délivrer les siens. Il y aura bien eu un but brésilien dans cette finale, mais il aura servi l’Européen. Jamais Flamengo ne trouvera véritablement l’énergie nécessaire à générer un véritable danger, mise à part cette énorme situation pour Lincoln en toute fin de partie, Liverpool se « venge » de 1981 et décroche sa première couronne mondiale. Qu’importe la puissance continentale du Sud-américain, l’obstacle européen est toujours aussi insurmontable.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.