Le marathon sud-américain est désormais lancé avec pour objectif une arrivée chez les voisins du nord pour 2026. Au terme de la première journée, si quelques nations continuent de se poser des questions, d’autres ont pris quelques assurances.

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Pour lancer la campagne des éliminatoires sud-américains, deux matchs en particulier attiraient tous les regards. D’abord celui du champion du monde, l’Argentine, qui accueillait l’une des menaces de la zone, l’Équateur. Une Tri qui a su poser des problèmes aux hommes de Scaloni, ne concédant que très peu de situations, fermant parfaitement les accès, pressant et imposant de l’impact au milieu. Mais une Tri qui a aussi peiné à se procurer de vraies occasions, ne faisant que trop rarement les bons choix offensifs. L’Argentine a tout de même contrôlé un match sans grandes émotions, malgré deux montants touchés par les Albicelestes, et qui a fini par se débloquer sur une nouvelle inspiration de son essentiel capitaine, Lionel Messi, auteur d’un coup franc parfait alors que l’on venait d’entrer dans le dernier quart d’heure. De quoi donc tranquillement entamer sa défense de titre, même si l’on attend évidemment une montée en puissance d’ici l’été prochain.

L’autre grande attente se trouvait sur l’autre rive du Río de La Plata, au Centenario. Après une conférence de presse qui a depuis fait couler beaucoup d’encre, les débuts de Marcelo Bielsa avec l’Uruguay attiraient bien des regards. Une chose est sûre, à l’issue de ce duel face au Chili de son élève Eduardo Berrizo, Bielsa et sa Celeste ont suscité bien des espoirs. Il a fallu une dizaine de minutes à ses hommes pour prendre la mesure du match. Pas de pression, peu de verticalité ni d’impact, l’Uruguay a semblé prendre ses marques, laissant le Chili offrir quelques belles combinaisons qui n’aboutissaient cependant à rien. Mais une fois la machine en marche, le match a tourné à la démonstration. Le magnifique et si complémentaire trio du milieu De La Cruz – Ugarte – Valverde a rayonné, Darwin Núñez a certes manqué d’efficacité, son rôle d’unique pointe – une caractéristique du Bielsisme – a été parfait par sa prise de profondeur, son jeu de remise, sa capacité à faire jouer les autres. Et défensivement, Rochet n’a pas eu grand-chose à faire, le Chili étant rapidement réduit à l’impuissance. Si évidemment il convient de relativiser au regard de la faiblesse de cette Roja sauce Berrizo, la performance uruguayenne a été des plus convaincante, le déplacement à Quito en milieu de semaine est déjà attendu avec délectation.

Du côté du Brésil, on attendait de voir si le Dinizismo allait pouvoir s’appliquer à la sélection. Face à une Bolivie venue jouer son rôle de victime, ce fut le cas. Une organisation parfois en 3-2-5 avec quelques joueurs clés, comme Bruno Guimarães essentiel pour apporter l’équilibre, Neymar en électron libre qui peut se régaler entre les lignes, Rodrygo et Raphinha toujours menaçant sur les côtés et l’apport des latéraux, en particulier Renan Lodi, le Brésil a écrasé le match. Il y a bien eu quelques éléments à revoir, il a fallu du temps au Brésil pour ouvrir la marque – Neymar manquant son penalty, Rodrygo et Raphinha se procurant quelques belles situations, mais le second acte a été des plus convaincant, le Brésil faisant du Diniz, c’est-à-dire assurant le spectacle. Victoire 5-1 sans trembler, la Seleção peut tranquillement avancer.

Deux autres rencontres avaient ouvert la journée, tous deux ont également livré leurs enseignements. Le premier est que du côté du Paraguay, si la domination a été totale face à un Pérou très inquiétant – même si réduit à dix en fin de premier acte – l’efficacité a manqué et des points, si précieux à prendre à domicile, ont déjà été perdus. Il y aura eu certes de la malchance et un excellent Pedro Gallese, mais il y a aussi ce mal qui frappe les Guaraníes et pourraient leur coûter cher. D’autant après Julio Enciso, absent du rassemblement, c’est au tour de Miguel Almirón de venir à manquer sur blessure. Deux éléments clés qui pourraient apporter cette capacité à créer, essentielle si l’Albirroja veut retrouver l’élite mondiale. Le deuxième vient de Colombie au sein de laquelle Néstor Lorenzo a réussi à provoquer le destin en le prenant en main. Face au Venezuela, les Cafeteros ont livré un premier acte globalement assez terne, sans réelles idées et se sont exposé à une Vinotinto qui s’est finalement montré la plus dangereuse. Mais Lorenzo a su apporter le changement qu’il fallait, celui d’apporter un créateur dans son milieu. Cuadrado a laissé place à Jorge Carrascal, sur son premier ballon, il trouvait Jhon Arias qui déposait un centre sur la tête de Rafael Santos Borré qui pouvait alors libérer le Metropolitano. On aura ensuite vu une meilleure Colombie, avec un Carrascal dans le bon sens, mais l’équilibre semble tout de même encore fragile et là aussi, le travail demeure important.

 

 

Photo une : Ernesto Ryan/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.