À l’issue de la deuxième journée, les deux géants sont déjà aux commandes de la zone. Derrière, la bataille s’annonce brutale et certains inquiètent fortement.

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Après avoir peiné face à l’Équateur, s’en sortant par une nouvelle inspiration géniale de Messi, l’Argentine, sans Messi, se rendait à La Paz pour affronter une Bolivie qui savait qu’en cas de carton plein à la maison, elle retrouverait une Coupe du Monde. On évoque souvent l’altitude pour expliquer les accidents de parcours des équipes qui se rendent à l’Hernando Siles. Il reste un fait essentiel pour provoquer cet accident : il faut une Bolivie capable de bousculer. Ce n’est pas le cas de la Verde sauce Gustavo Costas qui ne montre absolument aucune idée offensive et se contente de tenter tant bien que mal de fermer les espaces et courir après le ballon. Face à l’Argentine, il n’y a donc pas eu d’effet altitude, la bande à Scaloni s’est tranquillement promenée, monopolisant le ballon et les occasions, ne laissant la Verde qu’en retard à chaque duel et finalement logiquement en infériorité numérique. Et tout aussi logiquement, l’Argentine s’est imposée, 3-0, un record sur les hauteurs de La Paz, assurant donc une double session à six points.

Six points également pour le Brésil, qui avait déjà eu un match facile face à cette même Bolivie que Costas semble vouloir retransformer en victime expiatoire de la zone. La Seleção de Diniz a un peu plus souffert pour s’offrir un parcours parfait à Lima, mais s’en est sortie sur une tête de Marquinhos en toute fin de partie. Un but libérateur mais finalement là aussi tout aussi logique tant le Pérou n’a pas vraiment menacé un Ederson qui n’a pas eu le moindre arrêt à faire. Un Pérou toujours aussi inquiétant, dont la stratégie offensive se limite à envoyer de longs ballons vers Guerrero ou Carrillo puis espérer une déviation pour jouer la profondeur et qui n’a eu qu’à retarder l’échéance, le Brésil ayant deux buts refusés au VAR, dont celui de Richarlison qui a requis près de huit minutes d’attente (un autre record dans son genre) et n’étant inquiété que sur quelques coups de pied arrêtés. Six sur six, les deux géants sont donc déjà aux premiers postes.

Inquiétudes

Derrière, les choses sont bien plus serrées. L’Équateur avait bousculé l’Argentine au Monumental, sans pour autant se montrer extrêmement dangereux, la première à Quito, face à un Uruguay qui avait séduit pour les débuts de Bielsa, s’avérait être un test des plus intéressant. Test passé avec les honneurs. Car si le soufflet est retombé côté Uruguay, malgré un onze de départ quasi identique à celui qui avait roulé sur le Chili, les choix de Félix Sánchez côté Tri, avec les grands débuts du diamant Kendry Páez, ont été les bons. Son association avec l’autre pépite, Moisés Caicedo – qui a terminé la rencontre avec le brassard, tout un symbole – a fait mal, le milieu uruguayen, si dominateur à Montevideo ayant souffert. La Celeste a pourtant viré en tête à la pause, totalement contre le cours du jeu et Bielsa a tenté de changer ses hommes pour mieux résister aux offensives équatoriennes. Sans succès. L’Uruguay a subi, Félix Torres s’est offert un doublé totalement fou et si les entrées en jeu des Facu, Torres et Pellistri, a redonné de l’allant aux offensives uruguayennes, si la dernière action du match a valu bien des débats, la victoire de la Tri le fut sans contestation possible sur le déroulé du match. L’Équateur revient donc à zéro point, sa victoire lui permettant d’effacer la sanction de trois points, conséquence de l’affaire Byron Castillo et recolle à un groupe qui suscite bien des inquiétudes.

Si l’on a déjà évoqué les cas du Pérou et de la Bolivie, le Chili et le Paraguay sont également à suivre de près. Totalement dépassée au Centenario, la Roja de Berizzo a encore livré une prestation indigeste au Monumental de Santiago, pouvant finalement se réjouir du fait que la Colombie est tout aussi dépourvue d’idées et de football – même si elle s’en sort mieux avec donc quatre points sur six, pour sauver les apparences avec un résultat nul. Difficile de tirer du positif côté chilien sur les deux premières sorties tant le jeu est pauvre et les solutions semblent peu nombreuses pour un Berizzo qui n’a toujours gagné que trois des treize matchs qu’il a dirigés, face à Cuba, la République dominicaine et le Paraguay. Des Guaraníes tout aussi fades et qui enchaînent un troisième match sans inscrire de but et pire, s’inclinent au Venezuela en toute fin d’une partie qu’ils n’ont jamais maîtrisée. Le Paraguay n’a rien montré en première période, s’est quelque peu réveillé un temps dans les pas de Ramón Sosa en deuxième, mais n’a finalement fait que subir les meilleures offensives d’une excellente Vinotinto. Les choix de Guillermo Barros-Schelotto n’ont jamais été les bons, son équipe ne répondant pas, le penalty provoqué par Iván Piris, entré à la place d’un Robert Rojas qui tenait pourtant son match, n’étant finalement qu’un symbole. Un seul point en deux matchs, un dixième match d’éliminatoire sur les onze derniers sans marquer le moindre but, le naufrage est total chez les Guaraníes. Le licenciement ne serait plus qu’une question d’heures pour Barros-Schelotto et ses quatre petites victoires en dix-sept matchs à la tête de l’Albirroja.

Les buts

Résultats et classement

 

 

Photo une : Leonardo Fernandez/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.