Alors que le marché des transferts français n’est pas encore bouclé, Jorge, Junior Alonso et Hárold Preciado sont trois joueurs dont les arrivées font énormément parler. Un Brésilien, un Paraguayen, un Colombien, voici donc le portrait de trois nouveaux talents sudams.

 

 

Jorge, flèche princière

Par Marcelin Chamoin

Jorge (20 ans) est la nouvelle trouvaille de l'AS Monaco, recruté en provenance du Flamengo pour 8,5 millions d'euros. Formé au futsal au sein du Vasco, il est recruté à l'âge de 12 ans chez le rival du Flamengo. Il joue tantôt arrière gauche, tantôt milieu, et dispute la Copinha, le championnat national U20, en 2014 et 2015. Lors d'un match amical contre les Uruguayens du Nacional, organisé pour le départ de la légende Léo Moura, il se distingue sur le côté gauche de la défense et Vanderlei Luxemburgo l'inscrit dans le groupe des joueurs pouvant disputer le championnat carioca 2015. Après un mondial U20 réussi (le Brésil termine deuxième et Jorge est élu au sein de l'équipe-type du tournoi), le natif de Rio de Janeiro gagne du temps de jeu et pousse sur le banc le Colombien Pablo Armero. L'année 2016 est celle de la confirmation. Titulaire sans concurrence, Jorge enchaîne les prestations convaincantes, comme face à Figueirense où il marque un but sensationnel. Son niveau de jeu régulier tout au long de la saison lui permet d'être nommé au sein de l'équipe-type du Brasileirão ainsi que d'être sélectionné par Tite pour disputer le match amical contre la Colombie en hommage à la Chapecoense. Rapide et technique, Jorge présente le profil typique de l'arrière gauche brésilien et devrait s'éclater du côté du Rocher.

Junior Alonso, génération dorée

C’est au sein de la prestigieuse école Cerro Porteño que Junior Alonso s’est initié au football. Arrivé tout jeune au club, il grandit avec les folles générations d’un Ciclón qui produit l’avenir du Paraguay. Membre de l’équipe quart de finaliste de la Copa Libertadores u20 de 2012 aux côtés des frères Ángel et Óscar Romero et de la merveille Miguel Almirón, il fait aussi partie de la sélection de la catégories qui, avec les Derlis González, Gustavo Gómez et autres Cecilio Domínguez termine deuxième du Sudamericano avant d’être l’un des cadres d’une sélection surprise en huitième de finale de la Coupe du Monde de la catégorie la même année. Qu’à cela ne tienne, Alonso s’installe en club, gagne du temps de jeu derrière, sur son côté gauche, jusqu’à devenir indéboulonnable et surtout ne pas cesser de monter en puissance. C’est tout naturellement que lorsque Víctor Genes assure l’intérim avec les A, Junior Alonso fait partie des nombreux jeunes qui découvrent la sélection majeure paraguayenne (toujours au côté des frères Romero). C’est ainsi qu’en trois saisons, Junior Alonso a déjà accumulé plus de 100 matchs dans l’élite paraguayenne et une bonne dizaine de matchs continentaux. Le tout alors qu’il n’a que 23 ans.

Physique mais surtout doté d’une remarquable technique, Junior Alonso symbolise à merveille cette nouvelle génération dorée paraguayenne qui semble transformer en or tout ce qu’elle touche. Capable de jouer dans en défense centrale ou sur le côté gauche, où il expose ses qualités d’élimination, Alonso n’en reste pas moins dur sur l’homme, intraitable au marquage, excerçant une pression constante. Il était l’un des piliers du Cerro Porteño et son arrivée à Lille n’est finalement que logique.

Hárold Preciado, pépite verte

Harold Preciado débarque au Deportivo Cali à l’âge de 15 ans pour parfaire sa formation au sein du club Azucarero après avoir commencé à taper dans le ballon quand il n’avait que 9 ans. A tout juste 18 ans, il fait ses grands débuts chez les pros, lancé par Leonel Álvarez pour un match face à Once Caldas. Mais le nouveau diamant de Cali doit d’abord être poli, prouver qu’il n’est pas une simple promesse u20 mais un joueur professionnel. C’est aux Jaguares de Córdoba en deuxième division, qu’il va s’envoler. Celui qui était venu pour apprendre sort une saison de D2 avec 21 buts en 36 matches mais surtout a grandi entant que joueur et en tant que personne. A son retour dans son club formateur après avoir remporté l’Apertura del Ascenso 2014, Preciado va s’appuyer sur ses galères de Montería (entre les gros coups de chaleur et les voyages en bus de plus de 20h) pour briller en Primera A. 2014 avait été l’année de l’apprentissage, 2015 est celle de l’explosion. Avec les Verdes de Cali, sous la houlette du Pecoso Castro et aux côté de l’autre merveille locale, Rafael Santos Borré, el Crack enfile les buts. Deuxième meilleur buteur de l’Apertura et du Finalización, le joyau est alors choyé par son club, idolâtré par ses hinchas après notamment avoir mené le Deportivo Cali vers le titre dans l’Apertura. Il suscite alors bien des convoitises mais reste une année de plus au club. Malheureusement, s’il boucle l’année 2016 sur une moyenne de 0.5 but par match, sans saison est perturbée par les blessures et n’est alors pas au niveau de la précédente.

Harold Preciado est un buteur né. Celui qui s’est fait connaître en transperçant les filets suite à un penalty face à Cortulúa, reste un attaquant aussi redoutable qu’efficace. Preciado est un jeune calme et timide mais qui devient invulnérable dès qu’il met un pied sur le terrain. L’heure est ainsi venue de s’envoler vers l’Europe, celle qui l’avait boudé fin 2015. Son arrivée à Nantes lui offrirait un magnifique tremplin et devrait lui laisser le temps d’exprimer tout son talent.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.