El pibe de Bahia Blanca (Sud-Ouest de la province de Buenos Aires) en Argentine en a déjà parcouru du chemin du haut de ses 19 ans depuis ses débuts à l’Academia dans les sections jeunes du club aux 17 titres nationaux. De ses premiers pas au Racing à la sélection u20 qu’il a porté sur ses épaules, portrait de la nouvelle pépite albiceleste.
La Cantera Tita Mattuissi (figure emblématique du club qui s’occupait des jeunes des sections jeunes du club) a vu passer énormément de joueurs qui font les beaux jours maintenant de nombreux clubs en Europe comme Lucianno Vietto, Sergio Romero, Gabriel Mercado ou encore Roger Martínez qui pour sa part est encore en Chine mais pourrait rapidement rebondir en Italie. Systématiquement pillé, le centre de formation du Racing recèle de nombreux talents, le dernier, selon Leo Tarrio, coordinateur de la cantera se nomme Lautaro Martínez, le prochain crack du club.
De Bahia Blanca au Racing
L’histoire de la famille Martínez est étroitement liée à Bahia Blanca et à son football local. Né dans cette ville de la province de Buenos Aires, Lautaro est le fils de Mario José dit Pelusa, ancien latéral ayant accumulé les matchs dans les clubs de la Liga del Sur (10 titres dont sept avec Villa Mitre et trois avec Liniers). C’est donc naturellement que Lautaro se dirige vers le football et fait ses classes à Liniers. Très vite, il se mue en redoutable attaquant et fait rapidement parler de lui notamment avec les u17 avec lesquels il termine vice-champion national, battu par Rosario en finale alors qu’il boucle son championnat avec 13 buts. Ce championnat u17 2013 est un accélérateur de temps pour Lautaro. C’est durant cette compétition que Fabio Radalli, coordinateur des jeunes du Racing, le repère, l’observe et parvient à l’attirer dans les rangs du club d’Avellaneda. Nous sommes alors en janvier 2014, Laucha, qui a déjà fait ses débuts avec la Primera de Liniers, marquant à peine une minute après sa première apparition sur le terrain avec el Chivo, s’envole vers la Academia et déclare : « Je vais essayer d’en profiter. Le staff du Racing m’a observé à San Juan et à Bahia. Je vais incorporer la Sexta du Racing, je vais devoir m’adapter au rythme de leurs divisions inférieures. »
La vitesse d’adaptation est sa force. 26 matchs plus tard avec la Sexta, Lautaro Martínez a inscrit 26 buts. Avec son pote Brian Mansilla, il accélère. L’année suivante, il inscrit 7 buts avec la Quinta (en six matchs) et fait ses premiers pas aux entraînements de la Réserve. Les A ne sont plus loin, un an et neuf buts plus tard, il fait ses premiers pas chez les grands, entrant à la place de la légende Diego Milito à dix minutes de la fin d’un match face à Crucero del Norte. Chapeauté par les idoles Milito et Licha López, Laucha gagne du temps de jeu, inscrit son premier but lors d’un Clásico de Avellaneda et finit par profiter des blessures et arrêts des géants pour s’installer définitivement dans le groupe.
Son plus grand fait d’armes, Lautaro Martínez l’accomplit avec la sélection u20. Dans un contexte chaotique, il va porter à lui seul une sélection à la dérive dans le jeu mais à qui ses coups de génie vont ouvrir les portes mondiales lors d’un Sudamericano u20 au cours duquel ses cinq buts sont tous décisifs (égalisation à la 90e face à l’Uruguay et au Brésil, but de la victoire à la 90e face à la Colombie et doublé lors du match « finale » pour la Coupe du Monde face au Venezuela). Il devient alors le héros d’une sélection qui n’a pourtant convaincu personne.
Un Suárez dans le corps d’Agüero
Lautaro possède un physique rappelant un certain Kun Agüero qui a évolué dans le club ennemi de l’Independiente avec son mètre 74 et ses 75 kg. Rapide, vif et puissant sur ses appuis il a cette vision de jeu, cette grinta qui lui permet d’avoir un coup d’avance sur ses adversaires et a cette faculté de pouvoir jouer aux différents postes de l’attaque (attaquant de pointe, milieu offensif ou encore milieu). Depuis ses débuts avec El Primer Grande, il a joué 17 matchs, la plupart en tant que remplaçant (383 minutes jouées pour un 1 but marqué), entrant le plus souvent pour prendre le couloir, ce qui peut expliquer en partie cette statistique. Tout à fait banal sur le papier. Alors pourquoi on parle de ce joueur ? Car Lautaro Martínez a toujours impressionné par son intelligence de jeu et son sens du but. Lautaro est un numéro 9 moderne, complet, à l’image d’un Luis Suárez, son idole. Ses statistiques en jeunes ou avec l’équipe nationale démontrent que quand il joue à son vrai poste, en position axiale, il devient une machine devant le but. Meilleur buteur du dernier Sudamericano u20 avec 5 buts, inscrivant notamment quatre des six dernier buts lors de l’Hexagonal, Lautaro Martínez avant bien avant cela été élu meilleur joueur du tournoi COTIF en 2016 en Espagne, malgré la défaite de son Argentine en finale face au pays hôte. Depuis quelques mois, les plus grands clubs européens ont commencé à le suivre, son agent, Rolando Zárate ayant ainsi déjà nommé le Real Madrid, Valence, qui a une option sur lui comme sur 3 autres joueurs du Racing (du fait du transfert de Rodrigo de Paul) ou encore Arsenal.
Au Racing, Martínez a eu la chance de pouvoir apprendre des plus grands comme Diego Milito ou Lisandro López. Avec la retraite de Milito et la blessure de Licha, Laucha aura plus que jamais sa chance aux côtés de la panthère Gustavou Bou pour essayer de faire remonter le Racing au classement et d’emmener le club le plus loin en Sudamericana. Lui qui possède une clause de 9 M€ a pour le moment toujours refusé de quitter son club de cœur disant qu’il se sentait bien au Racing et qu’il avait encore plein de défis à relever avec le club d’Avellaneda. Mais s’il continue de bousculer l’ordre établi, nul doute que l’Europe arrivera bien plus vite que prévu.
