En Argentine, les jeunes talents sont comme des pierres précieuses rares qui, une fois découvertes et polies adéquatement, peuvent briller d'une lueur inégalée. L'un de ces jeunes prodiges se nomme Ignacio Miramón, dont l'ascension sur la scène footballistique a été aussi fulgurante qu'éblouissante et que la Ligue 1 s’apprête à découvrir.

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L’histoire de Nacho Miramón est liée à un dieu argentin. En août 2020, Diego Maradona dirige le Gimnasia, il est le premier à percevoir le potentiel de Miramón. D10S intègre au groupe pro du Gimnasia ce jeune joueur plein de promesses lors du stage de présaison. Le décès de Diego met fin à cette belle histoire et la possibilité de voir D10S diriger la jeune pépite, mais Miramón patiente avant d’exploser au grand jour.

Le football dans le sang

Né à San Carlos de Bolívar, dans la province de Buenos Aires, Nacho Miramón est issu d’une véritable famille de footballeurs : Rubén Cholo Azpiroz, l'arrière-grand-père, était défenseur, « l’un des meilleurs joueurs de la région dans les années cinquante et soixante » d’après Pablo Pequi, journaliste et historien du football de Bolívar ; son grand-père, José María Perro Miramón était également défenseur, champion de la ligue locale avec El Fortín en 1978 ; enfin, son père Emilio était un attaquant au pied gauche reconnu qui a ensuite glissé au milieu avant de terminer latéral. Un père qui a même eu la chance de jouer avec son fils : « La première fois, c’était contre Maderense dans la Liga de Pehuajó, un jour de fête des pères », raconte son père à Presente en mai dernier. « Nacho avait quatorze ans, il était sur le banc et est entrée en deuxième période. C’était une grande émotion, je ne m’étais pas rendu compte qu’il était entré et j’ai été envahi par l’émotion lorsque l’un de mes coéquipiers me l’a fait remarquer et quand je l’ai vu ». Nacho dispute quelques matchs avec son père, mais son histoire prend une autre direction.

À onze ans, Nacho effectue un essai à Racing, il intègre les équipes de jeunes durant deux saisons avant de partir du côté de Sarmiento de Junín. Il n’y reste pas, rentre à la maison avant de taper dans l’œil d’Antonio Piergüidi qui l’emmène alors au Gimnasia. « Il m’a toujours dit qu’il serait footballeur. Il disait même que s’il n’y arrivait pas, il n’envisageait pas de faire des études, c’était le football ou trouver un travail », rappelle sa mère Eugenia à Infobae. Le football occupe toute sa vie, au point qu’il ne joue même pas à la console avec ses amis, préférant taper dans le ballon. Alors, celui qui a débuté latéral gauche passe au milieu de terrain durant sa formation, c’est ici qu’il marque son territoire, gravissant tranquillement les échelons jusqu’à la rencontre avec D10S.

L’héritage des cincos

Moins de trois ans après que Diego l’a lancé avec les pros en présaison, Ignacio Miramón s’est non seulement installé dans le onze du Lobo, il est en devenu l'étoile montante. Nacho fait ses débuts pros en février 2021 face à Talleres en Copa de la Liga, il attend 2023 pour véritablement devenir un titulaire à part entière. Un titulaire qui crée la sensation au pays au point d’être élu dans le onze type du tournoi argentin par la ligue, prétendant au statut de meilleur cinco évoluant au pays avec des statistiques impressionnantes pour un joueur de vingt ans qui dispute sa première saison complète (78% de passes réussies, 263 ballons récupérés, troisième de la saison au classement des tacles ayant entraîné une récupération du ballon).

Nacho Miramón est un cinco, un vrai. Un meneur de jeu reculé capable de contrôler l’espace et le temps et que le pays albiceleste sait si bien produire. À cette partie cérébrale, cette vision, Ignacio Miramón y ajoute un style de jeu dynamique, une caractéristique propre aux milieux de terrain modernes, une impressionnante capacité physique impressionnante, malgré une « petite » taille (1,73m) qu’il compense par sa garra et une parfaite lecture du jeu qui lui permet d’anticiper les mouvements de l’adversaire afin de récupérer le ballon et lancer les contre-attaques. Sa dextérité et son ingéniosité, qui rehaussent véritablement son jeu, lui permettent aussi, comme il l'a démontré à Gimnasia, de parfaitement résister sous pression et ainsi d’orchestrer le jeu depuis le milieu de terrain en tant que pivot et de créer des opportunités pour ses coéquipiers. Son rendement à Gimnasia – dans une équipe en grande difficulté – n'est pas passé inaperçu aux yeux des grands clubs européens et de Javier Mascherano. C’est ainsi que Miramón s’est vu lancé en sélection U20 durant la dernière Coupe du Monde, disputant une seule rencontre comme titulaire – comme latéral droit ! – dans une Albiceleste où brillent également au milieu des Federico Redondo et autre Gino Infantino, deux autres cincos U20 de grand talent.

C'est donc une jolie prouesse que le LOSC vient de réaliser en attirant un espoir que tout un pays regarde avec espoir. Attention tout de même : dans un sport où les jeunes talents sont rapidement vénérés et admirés, Nacho Miramón n'est encore qu'un diamant brut à l’expérience réduite du monde professionnel. Et reste donc encore à polir.

 

Avec Nicolas Cougot

Vincent Dupont
Vincent Dupont
Éperdument amoureux d'une région où fútbol est synonyme de religion, sur les rives du Rio de la Plata j'assouvis ma passion.