On connait désormais l’identité du dernier carré de l’édition 2017. Pendant qu’à l’Ouest Persepolis prive l’Arabie Saoudite d’une demi-finale nationale, la folie s’est emparée des quarts de l’Est.
Accroché à domicile, le finaliste Al Ain devait aller réaliser une performance en Arabie Saoudite face à Al Hilal et ainsi éviter que l’histoire ne se répète. Car en 2014, fort d’un but d’avance, les Emiratis s’étaient inclinés au King Fahd International Stadium et ainsi vus leurs rêves de finale d’ACL s’envoler. Malheureusement pour eux, l’histoire s’est répétée. En 2014, un trou d’air de 5 minutes avait décidé du sort du match (2 buts et un rouge), cette année, tout s’est joué en 3 minutes juste avant la pause et aussi à quelques erreurs d’arbitrage. Jusqu’à ce terrible passage, Al Ain avait contrôlé la partie, confisquant le ballon dans son camp. Puis, Carlos Eduardo a surgi. Deux actions similaires, un coup de pied arrêtés et deux oublis défensifs (même si le premier but était entaché d’un hors-jeu) et Al Ain se retrouvait mené de deux buts à la pause, forcé de marquer à deux reprises au cours des 45 dernières minutes. Les visiteurs n’auront jamais l’occasion de retrouver une once d’espoir tant Al Hilal contrôlait la partie et allait définitivement la tuer lorsque Carlos Eduardo s’en allait s’offrir un triplé à 20 minutes de la fin du match. Al Ain peut certes se plaindre de quelques décisions en sa défaveur, il n’en reste pas moins que le finaliste 2016 n’était pas au niveau. D’Omar Abdulrahman à l’impact plus que réduit au duo Caio – Douglas totalement inefficace en passant par Berg clairement pas dans le rythme, les Emiratis ne pouvaient finalement rien espérer.
Après le nul 2-2 concédé « à domicile », Persepolis savait qu’il lui fallait faire trembler les filets pour espérer prendre place dans le dernier carré. Ali Alipour n’a mis que cinq minutes pour y parvenir, assommant d’entrée les Saoudiens d’Al Ahli et lançant parfaitement le match côté Iraniens. Malheureusement pour eux, la joie laissait place au doute lorsque Kamal Kamyabinia était logiquement exclu pour une agression sur Waleed Bakshween et les locaux allaient alors pousser pour rapidement revenir au score et retourner le match. En contre, les Iraniens restaient dangereux et l’égalisation qui intervenait en début de second acte n’allait rien changer. Car Persepolis était le plus entreprenant et allait trouver juste récompense dans les derniers instants du match, obtenant deux penalties dans les dix dernières minutes que Mensha et Taremi transformaient. L’Armée rouge iranienne poursuit sa route en ACL, les hommes de Branko Ivanković continuent d’écrire l’histoire de leur club qui vit sa meilleure saison de son histoire en ACL.
Pour trouver des moments de folie pure cette semaine en Asie, il fallait regarder à l’Est. Premier instant, le retour attendu entre les deux géants chinois de 2017, Guangzhou Evergrande et Shanghai SIPG. Balayé 4-0 à Shanghai, la mission remontada des Evergrande paraissait impossible. A la pause, on se demandait encore comment les hommes de Scolari n’y étaient pas encore parvenus. Car Shanghai a pris un bouillon comme rarement cette année. Totalement dépassés, les joueurs de Villas-Boas n’ont cessé d’encaisser des vagues rouges qui faisaient exploser une défense totalement dépassée. Et les occasions de s’accumuler. Au point que le 2-0 qui venait clore la fin du premier acte était un exploit réalisé par le SIPG qui pouvait remercier les Alan, Ricardo Goulart et autres Gao Lin ont gâché tout ce qui se présentait à eux (quand ils ne tombaient pas sur Yan Junling). Pourtant, le match est resté totalement fou. Car à chaque fois que l’on pensait que l’affaire était réglée, le destin venait rappeler qu’il était maître du jeu. 2-0 à la pause, 2-0 à la 80e, l’affaire était entendue jusqu’à ce que Ricardo Goulart ne vienne s’offrir un doublé en 10 minutes. La remontada paraissait alors en marche, la prolongation devant finir de couler un SIPG inexistant (ou presque) dans ce match. Puis Hulk entrait en piste, s’en allait chercher un coup franc longue distance et trompait alors Zeng Cheng. On jouait la 110e minute, cette fois, le SIPG pouvait souffler. Pas encore ! 117e minute, faute de Wang Shenchao sur Muriqui qui partait seul au but, penalty – rouge. Ricardo Goulard transformait, les Evergrande arrachaient une séance de tirs au but. Celle-ci leur était fatale, le Brésilien, auteur d’un triplé, trouvant le poteau sur la première tentative de la séance (et le ballon roulant ensuite le long de la ligne). Plus personne ne manquait, le SIPG sera du rendez-vous des demies au bout de la folie.
Il y croisera un japonais qui a pour sa part réussi son opération remontada, Urawa. Battus 3-1 à l’aller, les Reds devaient s’imposer 2-0 chez eux au retour mais se faisaient piéger en début de premier acte, Elsinho partant dans le dos d’une défense et devançant la sortie une peu lente de Nishikawa. Les locaux n’avaient alors plus le choix, il leur fallait trois buts pour arracher la prolongation, quatre pour se qualifier. Alors, Urawa a dominé comme jamais le match. Revenu au score à dix minutes de la pause, les Reds n’ont cessé de faire s’abattre des vagues rouges sur la défense adverse en seconde période, aidés en partie par l’exclusion de Kurumaya en fin de premier acte. Mais rien ne semblait suffisant pour parvenir à retourner le match. A 20 minutes de la fin, le corner de Yosuke Kashiwagi trouvait Ljubijankič qui venait d’entrer sur le terrain depuis moins de 10 minutes. La pression accentuait, elle allait payer au prix d’un final de folie. 84e minute, Rafael Silva égalisait sur l’ensemble des deux matchs, 117 secondes plus tard, Takagi y allait d’un délice de lob qui scellait la victoire et la qualification d’Urawa. Au terme d’un match à 71% de possession et 26 tirs à 4, Urawa a composé son billet pour le dernier carré. Ils y retrouveront un SIPG qu’ils ont devancé dans le groupe F cette saison.



