Il n’y aura finalement pas de suspense cette saison dans la course au titre. Un temps menacé, Guangzhou Evergrande a su accélérer dans les moments décisifs et décroche un septième titre consécutif. Un record en CSL.

Six points d’avance, trois matchs à disputer. Au coup d’envoi, Guangzhou Evergrande savait qu’en cas de bonne nouvelle venue de Shanghai, une victoire pouvait lui offrir un septième titre consécutif, le troisième et dernier pour Luis Felipe Scolari qui n’était pas sur le banc, suspendu, et dont ce sera la dernière saison à la tête du géant chinois. Face à un Guizhou en roue libre, les hommes de Manzano ne jouent plus rien, le leader a tranquillement fait le travail. Les Evergrande ont mis un quart d’heure pour se mettre à l’abri, avec notamment le 100e but de Gao Lin et un face à face remporté par Alan quelques instants plus tard, et ont ensuite géré un adversaire qui a souvent eu la possession mais n’a que trop rarement su se montrer suffisamment inspiré pour être efficace. Certes Wang Fan a égalisé après une merveille de passe de Mario Suárez à la demi-heure, laissant planer la possibilité d’un retour, mais trop maladroit, à l’image d’un Jelavić incapable de cadrer, Guizhou a explosé. La faute à un leader toujours aussi dangereux dès qu’il se met à accélérer et qui sait parfaitement exploiter les erreurs adverses. Du Wei a marqué contre son camp d’entrée de second acte, les rouges de Scolari ont déroulé tout du long, se procurant les meilleures situations et ajoutant deux buts en toute décontraction, le dernier assez symbolique de Muriqui sur un une-deux terminé par une louche de Yu Hanchao au cœur d’une défense totalement statique. Cette dernière démonstration de force allait être celle du titre pour Guanghzou, le septième consécutif, record de la CSL.

Car pendant ce temps, à Shanghai, le SIPG cherchait à digérer son élimination en demi-finale de l'ACL mais est tombé sur un duo Zahavi – Renatinho qui lui aura fait vivre un calvaire. Il ne fallait que quatre petites minutes pour voir les filets de Yan Junling trembler, la tête de Jian Jihong venant couper parfaitement un corner de Lu Lin. Mené au score, le SIPG se devait de réagir, il allait subir les contres du R&F mais, emmené par Hulk impliqué dans tous les bons coups, espérait revenir lorsque son Brésilien obtenait un penalty. Malheureusement pour les hommes de Villas-Boas, Hulk échouait dans la transformation de la sentence, Guanghzou R&F allait alors en profiter pour placer quelques offensives dangereuses qui exploitaient les espaces dans la défense du SIPG. En tout début de second acte, ça allait payer. Sur un corner en faveur de Shanghai, le ballon était récupéré par le duo Renatinho – Zahavi, le Brésilien donnait à l’Israélien qui pouvait alors tranquillement ajuster Yan Junling pour le but du break. Le plus dur était fait. Car même si Hulk allait permettre aux siens d’espérer de nouveau, Cheng Yuelei restait infranchissable, sauvant devant Lü Wenjun puis devant Oscar, Zahavi et Renatinho manquaient de tuer définitivement la partie, butant sur Yan Junling ou se montrant trop imprécis mais le score n’évoluait plus. Guangzhou R&F s’impose à Shanghai, se replace dans la course au podium (voir ci-dessous) et met fin aux rêves de titres du SIPG qui aura tout perdu en une semaine. Tout perdu ou presque, Shanghai SIPG jouera la finale de FA Cup fin novembre face au voisin de la ville, le Shenhua, pour sauver sa saison.

Avec Yanbian et Liaoning qui ont officialisé leur relégation (ils seront remplacés par Dalian Yifang et Beijing Renhe), il ne va donc rester qu’un point chaud en CSL, et ce point est bouillant. Ce point chaud, c’est celui de la troisième place, celle qui délivre le dernier ticket pour la prochaine AFC Champions League et il concerne quatre équipes qui se tiennent en trois points. Deux d’entre-elles s’affrontaient ce samedi Tianjin Quanjian et Hebei. Troisième au coup d’envoi, les coéquipiers de Lavezzi pouvaient s’offrir un matelas plus confortable en écartant quasiment les hommes de Cannavaro (qui se retrouveraient alors à six points). L’affaire paraissait parfaitement partie lorsque sur un débordement de M’Bia, Zhang Lifeng poussait dans le but vide un ballon relâché par Zhang Lu et ouvrait le score pour les visiteurs. On jouait alors depuis à peine 10 minutes, le scénario semblait idéal pour Hebei qui allait alors pouvoir exploiter les espaces adverses. Si Tianjin se procurait quelques situations, les hommes de Pellegrini allaient avoir deux énormes situations pour tuer le match. La première pour Zhang Lifeng, dont la frappe trop croisée fuyait le but adverse, la deuxième, un face à face de Lavezzi totalement gâché face à Zhang Lu à quelques instants de la pause. On ne s’en doutait pas alors mais Hebei venait de laisser filer le match. Car d’entrée de second acte, les vagues blanches allaient s’abattre sur les buts de Yang Cheng. Zheng Dalun perdait une première chance, Pato butait sur le portier d’Hebei après que Tony Chapron avait accordé un penalty pour les locaux, le match avait tourné, Zheng Dalun allait alors égaliser d’une superbe tête plongeante et relançait tout. La domination des hommes de Cannavaro était sans partage, les occasions toutes plus franches les unes que les autres, la récompense n’allait pas tarder, à la 78e minute, Alexandre Pato filait plein axe et donnait l’avantage aux siens. À 2-1, Tianjin contrôlait, manquait encore quelques situations mais l’essentiel était fait, Hebei tombe et le promu revient à un point du podium, accompagnant donc Guangzhou R&F, relancé par son succès à Shanghai, et le Shandong Luneng qui a coulé Liaoning Kaixin, tous deux à trois points d’Hebei. Un Hebei qui se retrouve face à un calendrier des plus coriaces, réception du champion Evergrande et déplacement à Shandong, concurrent direct. Autant dire que rien n’est fait.

Résultats

cslj28r

Classement

cslj29c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.