La trêve mondiale passée, la Chinese Super League reprend le chemin des terrains. Commandée par le duo Shanghai SIPG / Shandong Luneng qui ne se lâche pas d’une semelle depuis le départ, elle pourrait enfin voir Guanghzou Evergrande chuter de son trône. Le point avant la reprise.

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Et si c’était possible ?

Onze journées ont été disputées en CSL et le premier constat notable est que Guangzhou Evergrande, le septuple tenant du titre, n’est pas en tête. Cela parait un détail tant le marathon d’un championnat laisse du temps, mais le fait est suffisamment rare pour être souligné. Sur les sept titres des champions locaux, à six reprise la première place était acquise dès la cinquième (2013 et 2014), sixième (2011 et 2016) ou la septième journée (2012 et 2017), sans quasiment jamais n’être cédée ne serait-ce que de manière éphémère (cela est arrivé uniquement en 2011). Pour trouver trace d’une onzième journée où Guangzhou Evergrande ne menait pas la danse, il faut remonter donc à 2015 et la lutte jusqu’au bout avec le SIPG. Mais cette saison-là, les hommes de Scolari (qui avait alors succédé à Fabio Cannavaro) étaient troisièmes. Cette année, alors que Cannavaro est de nouveau sur le banc, ils sont cinquièmes, à cinq longueurs du duo de tête.

Un duo de tête composé de deux vieilles connaissances : le SIPG qui avait été le grand rival de 2015 et le Shandong Luneng, dernier champion de Chine avant l’hégémonie des Evergrande. Le sprint qui s’annonce pour le tenant du titre est compliqué tant les deux rivaux possèdent bien des certitudes et surtout des effectifs capables de lutter et de tenir. Si le SIPG est déjà armé offensivement avec son trio brésilien Elkeson – Hulk – Oscar et son meilleur buteur de CSL Wu Lei, les Oranges ont profité de l’été pour procéder à un réajustement de haut niveau en s’attirant Roger Guedes, aussi bon sur le terrain qu’il est parfois compliqué à gérer en dehors, et dont l’association avec Diego Tardelli et Graziano Pellè s’annonce explosive. L’objectif sera évidemment de maintenir le rythme en tête et le choc entre les deux en guise de reprise de la CSL sera déjà un grand rendez-vous.

Il ne faut certainement pas oublier Beijing. Sans faire de bruit, le Guoan s’est hissé sur le podium en ne concédant qu’une seule défaite, lors de la première journée. Aucune modification majeure dans les rangs de l’équipe de Roger Schmidt qui peut compter sur son mondialiste, et buteur face à la Belgique, Renato Augusto pour continuer à alimenter Cédric Bakambu le meilleur buteur du club et espérer retrouver un titre qui le fuit depuis 2009. Au quatrième rang, un revenant, Jiangsu Suning. L’antichambre de l’Inter (à moins que ce soit l’inverse) a permis à Eder de se trouver un point de chute et peut encore espérer jouer le titre. Ce sera sans l’ancien joueur de Chelsea, Ramires, définitivement écarté par Cosmin Olăroiu, tout comme le mondialiste australien Trent Sainsbury. Les deux devraient ainsi rapidement quitter le club.

paulinho

Ce seront donc ces quatre équipes que Guangzhou Evergrande devra doubler pour conserver son titre de champion. Un défi de taille pour Cannavaro, un défi sans doute bien mesuré par les dirigeants du club qui semblent avoir un temps mis de côté les envie d’équipe 100% chinoise en s’agitant sur le marché des transferts : Paulinho revient à la maison dans des conditions de transferts qui vont faire naître quelques doutes (prêt avec option d’achat obligatoire estimée à 50M€), il est rejoint par un autre Brésilien récemment appelé en sélection : Talisca

Densité

Reste que derrière le trio de tête, qui n’est pas encore totalement échappé, la CSL se tient en un mouchoir, quatre points séparant le quatrième Jiangsu du onzième Beijing Renhe. Autant dire que l’on n’est pas à l’abri de quelques surprises, plusieurs clubs ayant aussi profité du marché d’été pour se muscler. Tianjin Quanjian conserve Anthony Modeste aux côtés d’Alexandre Pato, le R&F de Dragan Stojković et du magnifique Eran Zahavi s’adjoint un mondialiste pour muscler sa défense en signant Duško Tošić, Changchun attire l’ancien niçois Nemanja Pejčinović et le meilleur joueur de A-League Adrian Mierzejewski espérant ainsi recoller au peloton. On suivra également avec attention l’année météoritique d’Ayoub El Kaabi passé en quatre ans de menuisier à meilleur buteur de Botola 2 puis meilleur buteur et meilleur joueur du CHAN avant de connaître la sélection A marocaine, disputer la Coupe du Monde et se retrouver désormais coéquipier de Mascherano et Lavezzi à Hebei. L’attaquant marocain a le profil idéal de la belle surprise de cette deuxième partie de saison chinoise. À noter enfin la lutte pour le maintien qui s’annonce plus que délicate pour Guizhou, quatre petits points en onze matchs, et au sein duquel arrive Kévin Boli, fils de Roger, neveu de Basile, et à qui on souhaite bien du courage, alors que devant les hommes de Petrescu, nommé pendant la trêve, Dalian se sépare de José Fonte pour muscler son attaque en signant Duvier Riascos, ce qui devrait permettre à Yannick Carrasco de retrouver une place sur un côté plutôt qu’en pointe (même si Bernd Schuster l’y avait déjà replacé à son arrivée). Il n’en faudra pas moins pour que l’ambitieux protégé du groupe Wanda parvienne déjà à se sauver dans l’élite.

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.