Premier match pour les Cèdres face aux ambitieux Qataris. Des Qataris en pleine bourre après une préparation réussie (victoire de prestige en Suisse, entre autre). Les Libanais ont-ils pu créer la surprise ?

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Guide de la compétition : Partie 1 - Partie 2

Séquence émotions au stade Hazza bint Zayed d'Al Aïn : des centaines de Libanais battent la musique au son des tambours et d'un supporter qui s'acharne sur son haut-parleur, eux qui célèbrent le retour du Liban sur la scène internationale. Qu'importe les doutes tactiques et les cinq matchs sans marquer de but ou la méforme de certains joueurs, la joie des retrouvailles laisse espérer une belle soirée en tribunes pour les supporters des Cèdres.

Le onze du Liban : Khalil - Ismaïl, Oumari, Jounaidi, Hammam - Maatouk, G. Melki, Faour, R. Melki, Jradi - El Helwe

Mais à cette joie se mêle une crainte sourde. En face, c'est le Qatar, ses millions investis dans le projet Aspire, ses joueurs recrutés aux quatre coins de l'Afrique ou du monde arabe pour défendre les couleurs du petit émirat, ou encore les moyens colossaux mis en œuvre pour copier le FC Barcelone dans son style de jeu. Les Libanais sont prévenus, l'opposition sera corsée.

Radulović a concocté une tactique de contre basée sur des éléments rapides: Maatouk à gauche, le nouveau venu Jradi à droite et l'ailier El Helwe positionné en pointe. Aux frères Melki et à Faour de casser, distribuer, se projeter. Dès le début du match, les intentions sont claires : les Qataris font tourner, les Libanais piquent en contre. Jradi se met en évidence en prenant son vis-à-vis de vitesse mais il n'y a personne aux avant-postes. Les Libanais se défendent mais les ballons vers l'avant sont imprécis. George Melki découpe tout ce qui bouge, El Helwe erre en pointe et Maatouk ne parvient pas à passer. Les débats sont équilibrés jusqu'à la 36e minute: sur un corner, Ali Hammam propulse le ballon dans les cages, les tribunes explosent, les joueurs s'enlacent... mais l'arbitre chinois siffle une faute inexistante. Déception et grosse colère dans les rangs libanais.

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Au retour des vestiaires, le Liban tente de remettre la pression mais se montre encore trop imprécis que pour inquiéter le gardien qatari et ses tentatives isolées finissent en soupir de frustration. Et ce qui devait arriver arriva. Sur un coup-franc à l'entrée du grand rectangle, Bassam al-Awri enroule parfaitement dans le plafond du but, 1-0 pour le Qatar à la 63e. Pas immérité mais le coup de massue est immédiat. Les Libanais n'y arrivent plus, Jradi est cuit, Maatouk inefficace. Le Qatar pliera le match sur une accélération d'Afif et un but d'Al-Moazz Ali à la 78e. Les Qataris font tourner la balle et manquent d'inscrire un troisième, sauvé in extremis par Mehdi Khalil. Défaite du Liban méritée, même si la prestation horrible de l'arbitre a cassé la dynamique des hommes de Radulović.

Les plus : Khalil qui sauve de nombreuses balles, ne peut rien sur les deux buts. Oumari qui patronne la défense, Jradi en première mi-temps, Faour à la récupération, les tribunes libanaises pour avoir chanté de la première à la dernière minute.

Les moins : les latéraux souvent dépassés, Maatouk, les combinaisons inexistantes et les passes ratées à un mètre, les changements de Radulović.

L'entraîneur a du pain sur la planche pour solidifier son équipe mais on voit mal comment ils pourront faire le dos rond face à la prochaine montagne qui se dresse devant eux, l'Arabie saoudite...

Résumé

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.