L’ensemble des vingt-quatre formations ont débuté leur Coupe d’Asie. Après le week-end des sensations des groupes A et B, les quatre autres groupes ont vu les favoris s’imposer. Parfois dans la douleur, parfois avec grande maitrise.

banlomag

Guide de la compétition : Partie 1 - Partie 2

Groupe C : Corée du Sud et Chine sur un fil

Rien n’a été simple pour les Dragons chinois face au débutant kirghiz. La faute à un premier acte totalement raté qui a vu les hommes de Lippi souffrir et ne pas réussir à trouver la moindre organisation tactique cohérente – en témoigne la sortie de Jin Jingdao en milieu de première période alors que la Chine ne touchait pas le moindre ballon. Si le Kirghizstan aurait dû bénéficier d’un penalty pour se voir permettre d’ouvrir le score, il allait y parvenir en fin de premier acte sur un but magnifique signé Israilov. Avantage largement mérité à la pause d’autant que dans la foulée du but, les hommes de Krestinin manquaient l’occasion de pratiquement tuer le match. Ils allaient payer ce manque d’efficacité en seconde période. Car certes la Chine était enfin mieux organisée, plus cohérente, elle était surtout aidée par Matiash. Le portier kirghiz relançait totalement les Dragons en faisant une « Landreau » sur un ballon aérien, il allait tuer les espoirs des siens en partant à l’abordage devant Yu Dabao à l’entrée du dernier quart d’heure du match. La Chine s’impose ainsi et peut respirer, elle va tout de même ne pas reproduire la performance des quarante-cinq premières minutes si elle veut aller loin.

D’autant que dans le groupe, le favori se nomme Corée du Sud et a plus ou moins réussi son entrée en lice. Plus ou moins car les Guerriers Taeguk ont longtemps douté face à la parfaite organisation tactique des Philippines et un vrai manque de justesse technique dans les zones dangereuses. Alors les joueurs d’Eriksson ont commencé à profiter des espaces laissés par l’arrière garde sud-coréenne. Emmené par un excellent Manuel Ott, les Azkals ont souvent mordu, Patiño est passé près d’inscrire l’un des plus beaux buts de l’épreuve, sa volée étant sortie par Kim Seung-gyu, avant de gâcher une énorme occasion en début de deuxième acte, oubliant ses coéquipiers libres face au but. Ils ont fini par le payer, la faute à l’inévitable Hwang Ui-jo, souvent dangereux et qui a mis Falkesgaard à contribution à de multiples reprises avant de délivrer les siens à vingt-cinq minutes de la fin du match. Suffisant pour le favori du groupe pour entrer parfaitement dans sa compétition même s’il va falloir monter en régime tant rien n’est assuré face au Kirghizstan.

Groupe D : impressionnant Iran

S’il est un favori qui a répondu présent, c’est bien l’Iran. Certes l’opposition offerte par le Yémen aura été des plus faibles, mais la bande à Carlos Queiroz n’est pas venu pour laisser ses adversaires entretenir le moindre espoir de résistance. D’entrée de partie la Team Melli a posé sa patte sur la rencontre, la suite n’a été qu’une longue démonstration de force, de puissance, de vitesse et de collectif parfaitement huilé, symbolisé par le score sans appel, 5-0. L’Iran signe le premier carton de l’édition 2019. Taremi s’offre un doublé, Azmoun un grand match (un but, une passe décisive), Ghoddos apporte sa pierre à l’édifice, le favori iranien répond présent.

L’autre match du groupe aura probablement été l’un des plus emballant de ces premiers jours d’Asian Cup. Le tout grâce notamment à un Viêt Nam impressionnant d’intensité, de vitesse en première période et qui a alors été récompensé par deux buts qui lui ont permis de virer en tête à la pause. Malheureusement pour les Dragons dorés, les Lions de Mésopotamie disposent d’un facteur X, Mohanad Ali poison permanent qui les a ramenés dans la partie avant d’être impliqué dans l’égalisation à l’heure de jeu, et ont aussi profité de la baisse d’énergie des vietnamiens en seconde période pour faire parler leur puissance et leur collectif. Pourtant le match est longtemps resté à parité, parfait reflet de sa globalité. Mais le football est parfois cruel, un dernier coup franc pour l’Irak, une balle enroulée à merveille par le pied gauche d’Ali Adnan, et les Lions s’imposent sur le fil, laissant bien des regrets aux Dragons dorés.

Groupe E : mondialiste facile

Dire qu’il y a eu une once suspense entre Arabie Saoudite et Corée du Nord serait mentir. Le mondialiste saoudien s’est offert une entrée en matière des plus tranquilles face à un Chollima sans idée ni semble-t-il envie de prendre le moindre risque. Alors les hommes de Juan Antonio Pizzi ont pris le temps d’entrer dans la partie avant de dérouler tranquillement et s’offrir finalement un match de préparation en guise d’entrée en lice dans l’épreuve. Victoire 4-0, il n’y a jamais eu de match, les Faucons verts prennent tranquillement les commandes du groupe avec le Qatar dont la victoire face au Liban vous est racontée ici.

Groupe F : Japon et Ouzbékistan se font peur

On ne donnait pas cher des chances du Turkménistan face au favori japonais, le premier acte nous a bien rappelé à une réalité du football mondial : ne jamais tirer de conclusions trop hâtives. Car si sur le papier les Samurai Blue devaient s’imposer, si dans les faits ils y sont parvenus, ce n’est pas faute d’avoir dû aller chercher dans leurs retranchements pour y parvenir. D’abord car dans la chaleur du Al Nahyan Stadium, les Japonais ont eu du mal à véritablement mettre du rythme et trouver de la justesse. Si Ōsako et Doan se sont procurés les deux meilleures situations pour les Samurai Blue en première période, c’est avec un retard d’un but qu’ils sont rentrés au vestiaires. La faute à un Turkménistan parfaitement organisé et qui a ouvert le score sur une merveille d’Amanov quelques instants après un incroyable manqué de Saparov sur corner. Il s’en est même fallu de peu pour que les Emeraudes ne virent à la pause avec deux buts d’avance, Gonda sauvant les siens devant Ataýew. Mais l’occasion était passée. En deuxième période, les hommes de Moriyasu allaient monter d’un cran niveau intensité, ajuster leur technique et se reposer sur le duo Ōsako – Doan pour retourner le match. Le premier s’offrait un doublé en quatre minutes, le second plait l’affaire à l’entrée des vingt dernières minutes, en un quart d’heure le Japon avait retourné le match. Si le Turkménistan réduisait l’écart en fin de match, c’en était trop tard, le Japon pouvait ainsi respirer.

Respirer, l’Ouzbékistan a longtemps chercher à y parvenir. Opposés à Oman, les Loups Blancs peuvent s’estimer chanceux d’avoir réussi à s’en sortir dans dégâts. Car les Rouges de Pim Verbeek ont été des plus séduisants. C'est hyper intéressant ce que fait Oman. Récupération haute, jeu au sol et projection en nombre, les Rouges ont souvent posés bien des problèmes au favori sur le papier. Mais l’équipe d’Héctor Cúper possède la signature du coach argentin : une efficacité redoutable. Maintenus en vie par un Nesterov impressionnant sur sa ligne, ils ont ainsi ouvert le score sur un coup franc malin du capitaine Akhmedov. Et si Oman est justement revenu au score, concrétisant ses belles intentions offensives et sa domination sur le match, il a été puni sur un exploit individuel signé Shomurodov, à peine entré en jeu, qui s’en allait slalomer dans la défense rouge et ajuster Al Rashidi à cinq minutes de la fin. Un scénario cruel pour Oman qui va devoir trouver les ressources pour prendre des points au Japon. Un scénario idéal pour l’Ouzbékistan qui va quant à lui devoir monter sérieusement en puissance s’il veut avancer.

Résultats

acuj1

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.