Deuxième match pour le Liban, cette fois face à un mastodonte de la zone Asie : l’Arabie saoudite, présente au dernier Mondial. Le combat semble déséquilibré mais le Liban va-t-il trouver les ressources pour déjouer les pronostics ?

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XI du Liban : Khalil - El Junaidi, Oumari, R. Melki - El Zein, G. Melki, Faour, Hamam - Maatouk, El Helwe, M. Haidar

Après sa défaite inaugurale contre le Qatar, le Liban était dans l'obligation de l'emporter pour espérer entrevoir les huitièmes de finale. Tâche ô combien ardue puisque se dresse face à lui le géant saoudien. Les hommes de Pizzi surfent sur leur bon Mondial et viennent d'étriller la Corée du Nord 4-0. Du côté libanais, il est impératif de resserrer les rangs et retrouver la dynamique pré-Coupe d'Asie mais il faudra faire sans Jradi, blessé.

Du coup, Radulovic se décide à nous sortir une composition suicidaire en 3-4-3 avec les peu véloces Hamam et El Zein. Suicidaire car en face, Al-Muwallad est un sprinteur hors-pair. Choix non-payant de la part du Monténégrin car les Saoudiens monopolisent le ballon et dédoublent intensément sur les côtés, mettant au supplice les latéraux libanais. À peine le temps pour les supporters des Cèdres de se chauffer la voix qu'al-Muwallad profite d'une chandelle dans la surface pour allumer Khalil d'une magnifique ogive sous la barre. Déjà onze minutes et le Liban est déjà dans la mouise. Mais comme face au Qatar, les passes sont molles et les constructions inexistantes. Les Libanais abattent leurs cartes mais ni Oumari (tête à côté), ni Melki (manquant la balle pour quelques centimètres), ni Helwe (inexplicable volée ratée en plein axe) ne parviennent à remettre leur équipe dans le match. Les Saoudiens, eux, gèrent et lancent plusieurs offensives avec des combinaisons intéressantes, mettant Khalil à contribution.

La deuxième mi-temps reprend sur les mêmes bases que la première, le Liban tentant de piquer en contre mais toujours aussi brouillon. Maatouk n'arrive pas à exister et c'est tout le système qui se grippe. Les Saoudiens ne s'en priveront pas et profiterons d'une magnifique action collective pour faire le break par al-Moghawi à la 68e. La suite n'est que résignation pour les Libanais. Leurs adversaires en profitent pour faire tourner la balle et faire étalage de leur technique, récitant leurs gammes comme leur entraîneur durant sa carrière au Barça. Khalil sauve les meubles afin d'éviter une déculottée aux siens qui n'auront même pas cadré le moindre tir.

Score final 0-2, le Liban n'aura pas existé, ni n'aura été capable d'imposer son jeu. Il ne reste qu'à espérer un miracle pour finir parmi les meilleurs troisièmes. Il faudra pour cela écraser la Corée du Nord mais les hommes de Radulovic en sont-ils capables? Le moral touché et surtout une condition physique suspecte nous incitent à la plus grande prudence.

Les plus: Khalil, impérial sur sa ligne et ses sorties, ne peut rien sur les buts. Très grand tournoi de sa part. Robert Melki, le roc de la défense, même si sa chandelle amène le premier but. Helwe pour sa combativité, Haidar pour les quelques brèches créées.

Les moins : il y en a beaucoup. Bloc équipe inexistant, une impression de fatigue constante. Faour, El Zein aux fraises, Maatouk transparent comme depuis le début du tournoi. Mention spéciale à George Melki qui a pris le soin de rater tout ce qu'il entreprend : passes, tacles, têtes, tirs, placement, pressing. Quand on pense qu'un Samir Ayass croupit sur le banc... Radulovic est le principal fautif avec ses tactiques à la mords-moi-le-noeud et ses changements insondables.

Espérons au moins finir cette belle aventure en apothéose le 17 et un grand bravo à l'équipe saoudienne pour la qualité de son jeu et l'ambiance de ses supporters.

Résumé

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.