Il y a dix-neuf semaines, Adélaïde United était dernier au classement général avec zéro victoire en huit matchs. Depuis, Guillermo Amor, son staff et ses joueurs ont réussi la mission qui paraissait impossible : remporter le trophée de la saison régulière.

Le match du titre

Piégé à Perth contre le Glory, Melbourne ne s’était pas préparé dans les meilleures conditions pour la réception des Reds sortis de cinq matchs sans défaite, leur dernier contre les Sky Blues. Dans une confrontation capitale dans la lutte au titre, c’est la discipline qui a gagné. Le rugueux Patrick Kisnorbo sortait un premier excellent tacle en détournant une contre-attaque des flèches rouges, dans les minutes qui suivaient ce même Patrick était à la faute. Entré de la surface, Isaias posait le ballon et l’enroulait pour frôler le montant de Thomas Sorensen puis terminer sa course au fond des filets (4ème). Une ouverture du score très précoce pour un enjeu aussi fort. Adélaïde ne gaspillait pas ses offensives et avait sans doute analysé le match de Perth Glory pour savoir maîtriser l’attaque de Melbourne City. Surveiller de très près Aaron Mooy puis le jeu barcelonais imposé par Guillermo Amor laissait toujours trois défenseurs à l’arrière, annihilant tous les contres des hôtes. Lorsque cette défense faiblissait, Eugene Galekovic était sur les trajectoires de tirs. Sortant de leur poche toutes les actions travaillées à l’entraînement, Adélaïde profitait d’une décision complètement incompréhensible de Thomas Sorensen : Stefan Mauk, l’ancien de Melbourne City, partait récupérer un ballon filant en six mètres, le portier au contact préférait charger le jeune milieu que de laisser l’action couler. L’arbitre Strebre Delovski pointait le point de pénalty sous une houle de contestation. La décision était ferme, Bruce Djite finissait la sanction, le break était fait (45ème). Une atmosphère de tension à l’entrée aux vestiaires après que le jeune Mauk profitait pour chambrer ses anciens camarades consommait les dernières ressources des deux clubs durant la seconde mi-temps. Malgré un retour timide à l’entame de cette dernière, rien n’est venu changer le score.

 

Brisbane craque

La phrase de la soirée et sûrement de l’année. Kevin Muscat (coach de Melbourne Victory) : “La seule équipe qui célèbre des titres à l’AAMI Park, c’est nous.” Kevin Muscat avait réussi son pari, faire échouer Brisbane, le tout dans une formation complètement inédite pour le MVFC (0-0). Berisha suspendu, Barbarouses laissé au repos tout comme Broxham ou Delpierre. Melbourne Victory laissait la place aux jeunes (Howard, Deng, Makarounas, Galloway, Nigro) dans un 4-2-2-2. Une balance à leur défaveur puisque Brisbane Roar arrivait avec son onze habituel avec l’objectif ultime, une victoire et le titre. Pourtant, tout avait été tenté par Brisbane, tout. Mais Lawrence Thomas a encore dégoûté les offensives de Brisbane. Des parades, des un-contre-un gagnés, en bref un match grandiose du portier qui nous habitue à de telles prestations. L’homme du match pour le club qui a gardé ses cages inviolées et aussi celui de la région d’Adélaïde United qui, grâce à ce match nul, s’offre le titre. Brisbane échouait lourdement, d’un but mais pourra se rattraper en play-offs où ils affronteront ces mêmes Navys au premier tour, chez eux.

 

Les Jets s’offrent un nouveau derby chez l’ennemi

Newcastle nous avait habitués à de très bonnes prestations contre des cadors du championnat. Malheureusement, les Jets étaient réduis à la défaite malgré ces bonnes prestations. Contre leur ennemi de toujours, Central Coast Mariners, les Jets n’allaient pas laisser échapper leur bonne série (2-4). A peine assis et les musiciens de Central Coast ayant à peine joué leurs premières partitions dans les tribunes que le club de Luis Garcia prenait un premier but. Paul Izzo ratait complètement sa sortie, Ryan Kitto centrait en direction de Morten Nordstrand, à deux contre un, le danois réussissait à placer sa tête (1ère). Le ton était déjà donné en 37 secondes avec en plus un Paul Izzo, sonné dans le choc entre lui et Kitto dans sa sortie raté, qui devait sortir pour laisser sa place à Adam Pearce. Sur la même aile qui vu le premier but, Leonardo servait Ryan Kitto laissé libre de tout marquage. Son centre à ras-de-terre devant le but trouvait Enver Alivodic (18ème). Heureux dans le jeu, Newcastle se voyait jugé d’une main dans la surface qui, après ralenti, n’avait jamais eu lieu. Fabio Ferreira transformait le pénalty (51ème). Les jaunes et bleus donnaient un regain d’énergie offensivement mais l’arrière garde était toujours aussi faible. Leonardo servait une nouvelle fois Ryan Kitto, l’ancien joueur d’Adélaïde permettait ensuite à Morten Nordstrand d’inscrire un doublé. Une saison pleine pour le joueur de 21 ans qui rentre dans l’histoire du club en distribuant trois passes décisives dans un seul match (54ème). Se relâchant de cette avance de deux buts, Newcastle se faisait punir, Nick Cowburn oubliait de marquer Roy O’Donovan. D’une tête rageuse, l’irlandais inscrivait son 8ème et dernier but de la saison (76ème). Sauf que Newcastle était trop fort offensivement, une feinte de passe de Mateo Poljak a l’entrée de la surface lui ouvrait un angle de frappe idéal. Le n°8 ne se ratait pas, la lucarne était trouvée. (79ème). Cette année Newcastle était plus fort. Les deux formations iront à présent préparer la prochaine saison.

 

Sydney Wanderers de retour en Ligue des Champions

Le Westpac Stadium gratuit pour la dernière de Ben Sigmund voyait 10’143 spectateurs s'asseoir dans le stade de Wellington. Une ultime prestation du défenseur contre des joueurs de Sydney qui devaient profiter du faux pas de Brisbane et prendre la seconde place du classement, signification de qualification en Ligue des Champions. Installé titulaire, Brendon Santalab a encore gâté (0-2). C’est d’abord grâce à Romeo Castelen que le Western Sydney Wanderers prenait les devants. Échouant quelques minutes avant, l’ailier des rouges et noirs servait Brendon Santalab devant la cage de Glen Moss, à la bataille avec Ben Sigmund, le ‘Supersub’ profitait d’une déviation en sa faveur pour ouvrir le score (31ème) avant de doubler la mise d’une frappe sèche trompant Glen Moss prit au piège par un rebond (44ème). Titulaire pour sa troisième apparition, celui qui va fêter ses 34 bougies clôt une saison à 10 buts. Les fans des ‘Nix n’ont pas pu profiter de plus de spectacle de leur équipe, la seule occasion franche des néo-zélandais le montant d’Andrew Redmayne la détournait. Sydney Wanderers termine ainsi à la deuxième place, à un petit point derrière Adélaïde United.

 

Sydney FC en colle 4 à Perth !

Expliquer ce score serait impossible, comprendre comment la défense de Perth Glory a pu se prendre quatre buts également. David Carney (Sydney FC) avait très probablement raison lorsqu’il expliquait que la saison des ‘Sky Blues’ est “bizarre” (4-0). D’abord, un concours de circonstance souriait aux hôtes. Un dégagement de la défense de Perth se retrouvait dans les pieds de David Carney qui allumait ensuite Ante Covic (30ème). Triomphant en Ligue des Champions contre Pohang (lire AFC Champions League 2016 : Dernière ligne droite avant les huitièmes), les joueurs de Sydney FC n’étaient pas fatigué pour autant, Filip Holosko démontrait sa facilité balle au pied, un crochet éliminait la défense violette et un plat du pied parfait pour doubler la mise (36ème). Le slovaque prenait ensuite un double carton jaune qui n’affaiblissait pas pour autant la performance offensive de Sydney FC. En fin de match Ali Abbas et Milos Ninkovic inscrivaient deux nouveaux buts pour un excellent bilan en fin de match, malheureusement, la saison australienne s’arrête là pour eux. Leurs dernières forces seront à utiliser en Ligues des Champions où ils sont toujours leader de leur groupe. Perth Glory devra affronter Melbourne City en premier tour des play-offs.

 

Résultats

Classement

 

Photo : Michael Dodge/Getty Images

Antoine Blanchet-Quérin
Antoine Blanchet-Quérin
Spécialiste du football australien, néozélandais et océanien pour Lucarne Opposée.