La classe d’écart entre Melbourne et Central Coast. Coldplay flingue la pelouse du Suncorp Stadium. Adelaïde lâche son titre devant des Sky Blues au jeu admirable, Melbourne City et Perth Glory nous offrent un match fou. Retour sur le ‘Boxing Day’ sauce australienne.

Brisbane Roar, Coldplay et l’amertume

Les Roar du Queensland sont des candidats sérieux en A-League. Des candidats à un point de la place de dauphin en championnat qui rencontraient une équipe mitigée dans ses résultats et performances qu’est le Western Sydney Wanderers. Parfois très bons, parfois moyens, les rouges et noirs sont, à la veille du match, hors de la zone de play-offs. L’objectif est simple, avant d’aller disputer la Ligue des Champions en Février, retourner dans les six premières places. Pour cela, les deux formations s’affrontaient dans un bras de fer très serré sur une pelouse démontée à la suite du passage de Coldplay au Suncorp Stadium. Une partie du terrain était piétinée ce qui a offert un bien triste spectacle en première mi-temps avec zéro tir cadré. Heureusement Corey Brown réveillait les 13'000 spectateurs présents au stade d’une frappe de volée à la suite d’un centre parfait de Thomas Broich (52ème). S’en suit d’innombrables ratés de Brisbane, qui exploitait à merveille la défense plus que moyenne de Sydney par des passes en profondeur. Avec chance, Sydney conservait un retard d’un but. John Aloisi parlait à Fox Sports Australia d’une « décevante prestation, nous aurions dû prendre les trois points » et surtout, le technicien annonçait avoir travaillé sur les lacunes défensives de Sydney. Certes parfaitement exploitée mais non-conclues. Un résultat amer puisqu’en fin de rencontre Dimas Delgado expédiait un coup-franc sous la barre de Michael Theo sur l’action la plus chaude de Sydney. Les trois points auraient dû revenir à Brisbane, faute d’avoir tué le match, Sydney en profite très largement. Pour le WSW, il est temps de penser au recrutement.

 

 

Adelaïde laisse son titre

« Je veux faire de Sydney FC le Manchester United d’Australie », phrase prononcée par Graham Arnold juste après sa prolongation de contrat de deux années avec les Sky Blues. L’objectif est double, il veut aussi faire de ce Sydney FC un Arsenal-bis avec aucune défaite durant le championnat. La domination du club est sans appel et en voyage à l’extérieur en South Australia le technicien australien récupérait Joshua Brillante et Matt Simon. Entre Adelaïde et Sydney FC, 21 points d’écart comme celui entre la première et dernière équipe au classement. Alex Wilkinson parlait des Reds comme une « équipe à ne surtout pas sous-estimer » et à la suite de quelques échanges de frappes en début de match, Sydney FC prenait le devant avec Filip Hološko (34ème) qui se faisait oublier par la défense pour scorer. « Nous avons été sans pitié », même si Adelaïde récupérait Michael Marronne, Sydney FC a joué sérieusement et sans broncher leur style. Pressing haut et fort contre un Adelaïde hors-sujet défensivement qui en 13 minutes coulait à pic dans ce Boxing Day. Alex Brosque (53ème), Alex Grant (64ème) et de nouveau Alex Brosque (66ème) - inscrivant son 47ème but avec les Sky Blues - n’avaient aucune difficulté à trouver le boulevard entre Iacopo La Rocca et Dylan McGowan comme l’atteste la passe de Miloš Ninković pour Alex Grant. En 13 minutes, Sydney FC prouvait aux 10'000 spectateurs qu’à la douzième journée il n’y a plus aucun espoir de voir Adelaïde défendre son titre. Arnold a construit une franchise encore plus forte.

 

 

Un match nul plein d’optimisme

Une place dans le top 6, un renouveau et une jolie équipe de Newcastle parée à se battre en milieu de tableau dans l’optique « d’offrir les finals series aux fans des Jets » comme le dit Steven Ugarkovic. Une petite affiche entre Wellington et Newcastle mais avec beaucoup d’intérêt. Depuis le départ d’Ernie Merrick, Wellington Phoenix montre un nouveau visage lançant les paris pour une éventuelle qualification en play-offs. « Dommage d’en arriver là seulement après le départ d’Ernie » disait Kosta Barbarouses, premier buteur de la rencontre (34ème). Faisant parler sa vista, l’ancien de Melbourne s’offrait toute la place sur son face-à-face contre Jack Duncan. Il fallait compter sur le mental de Newcastle et d’Andrew Hoole pour revenir dans la partie (47ème) juste avant la réponse coup sur coup de Guilherme Finkler (49ème). Le Brésilien avait même pu inscrire un doublé puisqu’il trouvait le montant de Jack Duncan en première mi-temps (28ème). C’est un autre ancien joueur de Melbourne, Andrew Nabbout, déposant au passage Andrew Durante, qui s’offrait un énième but avec les Jets et scellait ainsi le score. Malgré que Mark Jones en demande plus à ses joueurs étrangers, Kosta Barbarouses et Steven Ugarkovic sont satisfaits de ce point du nul. Peut-être un peu plus pour Newcastle actuel 5ème au classement.

 

 

Un classique du ‘Boxing Day’

De ce match, on ne pourra parler que d’un homme, le gardien de Perth Glory Liam Reddy. Ce résumé sera celui de Liam Reddy puisqu’il résume à lui seul ce match complètement fou. Parce que Melbourne City avait une carte à jouer : rester dans le wagon de tête et pourquoi ne pas refaire scorer Bruno Fornaroli, muet depuis trois matchs. Tout était là, la proie s’appelait Perth Glory aux 9 buts encaissés en 4 matchs. De ce match, les défenses ont été atroces. Des défenses de Boxing Day. La rencontre débutait, Liam Reddy s’imposait déjà devant Fernando Brandan et Bruno Fornaroli (8ème) mais Tim Cahill, fidèle à son habitude, trouvait la clef en plaçant sa tête sur corner (9ème). De sa ligne de but, Liam Reddy pouvait voir Diego Castro retrouver le chemin des filets (21ème) sous les sifflets de l’AAMI Park puis le portier de Perth Glory ne pouvait que contempler le bijou que l’Uruguayen Fornaroli plaçait dans sa lucarne droite (36ème) avant d’échouer sur pénalty (38ème). Un premier pénalty arrêté par Reddy et tout de suite transformé en but par Diego Castro tiré dans le même angle que son premier but (39ème). En seconde période, Reddy pliait sur le second pénalty de Fornaroli (60ème) mais Nebojša Marinković lançait une passe en profondeur incroyable vers Chris Harold qui devançait Dean Bouzanis pour égaliser. Puis en fin du match, la double expulsion de Bandan et Dino Djulbic et le troisième pénalty offert à Melbourne. 90+5ème. Liam plonge du bon côté, sa main est ferme, la balle sort. Perth sauve les trois points. 90+9ème, fin du match. Kenny Lowe loue le match de son portier et de son sauveur quand John van’t Ship est anéanti de voir deux penalties ratés et onze points de retard sur Sydney FC, premier

 

 

Melbourne Victory, « masterclass »

Il n’y a pas de doute, il y a un monde d’écart entre Melbourne Victory et Central Coast Mariners. En avant-match, Kevin Muscat parlait de « ne pas sous-estimer Central Coast ». Avec brio, Kevin Muscat a préparé son match et infligé une nouvelle correction à de trop tendres Mariners. A la demi-heure de jeu, Jake McGing enlevait à Besart Berisha la possibilité de devenir le meilleur buteur de l’histoire de la A-League en marquant contre son camp (28ème). Melbourne Victory contrôlait le match, jouait beaucoup sur ses joueurs offensifs. Attendant chaque petites erreurs de l’adversaire et frapper immédiatement. Quand dans le jeu les Mariners semblaient concentrés, c’est sur coup de pied arrêté qu’ils retombaient dans leur travers. Mauvais alignement, tête de James Donachie, 2-0 (50ème). Scott Galloway, l’ancien de la maison Victory, contemplait Besart Berisha, sauf que Fahid Ben Khalfallah jaillissait derrière son dos. La passe de l’Albanais filait devant son nez, l’ancien bordelais pouvait alors offrir le troisième but à Marco Rojas (57ème) qui allait s’offrir un doublé dans la minute suivante. C’est le huitième but en huit matchs pour le Néo-Zélandais. Le coup de génie de Trent Buhagiar n’enlevait rien à la conclusion finale, Melbourne Victory est une superbe équipe à voir jouer. Des Mariners, Nick Montgomery soulevait un point plusieurs fois écrit dans nos résumés : « Il faut être beaucoup plus concentré et éviter les erreurs individuelles ».

 

 

Résultats

Classement

Antoine Blanchet-Quérin
Antoine Blanchet-Quérin
Spécialiste du football australien, néozélandais et océanien pour Lucarne Opposée.