Début des Finals Series 2017 avec au premier tour des retrouvailles entre deux équipes habituées à offrir des luttes spectaculaires et deux formations qui s’étaient quittées il y a une semaine sur un match fou à neuf buts. De quoi donner un peu de folie ?

Mai 2014, un but de Berisha permettait à Brisbane d’arracher une prolongation face au Wanderers (lire Australie : Orange Sunday 3), prolongation au cours de laquelle le Roar allait décrocher son troisième titre en quart ans. Deux ans plus tard, le Wanderers prenait sa revanche au terme d’une demi-finale restée dans la légende (lire Australie – A-league 2016 : demies de folie). L’heure était donc venue d’assister à la belle entre les deux équipes. Il faut croire qu’une rencontre opposant Brisbane et Western Sydney ne peut être une rencontre comme une autre. Car une fois encore, l’opposition entre les deux a donné lieu à une rencontre spectaculaire, haletante, magnifique. Tout débutait par une double parade monstrueuse de Theo devant Santalab et Martínez dès la 5e minute. Sur le corner suivant, Jade North sauvait sur la ligne. Le match était lancé, aucune place au round d’observation. Alors, le WSW s’installait, proposait un jeu fluide, les Nicholls et autres Martínez s’amusent entre les lignes du Roar dont la défense tente d’écoper autant que peu. En 9 minutes, le WSW a déjà tiré 5 fois au but. L’orage passé, Brisbane sort. North manque sa tête alors que seul sur corner, Holman manque le cadre à l’entrée de la surface, le match s’équilibre, les occasions se raréfient, la tension monte. Santalab, souvent en retard, accumule les fautes, sa non exclusion avant la pause est presque un miracle et, juste avant la pause, il grille la politesse à Papadopoulos, se laisse tomber et obtient un penalty que l’excellent Terry Antonis transforme. Le match prenait alors une autre dimension. Car si dans le jeu, le WSW semble supérieur, mais la verticalité de Brisbane s’avère dangereuse. Broich se procure une première situation, quelques instants plus tard, il fixe parfaitement la défense du Wanderers, sert Borrello dont la frappe s’écrase sur le poteau mais est poussée dans le but vide par l’inévitable Maclaren. Brisbane est alors moins fluide mais plus dangereux. Broich est exceptionnel à la baguette, Borrello et Maclaren dans la profondeur. A l’entrée du dernier quart d’heure, Borrello se procure une nouvelle grosse occasion sauvée par Neville, dans la foulée, Broich sert Brown qui fait briller le portier adverse. Les meilleures situations sont pour le Roar. La plus folle, celle de la 89e minute lorsque Broich, encore et toujours, trouve Borrello dont la demi-volée, détournée par un énorme Janjetović, s’écrase sur la barre et rebondit dessus une deuxième fois avant que Maclaren au rebond ne parvienne à la prendre de la tête. Les vagues orange vont s’écraser sur le mur Janjetović alors que sur un dernier contre, Santalab trouve Sotirio qui dévisse sa reprise alors que seul face au but. Fin de match folle mais rien n’était inscrit, on allait repartir pour 30 minutes de prolongation. Celles-ci étaient marquées d’abord par la sortie de Theo sur blessure après choc avec Baccus. Jamie Young entre, il va rapidement revêtir le costume de héros. Le portier remplaçant brille d’entrée face à Santalab. Sotirio est ensuite exclu pour une faute aussi stupide que grossière sur Brown, le Roar continue d’être menaçant en contres emmené par un Thomas Broich parfait. Mais Borrello irrite par son manque de réalisme, incapable de trouver le cadre. Les deux équipes se procurent quelques situations, le Roar semble souvent plus proche du KO au fil des minutes mais rien n’y fait, tout devra se jouer aux tirs au but. Alors Young va briller. La séance est interminable, aucun portier ne parvient à prendre le dessus après la première série de cinq. C’est alors que Juampei s’avance pour laisser le WSW dans la course et bute sur le gardien du Roar. Grâce à sa volonté, alors que longtemps dominé dans le jeu, Brisbane parvient à se hisser en demi-finale.

Si le spectacle était grand au Suncorp Stadium et alors qu’on rêvait secrètement à un match aussi fou que celui de la semaine passée (victoire 5-4 de Perth), il n’en fut pas le cas à l’AAMI Park de Melbourne pour la deuxième série éliminatoire opposant Melbourne City et Perth Glory. Non pas que le Glory n’est pas une équipe intéressante, loin de là. Les hommes de Kenny Lowe connaissent leurs limites individuelles et savent les compenser par une organisation parfaitement respectée, un collectif parfaitement huilé et une intelligence de jeu. Tout l’opposé de City. Faute de collectif, faute de justesse, Melbourne City n’a ainsi jamais réussi à être véritablement dangereux en première période, provocant l’irritation de ses fans et surtout permettant au Glory de tranquillement gérer le premier acte. Totalement libérés de toute pression, Diego Castro et Joel Chianese se sont amusés, poussant le vice jusqu’à marquer deux buts copier – coller, l’un côté gauche, l’autre côté droit et ainsi donner une avance de deux buts à la pause à un Glory jamais véritablement bougé par les locaux. Au retour des vestiaires, rien ne changeait. On aurait pu y croire d’entrée de second acte lorsque Tim Cahill plaçait sa tête au ras du montant de Reddy sur corner, mais la suite n’était qu’une répétition du premier acte. Perth n’est pas réputé pour être génial, mais ce qu’il fait est toujours bien fait. Présent au pressing, propre dans son jeu collectif, le Glory contrôlait alors une équipe de Melbourne incohérente, sans idée et surtout qui accumulait les déchets techniques, les mauvaises passes et ne sait pas sortir proprement un ballon. Impossible dans ces conditions d’être dangereux, Fornaroli et Cahill ne voyaient pas la balle. Les minutes défilaient, sans véritable frisson pour le Glory si ce n’est une frappe lointaine sauvée par Reddy en fin de match, pour le reste, Perth pouvait tranquillement se projeter sur un obstacle qui s’annonce bien plus coriace à franchir : le leader de la saison régulière Sydney la semaine prochaine en demi-finale.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.