En 2010, ils s’étaient déjà affrontés, en 2015 également. Dimanche, Sydney FC s’est imposé à la suite d’un long match où le verdict n’est tombé qu’après la séance des tirs-au-but. Et comme en 2010, Sydney FC s’est imposé.

Melbourne Victory, taille champion

Graham Arnold avait prévu une séance psychologique cette semaine. Les joueurs ont été supervisés par un coach mental en vue de la préparation de cette finale. Arnold voulait des guerriers voire des gladiateurs pour cette finale. Un exercice obligatoire tant ses joueurs avaient raté le coche lors de la finale de FFA Cup contre Melbourne City. Cette finale, elle était pour eux sur le papier : Champion de la saison régulière et hôte de cette rencontre s’ajoutant aux statistiques incroyables amassées tout au long de l’année. Sauf que sur le terrain Sydney FC s’est fait rouler dessus. Melbourne Victory, malgré une fin de saison compliquée et une demi-finale arrachée avec un but d’écart contre Brisbane Roar, a su jouer le bon jeu et faire craindre son adversaire. Sydney FC n’était tombé qu’une seule fois cette saison, ne s’était pris uniquement 12 buts mais montrait des signes de faiblesses évident à l’entame du match. Accompagné par un Fahid Ben Khalfallah des grands soirs, lui qui jouait son dernier match avec le Big V, distribuait à la pelle des centres millimétrés vers ses coéquipiers dont Marco Rojas sur l’aile opposée. Offensivement dangereux, le Victory voyait Besart Berisha conclure une action parfaite à la 20ème minute. Son passement de jambe lui offrait un angle de tir où sa frappe croisée trouvait le chemin, le Kosovar récompensait les excellentes premières minutes de son équipe. Forcément, Sydney FC était troublé mais dans le jeu ne changeait rien, Melbourne Victory et son pressing plus une charnière défensive de très haute volée (Daniel Georgievski nommé homme du match) compliquait la tâche et augmentait la tension. Plusieurs fois Sydney FC s’est montré dangereux dans ses tacles, souvent punis d’un carton jaune puis Filip Hološko baffait James Donachie, à l’image d’une mi-temps non-maîtrisé par les Sky Blues.

Sydney sauvé par son banc

Les réponses ne venaient pas, Bobô était inexistant dans son rôle de numéro 9 pire, James Troisi pouvait faire le break face à Danny Vuković (55ème). Voyant son équipe au bord de la rupture, Arnold faisait entrer David Carney à la place de Filip Hološko, très énervé de ce remplacement. Pourtant l’Australien, ancien joueur de Newcastle Jets avait plus d’envie à marquer ou du moins, d’aller chercher la faille dans cette défense des grands soirs de Melbourne. Auteur d’une frappe précise, déviée de justesse par Lawrence Thomas à la 61ème, il était à l’origine de l’égalisation. Son tir, à nouveau détourné par Thomas venait heurter le montant et finissait au fond des filets devant ses propres supporters de The Cove. A la vue des images, c’était le latéral Rhyan Grant le buteur. Besart Berisha avait repoussé la balle de la ligne et le Socceroos avait parfaitement suivi l’action (1-1, 69ème). Sydney FC retrouvait ses ailes de champion. Les Sky Blues ainsi libérés devenaient injouables, profitant de la fatigue adverse pour poser leur jeu. Mais les changements offensifs avec l’entrée de Matt Simon ou Jai Ingham n’y changeaient rien, les deux franchises allaient s’affronter trente minutes supplémentaires.

Danny Vuković, héros du soir

L’action de ces trente minutes restera le poteau de James Troisi (107ème), le destin se jouant à peu de chose. Ici, il avait décidé de laisser le jeu continuer et d’envoyer les deux clubs, comme en 2010, vers une séance de tirs au but. Les Sky Blues possédaient l’avantage de tirer devant leurs propres supporters et le capitaine Alex Brosque transformait tout comme James Troisi. Wilkinson offrait le premier raté de la séance, laissant craindre le pire pour les locaux mais Carl Valeri touchait la barre. O’Neill remettait Sydney FC leader, la pression changeait de camp. Alors Danny Vuković stoppait le tir de son ancien coéquipier de Wellington Phoenix, Marco Rojas. L’histoire est belle, Milos Ninković envoyait Sydney FC sur le toit de l’Australie, quelques jours après s’être vu offrir la médaille du Meilleur Joueur de la Saison, en offrant le doublé Championship – Premiership de Sydney FC, le deuxième après celui acquis en 2010. 2006, 2010 et 2017, comme Brisbane Roar et Melbourne Victory, Sydney FC se place à la plus haute marche du pays avec 3 titres.

La belle histoire, aussi, c’est celle de Danny Vuković gardien de Sydney FC. Heureux papa d’un petit Hayden en juillet 2015, son fils s’est vu diagnostiqué une maladie natale, l’atrésie biliaire. Joueur de Melbourne Victory à l’époque, il avait dû quitter le Big V pour Sydney FC où sa famille et son fils y résidaient pour recevoir les soins. En février 2017, son fils avait reçu la transplantation du foie nécessaire, depuis il vit bien. Le niveau du papa s’est démultiplié, jusqu’à se faire appeler avec les Socceroos. Lors du succès de Sydney FC ce dimanche, il n’avait pas d’yeux pour le trophée, mais pour son fils Hayden qui l’a aidé à devenir aussi fort qu’il l’a été cette saison. Danny Vuković a reçu le prix du Meilleur Gardien de la saison.

Résumé

Antoine Blanchet-Quérin
Antoine Blanchet-Quérin
Spécialiste du football australien, néozélandais et océanien pour Lucarne Opposée.