Fin de série de Sydney FC à l’extérieur face à d’excellents Jets. Melbourne Victory a pris la main sur sa ville tandis que Wellington Phoenix continue d’être de plus en plus seul sur son île. À cinq journées de la fin de la phase du championnat, rien n’est acquit et tout est à jouer.

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Tout était là. Vraiment tout. Au MacDonald Jones Stadium, nous allions assister au meilleur match de la saison entre le leader, le Sydney FC, et son dauphin, Newcastle Jets. En cette 22e journée de A-League, le club de Newcastle rendait hommage à la Royal Australian Air Force (RAAF) constituant l’identité même du club de Newcastle et corps de l’Armée Australienne faisant vivre des milliers de familles dans le New South Wales. Vêtu d’une tunique spéciale, avec les trois F/A-18 Hornets, l’Armée Aérienne Australienne donnait aussi tout son soutien en passant trois de ces avions de chasse au-dessus du terrain. Le coup d’envoi était donné, les 18 156 spectateurs étaient rassemblés. Une affluence capitale. Au coup d’envoi, Sydney FC était toujours affiché comme favori, solide leader de cette phase finale, les Sky Blues avaient même le sourire aux lèvres lorsqu’après consultation de la VAR, Chris Beath décidait d’expulser Roy O’Donovan à cause d’un mauvais coup de coude sur le défenseur Jordy Buijs. À cet instant deux facteurs entraient en jeu. Le public de Newcastle et la révision tactique d’Ernie Merrick : « J’ai décidé de jouer plus défensif à la sortie de Roy ». Tout compte fait, Ernie Merrick a montré tout son talent dans ce championnat qu’il a déjà remporté avec Melbourne Victory. Newcastle est allé tenir la barre face à ces Sky Blues, même replié défensivement. Bien armé de Dimitri Petratos et Andrew Nabbout en attaque, les deux protagonistes ont profité d’un regain d’énergie à dix contre onze pour aller score chacun leur tour. Du fait de la possession, Sydney FC a conservé la mainmise sur le ballon et comme à vitesse mach 1, le match s’est joué en 13 minutes, entre la 43e à la 56e. Au bout du compte, poussé par ses fervents supporters, Newcastle est allé faire chuter le très grand Sydney invaincu depuis 14 matchs sans défaites à l’extérieur. Or, Ernie Merrick n’a su quelque jours plus tard le nouvelle : Nigel Boogaard sera indisponible entre six à dix semaines, Roy O’Donovan a été suspendu de 2 matchs, Andrew Nabbout transféré à Urawa Red Diamonds et un Dimitri Petratos lui aussi proche de la sortie. Ernie Merrick perd ses meilleurs éléments comptables et sportifs. À lui de retrouver sa star, à l’image d’un Ronald Vargas revenant de blessure. Newcastle a maintenant besoin de valider une des deux premières places au classement.

D’un club à un autre dans la région du New South Wales, Central Coast Mariners fait grise mine. Paul Okon n’est toujours pas annoncé sur la sellette, il serait impensable de voir le technicien australien rester à la tête d’un Central Coast décevant. Ne réussissant pas à manager la sélection U23 de l’Australie, Paul Okon montre une nouvelle fois ses limites dans la gestion de groupe. L’identité de jeu est là, Central Coast est plaisant à voir jouer, dans un style direct et fait de possession. Malgré ça, rien ne va. Central Coast manque de liant, d’une défense et de finisseur. Le constat est le même de saison en saison depuis deux ans. Les Mariners manquent toujours de plusieurs choses. Aujourd’hui le club repose sur deux éléments : Andrew Hoole, une nouvelle fois buteur et d’un Daniel De Silva dans sa capacité à créer les occasions. Le succès ne se fait pas sur deux hommes. De l’autre côté, Perth Glory, en recherche de succès et face à un concurrent direct à la lutte à la sixième place devait prendre le dessus. Chose faite. Perth Glory s’est trouvé un homme : Joel Chianese, double buteur. Là où les joueurs de Perth sont allés surpasser leur adversaire, la finition. Avec un dernier but de Xavi Torres, Perth Glory a enfoncé un peu plus Central Coast au classement tout en se donnant de l’air.

Le couloir pour rentrer jusqu’aux vestiaires est parfois interminable, long et semé d’inquiétudes. Ces inquiétudes, les joueurs de Wellington Phoenix les ont. Sauvés d’une non-poursuite de compétition en A-League l’année dernière, les ‘Nix de Nouvelle-Zélande se montrent décevants de ce cadeau. Face au WS Wanderers, armée à en découdre au Spotless Stadium, Wellington Phoenix affichait grise mine. L’entraîneur Darije Kalezic viré, c’est le loyal Chris Greenacre qui reprenait une nouvelle fois la barque. Mister « Fix-it », joker de Wellington Phoenix montrait une nouvelle fois tout son amour pour ce club, son club en s’asseyant une troisième fois comme entraîneur d’intérim. Lorsque le NZ Herald tirait à boulet de canon sur Kalezic dont « le système de jeu ne collait pas au club », les ‘Nix continuaient de sombrer. Josep Gombau, bien heureux du recrutement de Chris Ikonomidis, encore étincelant face aux Ned-Zed n’aura pas eu besoin d’élaborer un plan tactique de génie. De simple balle dans le dos de la défense suffisait. L’Espagnol annoncé partant et s’excusant du besoin d’un long travail avant résultat a eu le sourire pour acclamer les siens. Conclusion, victoire 4-1, dont un doublé ici aussi, celui de Brendan Hamill. Les rouges et noirs réussissent à prendre trois précieux points et se placent à cinq longueurs de Perth Glory, sixième.

Au Suncorp Stadium de Brisbane, on aurait à nostalgie de repenser à l’époque australienne d’Alessandro Del Piero. Pas en regardant Massimo Maccarone, l’attaquant Italien, qui a croqué la feuille de match contre les Reds d’Adelaïde mais en l’honneur d’Eric Bauthéac. Le Français est allé sceller la victoire de Brisbane à lui seul. Savourant sa carrière en Australie, il a fait gagner Brisbane contre un Adelaïde trébuchant dans ses dernières rencontres avant la clôture de la phase du championnat. Lorsque Del Piero alignait les coup-francs sur le sol australien, il n’était pas rare d’entendre cette phrase célèbre : « C’est pour cela que Sydney FC a dépensé tout cet argent ». A Brisbane, Eric Bauthéac est la pierre angulaire d’un Brisbane Roar comme l’était Del Piero à son époque pour le Sydney FC. Le Roar aura besoin de construire autour de lui l’année prochaine. Avant ça, les joueurs du Queensland continuent leur performance en « yo-yo » passant chaque semaine de victoire en défaite et ainsi de suite, une tendance à corriger au plus vite, la fin de saison sera à jouer exclusivement contre des candidats aux dernières places de play-offs, excepté la prochaine rencontre face à Sydney FC. À Brisbane de tenir le cap. Pour Adelaïde United, entre le rachat du club par un consortium européen et un entraîneur Marco Kurz annoncé proche du Sydney FC, les Reds restent sur une série de trois matchs sans victoires.

On joue la 94ème minute, James Troisi est face au but vide à trente mètres grâce à une contre-attaque éclair où Dean Bouzanis fut obligé de quitter son but pour l’ultime corner de Melbourne City. James Troisi se loupe et envoie la balle à côté. Heureusement, tout avait été fait en amont. Lors du « The Decider » comme aiment l’appeler les Melbournians, Melbourne Victory affrontait un Melbourne City à la pointe de l’attaque uruguayenne. Bruno Fornaroli signait son retour avec l’équipe professionnelle après avoir repris les terrains d’entraînements avec la réserve du club. Remis de blessure, pour autant le buteur uruguayen a essuyé un nombre de coup face à un Melbourne Victory démontrant tout le côté rugueux de cette ligue, à l’honneur de la légende de son entraîneur. Fornaroli a essayé de protester, en vain. Depuis le départ de Ross McCormack, Melbourne City manque d’un casseur de ligne, d’un homme de tête et Fornaroli ne pouvait pas répondre à cette demande, revenant tout juste de convalescence. Les Citizens se sont donc cassés les dents sur une ligne défensive de Melbourne Victory très bien organisée et regroupée, montrant toute la peine de voir une conclusion de Melbourne City dans les 25 derniers mètres. Il faut dire, le Big V avait croqué très tôt son ennemi. Kosta Barbarouses avait envoyé un premier jet, en moins d’une minute, refusé par la VAR puis s’était repris quelques minutes plus tard en signant son but du signe arbitral pour demander la VAR. City n’aura du répondant uniquement sur pénalty où Fornaroli inscrivit son premier but de la saison. Melbourne City, troisième, n’a plus qu’un point d’avance sur son rival, Victory quatrième.

Résultats

alej22

Classement

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Antoine Blanchet-Quérin
Antoine Blanchet-Quérin
Spécialiste du football australien, néozélandais et océanien pour Lucarne Opposée.