Clap de fin. On connaît désormais les six clubs qui iront s’affronter dans la phase finale du championnat. Encore une fois, la course aux derniers tickets fut tendue jusqu’à la dernière minute de cette ultime journée. Encore une fois, il y aura des bilans, des lourds, des plus légers et surtout de lourdes remises en question.
8-2 : C’est le score incroyable infligé par les Jets de Newcastle à leur ennemi favori, Central Coast Mariners. Les Marins de la côte Est australienne ont sombré. Rien ne laissait imaginer voir cette rencontre aller jusqu’à 10 buts, surtout à domicile, le CCM a plié face à l’armada offensive de onze joueurs de Newcastle. Ces Marins-là, gouvernés par un propriétaire faisant passer le football en seconde zone et ses bénéficies liés au football en objectif premier, se prennent l’encre en pleine tête. Le Central Coast a écumé une honte nationale, décrédibilisé le championnat et le club lui-même. Il est très loin le temps où Maty Ryan, Tom Rogić et Mile Jedinak mouillaient le maillot jaune et bleu. Aujourd’hui, les Mariners récoltent une nouvelle wooden spoon que les supporters des Jets se sont amusés à brandir pendant les quatre-vingt-dix minutes de ce très long match pour les hôtes. Sur le terrain et aussi dans les tribunes, face à l’Océan Pacifique, un homme buvait sa bière parmi ses fidèles, Lawrie McKinna, le CEO des Jets était au rendez-vous avec les fans. Les photos de lui étaient affichées partout, McKinna profitait du mieux qu’il pouvait. Le Président Directeur Général a réussi à redresser un club au bord du gouffre, il en a maintenant les résultats. En prolongeant Ernie Merrick d’une saison (2019-20), McKinna s’assure de s’attacher les services du technicien écossais pour les prochaines années et espérer, pour le moins, soulever un des trois trophées nationaux. Dans cette débâcle incroyable, Newcastle a gâché la fête, celle du passage de témoin de Joshua Rose aux nouveaux joueurs. La Légende du Central Coast Mariners a raccroché ses crampons de la pire manière possible. Au bilan de ces trois matchs de championnat contre les Jets, les Mariners auront pris quinze buts contre trois marqués.
Dans le rôle du plus mauvais club de l’année, Wellington Phoenix s’attribue de peu la palme. Les Néo-Zélandais, managé par Darije Kalezić la plupart de l’année, sont allés incorporer un style ultra-défensif et très peu adapté au style des joueurs Néo-Zélandais. Plus libre depuis le départ du Serbe, Chris Greenacre essaye de faire partager toute sa passion pour ce club et ce maillot à bande. Greenacre, encore une fois, montre que son crédit a de l’ampleur. Les joueurs sont libérés, à l’écoute et surtout, compétitifs. Face à Melbourne City, Bruno Fornaroli avait une nouvelle fois délogé la toile d’araignée mais Sarpeet Singh, la pépite NedZed, a eu le répondant suffisant pour placer Wellington au-devant sur le tableau des scores. Même si cette victoire montre belle et bien les ressources que possède Wellington, il n’en est encore rien aux yeux de la Fédération Australienne et des fans de la ligue de conserver cette franchise dans les saisons à venir. Sans de meilleurs résultats dès l’année prochaine, le destin pourrait déjà être scellé. À l’heure où la A-League va s’étendre à 12 clubs, la Nouvelle-Zélande pourrait dire au revoir plus vite que prévue au monde du football professionnel, en laissant place à des franchises australiennes dans l’espoir de reconquérir un public télévisuel et d’une affluence meilleure.
Passion, argent, gestion, performance : Gâchis. Ni plus, ni moins. Dans la banlieue Ouest de Sydney, on tire sur l’ambulance et cela à presque juste titre. Le Western Sydney Wanderers a dépensé une quantité historique de dollars pour s’attacher les services de joueurs aux qualités « internationales ». Sur le papier, en début de saison, le WSW avait l’étiquette de top 6. Comme un exemple, les Wanderers se sont fait sortir de la course aux play-offs contre Adelaïde United. Dans une rencontre déportée au dimanche, lorsque le Perth Glory et Brisbane s’entretuaient pour l’ultime place du top 6, le WSW avait besoin de trois points. Raté. Les heures d’après-match étaient lourdes de conclusion : les joueurs tireront sur Josep Gombau, les supporters pestant sur les forums et groupe Facebook à savoir comment les Newcastle Jets ont pu être deuxième avec Jason Hoffman et eux, hors du top 6 avec Oriol Riera, Roly Bonevacia et Cejudo. Toute une gestion à revoir, un effectif à rebâtir et un dégraissage à faire. Continuer avec Gombau serait l’idée numéro 1 mais les joueurs sont à la fronde à l’image de Brendon Santalab titrant dans le Daily Telegraph l’envie d’avoir une « vision de jeu » alors que Josep Gombau est le coach le plus transparent dans sa façon d’agir. Il faudra choisir pour le staff. Changer de coach ? C’est fait : Gombau a déjà sauté. Et si les joueurs continuent à ne pas aimer le prochain ? Un cercle que le WSW devra gérer durant ces cinq mois de coupure. Devant eux, Adelaïde United a montré sa force mentale inculquée par le très bon coach Marco Kurz et également le gardien Paul Izzo, stoppant un cinquième et probablement le plus décisif pénalty de sa carrière. En arrachant une victoire 3-2, les Reds se placent idéalement avant de jouer le Melbourne Victory. On espèrera une rencontre à la hauteur de l’Original Rivalry dans que ces deux clubs avaient offert durant la première finale de play-off (2005) de la A-League.
La France peut être heureuse, l’unique représentant tricolore jouera la phase finale de la ligue australienne. Eric Bauthéac, pas loin de scorer d’un superbe retourné acrobatique contre Perth Glory, pourra savourer sa première qualification avec Brisbane Roar en phase finale. Le club lui, fête sa huitième participation dans cette phase de championnat. Même si la franchise du Queensland ne truste pas le haut du tableau, elle montre encore, dans les moments les plus compliqués, qu’elle est encore présente. Adam Taggart avait joué les trouble-fêtes en scorant en premier lieu pour Perth Glory. L’attaquant australien a une nouvelle fois, et encore une fois, marqué de la plus belle des façons. Très mauvaise sortie de Jamie Young, Taggart récupère et lobe. Si l’avant-centre restera à la maison durant la phase finale, il serait regrettable de le voir une saison de plus sans se frotter dans le dernier tour. Adam Taggart doit changer de club la saison prochaine si Perth Glory ne vise pas les sommets. Comme à son paroxysme lorsqu’il était au firmament de sa forme avec les Newcastle Jets, Taggart doit prendre une décision : partir ou rester. Pour Tony Sage, le propriétaire du club, Kenny Lowe reste le maître de la situation et évoque ces « nombreuses blessures venues corrompre la qualité des matchs de Perth » pour justifier une nouvelle saison ratée. Pour Brisbane, ce qui n’est pas raté, c’est le troisième recrutement de Henrique après février et septembre 2009. Le trentenaire, héros de la soirée, dans un match énergique s’est une nouvelle fois montré comme le « super-sub » lorsqu’il a dû remplacer Brett Holman (sorti sur blessure). À l’heure où l’ailier australien dit n’avoir « aucune peur à affronter qui que ce soit » hors du Suncorp Stadium, John Aloisi tient probablement son facteur X pour le match de play-off à venir, contre Melbourne City. Pour l’heure, Henrique est à son 19ème but en entrant au cours de jeu, le record de la ligue.
Quand le reste du championnat se déchire, Sydney FC a fermé sa saison régulière par une nouvelle victoire, contre le Melbourne Victory. Si les vingt-deux joueurs n’ont pas élevé le match comme une référence, ils se sont bien conservés pour les rencontres de la Ligue des Champions. Par le plus petit des écarts (1-0), Sydney FC s’est offert une vingtième victoire en vingt-sept matches. Plus qu’une chose, soulever le Championship et surtout aligner un triplé : coupe nationale, Premiership, Championship dans l’ordre. Du jamais vu dans l’histoire australienne.
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