La Fédération de Football Australienne (FFA) n’aura jamais été aussi active pour la fenêtre des transferts dans le but d’essayer d’attirer des joueurs à la renommée mondiale. Déjà très active dans le dossier Wellington Phoenix où le club de la Nouvelle-Zélande pourrait vivre ses dernières saisons en A-League, la ligue prépare l’avenir pour ses neufs autres clubs en cherchant à leur permettre d’accueillir des joueurs du standing des gloires passées telles qu’Alessandro Del Pierro, Dwight Yorke, Emile Heskey ou David Villa.
Alors que Perth Glory et le Western Sydney Wanderers possèderont de nouveaux stades de football la saison prochaine, la ligue s’active pour placer des joueurs capables de faire se lever les foules et surtout d’accroitre l’attractivité de la ligue sur le terrain, dans les tribunes et pour les diffuseurs privés. La FFA a d’ailleurs signé un contrat avec l’opérateur Telstra donnant la possibilité aux abonnés de regarder toutes les compétitions de football du pays. Pour le reste, la fédération subit une perte de téléspectateurs et doit réagir. Pour cela, elle cherche à faire venir des joueurs ayant marqué de leur nom le football.
Lucarne Opposée a ainsi réussi à mettre la main sur la liste complète des joueurs ciblés par la fédération australienne pour rejoindre la ligue. Ces joueurs n’ont pas vocation à rejoindre dès août le championnat, mais auraient la capacité à faire le grand bond en Australie d’ici les saisons à venir. Si Franck Ribéry avait été évoqué, le joueur du Bayern du Munich a prolongé son contrat d’une année avec le club bavarois. Autre joueur de cette liste, l’actuel attaquant de l’Ajax Amsterdam, Klaas-Jan Huntelaar fait lui aussi partie de cette liste. Tout comme Frank Ribéry, Huntelaar a confirmé sa prolongation de contrat d’une année avec les rouges et blancs.
Impossible donc de les voir arriver en Australie pour la reprise du prochain championnat. La FFA a donc dans sa liste d’autres pistes qui peuvent néanmoins faire le voyage d’ici là. La première mène à l’internaitonal japonais Keisuke Honda. Ayant rejoint le Mexique, son nom a fuité dans la presse australienne et LO peut vous confirmer qu’il figure bien dans cette liste. Honda pourra notamment demander conseil sur le championnat australien à son compatriote Shinji Ono qui a joué et soulevé le titre de champions d’Asie avec le Western Sydney Wanderers (2012-14). Avec le Japonais, figure aussi l’Espagnol Andrés Iniesta qui a animé les rubriques transferts ces derniers jours, son avenir n’étant pas encore officiellement défini. Si le joueur du FC Barcelone n’indique encore pas avoir fait son choix, Greg O’Rourke a quant à lui dit qu’il allait faire en sorte de motiver le n°8 blaugrana de venir jouer en A-League.
D’un géant à d’autres, deux autres champions du monde sont ciblés : Fernando Torres (déjà pisté par le Sydney FC) et l’Allemand Bastian Schweinsteiger. Cette liste n’est pas exhaustive et pourrait voir apparaître d’autres cibles et voir des joueurs faire une croix sur une carrière australienne. À titre d’exemple, on se souviendra des propos de Sami Khedira lorsqu’il affirmer pouvoir « venir jouer dans les années à venir » en Australie. Rappelons qu’il sera en fin de contrat la saison prochaine à la Juventus.
Jurisprudence Cahill
Si les noms sont attractifs pour la A-league, la grande question sous-jacente est celle du salaire. La ligue australienne ne peut se permettre de verser des salaires mirobolants à la hauteur des clubs chinois par exemple. Si un joueur de renommée mondiale veut venir en Australie, il devra faire un effort salarial. Mais de ce côté aussi, la ligue a déjà préparé le terrain pour attirer de tels joueurs. Lors de l’arrivée de Tim Cahill à City en 2016, la FFA avait créé un contrat spécifique nommé « guest player » (littéralement, joueur invité). Ce contrat donnait au club la possibilité d’utiliser uniquement le joueur-star pour jouer au maximum que 14 matchs dans la saison mais surtout permettait de diviser la prise en charge du salaire par le club et la fédération, une solution qui permettait alors de partager les frais et ainsi recruter des joueurs plus gourmands en termes de salaire. Officiellement, le contrat a été aboli depuis, créé uniquement pour la venue de Cahill. Des joueurs comme Eduardo ou Diamanti n’ont ainsi pas pu rejoindre la ligue pour des raisons de « rayonnement trop faible du joueur à l’international ». Malgré des efforts faits entre les clubs et la ligue, il pourrait également poser un problème de masse salariale. Si un joueur de renommée mondiale doit venir, cela pourrait restreindre l’arrivée d’autre joueur en marquee player tant le club ne pourra pas payer d’autres joueurs stars et utiliser tous ses fonds salariaux (3M AU$) pour un seul joueur. En d’autre terme, le risque serait de tout miser sur une star en fin de carrière plutôt que de construire un effectif plus homogène, le tout alors que des clubs comme le Sydney FC se retrouvent en grande difficulté face aux barrières financières freinant la prolongation de contrat de plusieurs joueurs comme son trio offensif Bobô - Ninkovic - Adrian, trio essentiel dans la première place cette saison..
L’autre grand débat soulevé par la notion de « guest player » est l’implication directe de la FFA dans la prise en charge du salaire. David Gallop, directeur général de la FFA a réagi à la possible venue d’Iniesta en ne voulant pas dévoiler les clubs ciblés (il s’agit des deux clubs de Sydney et du Melbourne Victory) mais surtout en indiquant que la fédération disposait de fonds pour aider à prendre en charge le salaire du joueur, à titre de contribution. Une déclaration qui n’est pas sans avoir entraîné de vives réactions. Car en 2016, les Pararoos, la sélection nationale de football handisport s’est retrouvée à devoir chercher des fonds et avait lancé une campagne de dons pour financer sa participation au tournoi de qualification pour la Coupe du Monde au Danemark après que la FFA lui avait indiqué qu’elle ne pourrait l’aider financièrement, « plusieurs projets étant au-delà des limites budgétaires de la fédération », selon Gallop. La sélection y parviendra et se qualifiera pour la phase finale en Australie. Il y a quelques mois, faute de moyens, le Centre d’Excellence de Canberra, une académie de formation de jeunes joueurs (qui comptait 24 pensionnaires) a fermé ses portes, la fédération arguant que les « ressources de la FFA peuvent être mieux utilisées dans un système descentralisé » et poussé les jeunes à passer par les clubs. Le centre, ouvert en 1981, avait formé des joueurs tels que Craig Foster, Kevin Muscat, Mark Viduka, Lucas Neill et Brett Emerton. Enfin, en juillet dernier, la FFA a annoncé qu’elle ne soutiendrait plus financièrement le futsal, annonçant alors clairement vouloir prioriser ses championnats masculin et féminin : « la A-League est une stratégie prioritaire pour la FFA car elle est un élément clé dans le développement commercial du football en Australie ». Une stratégie qui semble désormais passer par un grand nom.


