
C’est en terminé de la saison 2016 en Chine. Entrée avec fracas sous les feux médiatiques à coup de transferts record, la CSL nouvelle version sort d’une saison 1 au cours de laquelle finalement peu de choses ont changé. Le bilan.
Guangzhou Evergrande encore loin devant
Qu’importe les ambitions et les recrutements sonnants et trébuchants des autres équipes de CSL, s’il est une chose qui ne change pas, c’est l’avance dont dispose le désormais sextuple champion consécutif, Guangzhou Evergrande. Felipão a eu beau perdre un Elkeson, laisser partir Diamanti et Robinho, jamais au niveau, son équipe reste encore tellement devant le reste des troupes, qu’elle peut se contenter d’observer les agitations du reste de la ligue. Passé en tête au soir de la sixième journée, Guangzhou Evergrande n’a alors plus cédé son fauteuil, profitant notamment de la réception de ses principaux rivaux lors de la phase aller pour creuser un écart définitif. Meilleure attaque, meilleure défense, champions avec sept points d’avance, les Evergrande peuvent réussir un triplé lors des retrouvailles prévues avec Jiangsu, son dauphin et victime en Supercoupe, triplé qui atténuerait le raté de la Champions League et une élimination concédée dès la phase de groupe. Le club devrait désormais s’appuyer sur son trio Alan – Paulinho – Ricardo Goulart, laisser partir le flop Jackson Martínez et continuer de se renforcer, l’intersaison promettant d’être animée.

Jiangsu et les Shanghai : concurrents crédibles ?
Car derrière, le trio Jiangsu Suning, Shanghai Shenhua, Shanghai SIPG a tout pour un jour mettre fin à l’écrasante domination des rouges de Guangzhou. Le dauphin a connu une saison en demi-teinte, passant souvent près de réussir à changer la donne sans pour autant jamais y parvenir. Ce fut le cas en CSL, ne parvenant jamais à faire plier le leader et courant après le retard engrangé lors d’une mauvaise série à mi saison, ce fut le cas aussi en Champions League où, tombé dans le groupe du futur finaliste Jeonbuk, Jiangsu a cru pouvoir bousculer la hiérarchie avant de s’écrouler dans l’emballage final. Malheureusement pour les bleus, l’intersaison s’annonce tout aussi animé et pleine d’interrogations. Avec le départ annoncé d’un Roger Martínez qui a un temps totalement relancé le club, il va falloir désormais trouver un renfort de poids pour épauler un Alex Teixeira condamné à la solitude devant. De la gestion de cette période dépendra l’avenir du Suning et surtout de ses ambitions.
Du côté de Shanghai, le Shenhua sauce Manzano a convaincu, son trio Guarín (bien qu’irrégulier), Gio Moreno, Demba Ba ayant offert quelques certitudes avant finalement de n’être perturbé que par l’horrible blessure de son attaquant. Mais les bleus de Shanghai n’ont pas totalement cédé, ont su rebondir face à l’adversité et s’appuyer sur un Obafemi Martins éternel avant finalement de coincer dans le sprint final. C’est sur cette cohésion que Manzano devra s’appuyer pour continuer de résister à la concurrence, à commencer par celle du rival local, le SIPG. L’autre Shanghai continue sa mue, ajoutant en cours de saison un Hulk à son Elkeson au rayon des stars internationales, et y adjoignant désormais un nouveau coach, André Villas-Boas dont l’objectif sera de permettre au club de se mêler véritablement à la lutte pour le titre.

Flops en cascades
Dans l’ombre du quatuor, la Chinese Super League aura surtout connu son lot de flops. Il y a par exemple le cas Lavezzi et Hebei, le club vrillant au grand n’importe quoi sur la fin de saison, deux victoires lors des 16 derniers matchs, un Stéphane Mbia terminant attaquant quand Gervinho terminait en tribunes après avoir été suspendu 5 matchs puis s’être fait les croisés quelques jours après son retour. Il y a l’échec du Shandong Luneng, rapidement condamné à éviter de se retrouver dans la charrette au coup de sifflet final, sauvé par le fait qu’il y aura eu pire que lui derrière, Hangzhou se montrant tout autant incapable de s’imposer en fin de saison. Autre flop, le Beijing Guoan auteur d’un début de saison totalement raté sous Zaccheroni et qui a réussi finalement à redresser la pente ensuite, le retard s’avérant finalement trop grand pour être comblé. Trois exemples d’ambitieux qui ont déçu et dont les parcours soulignent encore le manque d’homogénéité d’une ligue dans laquelle certains ont encore un énorme retard à combler pour augmenter la compétitivité générale.
L’équipe de la saison
Reste que tout n’est pas noir dans le paysage chinois, la saison aura apporté son lot de grands matchs, les stades auront souvent répondu présent, la saison se terminant sur une affluence moyenne de 24 132 spectateurs présents, poursuivant une augmentation de fréquentation continue depuis plus de cinq ans, 24 132 spectateurs de moyenne qui auront ainsi pu observer 639 buts inscrits lors des 240 matchs de la saison (une moyenne de but donc supérieure à la Ligue 1. Qui dit bilan, dit bien évidemment 11 type.

Dans les buts, alors que le poste de gardien pose souci au pays, la CSL obligeant les équipes à utiliser un portier chinois, un nom se dégage : Zeng Cheng. L’imprenable gardien des Evergrande et sa dizaine de clean sheets cette saison est une évidence, comme le sont ses deux coéquipiers de la défense, Zhang Linpeng et Feng Xiaoting que nous avons choisi d’aligner dans une défense à trois avec l’excellent Trent Sainsbury, essentiel au Suning. Devant eux, l’inépuisable et précieux Paulinho, machine à perforer des Evergrande, que nous alignons derrière un quatuor de feu : Wu Lei, le plus jeune pro de l’histoire du football chinois (il avait débuté en 2006 alors qu’il n’avait pas encore 15 ans), parfait cette saison avec le SIPG, Alex Teixeira, qui s’est promené en attaque avec Jiangsu et le brésilien Ricardo Goulart, et l’excellent Cao Yunding, symbole de la belle saison du Shenhua. Reste deux attaquants qui ont marqué la CSL chacun à leur manière : le formidable Roger Martínez qui a marché sur la CSL pendant ses trois mois passés sur les terrains (10 buts en 12 apparitions) et le plus beau coup de l’été, Eran Zahavi, meilleur rapport qualité/prix de toute la CSL qui a dynamité l’attaque de Guangzhou R&F. Preuve s’il en est que si les clubs chinois ont du pétrole, ils sont aussi capables d’avoir des idées. Pour encadrer le tout, Gregorio Manzano se distingue, ayant réussi à transformer l’énorme bazar qu’était le Shenhua en qualifié pour la future Champions League qui s’est en plus montré des plus cohérent sur le terrain.
Classement final



