Rien ne va plus pour Gamba Osaka, à nouveau défait et piteuse lanterne rouge. Dans le bas du classement, Shonan Bellmare et Kyoto Sanga continuent leur série de défaite. Nagoya Grampus et Yokohama F.Marinos reviennent sur les talons de Vissel Kobe, mis en échec par Kashiwa Reysol et son nouvel entraineur.

bandeauedition

Les dirigeants de la J.League célébraient en grande pompe la création de la J.League la semaine dernière. Le premier championnat professionnel était alors composé de dix clubs : un a disparu (Yokohama Flügels, qui a en fait fusionné avec son rival local, Yokohama Marinos), trois sont en J2 (Shimizu S-Pulse, JEF United Chiba et Verdy Kawasaki, devenu Tokyo Verdy en 1999) tandis que les six derniers font toujours les beaux jours de la J1, et pour la plupart d’entre eux, ont rayonné ou rayonnent actuellement sur le continent asiatique (Kashima Antlers, Urawa Red Diamonds, Yokohama F-Marinos, Nagoya Grampus Eight, Sanfrecce Hiroshima, Gamba Osaka).

Gamba Osaka pourrait bien connaître à nouveau la J2, lui qui n’a quitté la J1 qu’une saison en 2013, pour y revenir plus fort que jamais en ravissant l’année suivante le championnat, la Coupe de l’Empereur et la Coupe de la Ligue. Difficile de comprendre ce qui cloche dans cette équipe : l’effectif est taillé pour jouer les cinq premières places, le centre de formation sort régulièrement des joueurs capables de jouer en équipe première et le club est l’un des plus populaires du Japon. On invoque souvent la malchance pour justifier les mauvais résultats : contre Yokohama F-Marinos, le but hors-jeu d’Issam Jebali pour une chaussure dès la cinquième minute par exemple, la semelle de Ken Matsubara cinq minutes plus tard en position de quasi dernier défenseur qui ne donnera qu’un carton jaune (il écopera d’un rouge en seconde période) ou l’autre de Shinnosuke Hatanaka qui aurait pu donner rouge également. On invoque forcément le coaching de Daniel Poyatos, prônant un football de possession en un 4-3-3 tourné vers l’offensive ; l’Espagnol, arrivé à la tête de l’effectif en début de saison après deux saisons contrastées avec Tokushima Vortis, semble avoir du mal à définir un onze type, à l’image des postes de gardien, de défenseur central voire de milieu offensif, avec la mise sur le banc pour cette rencontre de l’intouchable et irréprochable Takashi Usami, l’âme du club. Les hommes de Kevin Muscat n’avaient cure des problèmes des ao to kuro et sont repartis avec les trois points de la victoire dans un Stade Panasonic en grève d’encouragement pour son équipe : Takuma Nishimura, à la réception d’un corner de Katsuya Nagato, catapultait le cuir dans les filets adverses, puis, en infériorité numérique, ce même Nagato envoyait un coup franc stratosphérique de plus de vingt-cinq mètres dans la lucarne de Masaaki Higashiguchi (2-0). Cinquième défaite d’affilée pour la lanterne rouge, distancée par la concurrence. Les mouettes, elles, restent solidement à la seconde place au classement.

Shonan Bellmare est aussi dans le dur. Lui aussi est en quelque sorte un historique de la J.League car le club de Kanagawa l’a rejointe dès 1994, un an après sa création, accompagné de Jubilo Iwata. Des hauts à ses débuts, remportant dès son entrée dans le professionnalisme la Coupe de l’Empereur puis la Coupe des Vainqueurs de Coupe asiatique l’année suivante avec un certain Hidetoshi Nakata dans ses rangs ; puis beaucoup de bas les années suivantes, le Trident passant son temps dans les bas-fonds de la J1 ou à faire le yo-yo avec la J2. On s’enthousiasmait de l’excellent début de saison des fluos et son jeu fleuri, force est de constater que cette tendance a rapidement fait « pschitt ». En accueillant Cerezo Osaka, l’équipe de Hiratsuka s’est montrée nerveuse et incapable de tromper la défense adverse, au contraire des sakura qui ont trouvé le chemin du but à deux reprises : par Léo Ceara d’une tête plongeante, puis par Satoki Uejo avec réussite (0-2). Quatrième défaite de suite pour l’avant-dernier du classement.

Les voisins de Kanagawa, Yokohama FC et Kawasaki Frontale avaient un derby à livrer et ce n’est pas le favori qui l’a emporté. Fort de sa victoire heureuse lors de la dernière journée et d’un milieu adverse désorganisé par les suspensions du capitaine Wakizaka et de Joao Schmidt, Fulie mettait dans la densité en première période et, après avoir touché du bois par Tatsuya Hasegawa, parvenait à trouver par la faille par un superbe enchainement de Shion Inoue au cœur de la surface adverse. Dès le retour des vestiaires, un rush supersonique de Ryoya Yamashita le long de la ligne de touche permettait aux bleus ciel de prendre deux longueurs d’avance. La barre transversale tremblait à nouveau par la suite chez les dauphins mais cela ne leur faisait pas baisser les bras : l’ancien capitaine de Yokohama FC Tatsuki Seko remettait en selle son équipe d’un coup franc direct malicieux mais ni Kento Tachibanada – enfin titulaire – ni Yu Kobayashi ne parvenait à égaliser dans les derniers instants de la rencontre (2-1). Première victoire à domicile et troisième victoire en quatre matchs pour les anciens camarades de Shunsuke Nakamura qui voient la zone rouge s’éloigner.

Vissel Kobe accroché, Nagoya Grampus remporte son mano a mano

Vissel Kobe était en déplacement sur le territoire de Kashiwa Reysol, bête meurtrie qui a décidé de se séparer de son entraineur Nelsinho Baptista, entraineur historique du club qu’il a fait grandir sous sa houlette entre 2009 et 2015 puis 2019 et la semaine dernière en remportant en 2011 le seul titre de champion du club, la Coupe de l’Empereur l’année suivante et la Coupe de Ligue en 2013. Il est remplacé par son assistant de toujours dans le club du Roi Soleil, Masami Ihara, qui dirige pour la seconde fois un club après quatre saisons passées à Avispa Fukuoka entre 2015 et 2019. Le 4-2-3-1 expérimenté à plusieurs reprises cette saison reste en place sans révolution dans la composition du onze de départ. La révolution s’est peut-être produite dans les têtes car les jaunes et noirs se sont révélés entreprenants et conquérants. C’est pourtant le leader qui ouvrait le score par le meilleur buteur de la J1, Yuya Osako, qui, pour son dixième but de la saison, était servi sur un plateau par le co-meilleur passeur de la J1, Yoshinori Muto avec six offrandes. Les locaux égalisaient par un incroyable but contre son camp de Yuki Honda, qui, sur son côté gauche au niveau du rond central, envoyé une passe en retrait trop puissante sous la pression de Mao Hosoya (1-1).

Le match nul du leader tombait à pic pour Nagoya Grampus et Sanfrecce Hiroshima, qui pourrait leur permettre de se rapprocher de la première place. Seulement, les deux équipes se rencontraient au Stade Toyota et un seul club sortirait gagnant de cette rencontre. Comme souvent, les Trois Flèches ont dominé les débats et pilonné les buts adverses. Mais cette fois, ils ont vite trouvé la faille par un coup franc de Takumu Kawamura dévié par Mateus Castro puis Kensuke Nagai. Toutefois, les orques possèdent un buteur d’exception - lorsqu’il est en pleine possession de ses moyens – dans son effectif en la personne de Kasper Junker. Le Danois égalisait avant la pause en reprenant second poteau un corner dévié premier poteau par Nagai. Puis au retour des vestiaires, une effusion de joie l’envahissait (ceci est un euphémisme) lorsqu’il devançait Sho Sasaki pour reprendre au deuxième poteau le centre fort de Ryoya Morishita et donner l’avantage définitif dans cette rencontre (2-1). Les orques reviennent à quatre points de la tête, à un point du dauphin.

Toujours dans la première partie de classement, la belle série de victoire consécutive avec supplément de blanchissage de Kashima Antlers a pris fin face au FC Tokyo. Ils ouvraient pourtant rapidement le score par la tête de Yuki Kakita sur un centre parfait de Koki Anzai. Mais les gaziers revenaient dans le match grâce à un pénalty obtenu et transformé par Diego Oliveira toujours en première mi-temps. La suite de la rencontre ne donnait pas de grand frisson, excepté cette frappe sur le poteau de Koki Tsukagawa à dix minutes du terme (1-1).

Sagan Tosu va mieux

Équipe malade il y a quelques semaines, végétant dans les abysses de la J1, Sagan Tosu souffle. Elle enchaine une deuxième victoire en trois journées et se met à bonne distance de la zone rouge. Comme d’habitude, elle aura peu tiré au but et aura été copieusement dominée par son opposant, Albirex Niigata pour cette journée. Mais à nouveau, l’équipe de Kyūshū, à domicile, a été réaliste et tranchante, à l’image du premier but de Yuji Ono lorsqu’il coupait au premier poteau le corner botté par Kohei Tezuka ; Ono, après une longue blessure qui lui a pourri ses saisons 2020 et 2021, semble revenir à son meilleur niveau, lui qui a connu l’Europe et le Standard de Liège ainsi que Saint-Trond VV entre 2013 et 2017. Le deuxième but venait lui aussi d’un coup de pied arrêté – plutôt deux – lorsque, sur corner, Atsushi Kawata prenait une semelle dans le visage et se faisait justice lui-même sur le pénalty en résultant (2-0).

Consadole Sapporo nous avait habitués à mieux mais il a glané trois points et une troisième victoire consécutive face à un Kyoto Sanga, joueur mais brouillon et défensivement aux abois. Comme souvent, le détonateur Takuro Kaneko était omniprésent et a été forcément partie prenante du premier but de la rencontre : sur son côté droit, il fixait son vis-à-vis et parvenait à centrer pour Tsuyoshi Ogashiwa qui se faisait sécher par Shogo Asada dans les six mètres. Le plus grand dribbleur de J1 se chargeait de la sentence. Le temps que le capitaine Miyazawa croque une énorme action (sur une passe de Kaneko) et revoilà que Patric remettait les deux équipes à égalité avant la fin de la première période. Les hiboux se montraient les plus dangereux et c’est logiquement qu’ils prenaient l’avantage par Yuya Asano, sur un service de… Kaneko pour la huitième réalisation pour l’un et la quatrième passe dé pour l’autre (2-1). Quatrième défaite consécutive pour le club impérial qui rejoint doucement mais sûrement le gruppetto.

Enfin, match nul et vierge entre Avispa Fukuoka (encore eux) et Urawa Reds, durant lequel les frelons auront été toutefois les plus dangereux (0-0).

Les buts

Résultats et classement

En bref

CM U20 - Première victoire pour le Japon. Pour son match inaugural, les jeunes Samurai Blue ont fait le boulot en s’imposant face au Sénégal sur la plus petite des marges (1-0). Le seul buteur est le capitaine Kuryu Matsuki, d’une magnifique frappe hors de la surface, concrétisant ainsi la bonne entame de match de ses partenaires. La suite fût plus compliquée mais le bateau nippon n’a pas flanché face aux assauts sénégalais. 

Premier tour de la Coupe de l’Empereur. L’entrée en lice des clubs de J1 & J2 se faisant au tour suivant, ce premier tour faisait la part belle aux outsiders de la J3 aux divisions préfectorales qualifiés via un tournoi organisé dans chaque préfecture (47 au total). Quelques clubs de J3 – la division professionnelle la plus basse – sont d’ailleurs passés à la trappe face à des clubs de JFL – la première division amateur, le quatrième échelon, à l’image d’Azul Claro Numazu, Gainare Tottori, Vanraure Hachinohe ou encore Nara Club. Des neuf clubs universitaires engagés, il n’en reste plus que deux : l’Université du Kansai et Yamanashi Gakuin Pegasus, qui rencontreront respectivement Urawa Reds et Kashiwa Reysol dès le 7 juin.

Gaël Boya
Gaël Boya
Expatrié au pays du soleil levant durant plusieurs années, contaminé par la passion du foot nippon. Avec une petite préférence pour les clubs du Kansai !