Week-end chargé d’enseignements en Thaïlande avec un leader qui confirme, un champion en titre qui remonte la pente et une histoire d’amour entre un entraîneur et son club qui vire au cauchemar. Passage en revue des faits marquants de cette dixième journée.
La rencontre entre Buriram United et Muangthong United est sans doute le moment phare de la saison footballistique en Thaïlande. Les deux clubs symbolisent l'évolution du ballon rond au royaume, celle amorcée en 2009 et la professionnalisation des équipes et du championnat. Depuis cette année charnière, les deux ennemis sportifs jouent des coudes pour déterminer qui est le roi. À ce petit jeu, Buriram a pris de l’avance et la rencontre de dimanche soir dernier confirme cet état de fait. Si la première mi-temps donne un spectacle assez neutre et pour le moins monotone, la seconde est beaucoup plus intéressante. Les deux équipes mettent de l'intensité, se rentrent dedans et Muangthong United compte bien repartir de la Chang Arena avec les trois points. C’est sans compter sur le réalisme froid de Buriram qui ouvre le score, à la 64e minute, par l'intermédiaire de Samuel Rosa. Un quart d'heure plus tard, l’excellent capitaine Narubadin double la mise et enterre définitivement les espoirs de Kirins. Ces derniers, abattus, s’enlisent au classement et leur entraîneur, Mario Gjurovski, commence à susciter de sérieux doutes parmi les observateurs. Il est clair que s’obstiner à laisser le pauvre Picha Autra, complètement seul devant la défense pour gérer la récupération et la première relance est une aberration tactique sans nom. Dans ce bras de fer de légendes nationales, Buriram entrevoie le sommet tandis que Muangthong continue de creuser sa tombe.
En déplacement sur la pelouse de la lanterne rouge, Chiang Mai United, BG Pathum a fait un pas de plus sur le chemin de la résilience grâce à une victoire facile, trois buts à un. Face à un adversaire trop tendre, trop respectueux, les hommes d’Aurelio Vidmar prennent très rapidement l’avantage grâce au légendaire Andrés Túnez moins de dix minutes après le coup d’envoi. À la demi-heure de jeu, Teerasil Dangda double la mise et scelle définitivement le sort de la rencontre alors qu’il reste encore une mi-temps et demie à jouer. Le trio défensif, Túnez, Fandi et Cardozo, prend alors les choses en main et fait passer les joueurs de Chiang Mai pour des enfants que l’on expédie dans la chambre après avoir commis une bêtise, celle de vouloir attaquer. À la 56e minute, Teerasil Dangda termine l’adversaire du soir, dont le but en fin de rencontre ressemble plus à un bonbon donné de la part des champions en titre, par pitié, qu’un réel accomplissement collectif. Grâce à cette victoire, BG Pathum chipe la troisième place à Chiang Rai United. Nul doute que le club de Pathum Thani ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.
Les tops
L'équipe - Chonburi. En s’imposant, deux buts à un, sur le terrain de Port FC, Chonburi a fait le bon coup de cette journée. Les coéquipiers de Dennis Murillo repassent devant le club de Klongtoey au classement et confirment leur statut d’outsider.
Le joueur - Teeratep Winothai. Auteur d’une prestation haut de gamme, l'exubérant avant-centre de Police Tero SC, a grandement aidé son équipe à gagner contre une équipe de Chiang Rai United, qui n’a visiblement pas envie de faire preuve de stabilité.
Les flops
L'équipe - Prachuap FC. Nous n’attendions rien et nous sommes quand même déçus. Ce fameux adage colle parfaitement à la saison de Prachuap FC, qui n’en finit plus de couler au classement au point d'être désormais relégable. La défaite contre Korat, samedi soir à domicile, laisse entrevoir une seconde partie de saison cataclysmique. Pourtant auréolé d’une bonne réputation au royaume, l'entraîneur nippon, Masami Taki, voit sa réputation se ternir de plus en plus. La relégation de Prachuap serait un désastre pour le football thaï, qui verrait l’absence totale de club du sud du pays, pourtant moteur économique et touristique, en première division. Une aberration.
L'entraîneur : Adebayo Gbadebo. Nommé entraîneur de Suphanburi en 2017, Adebayo Gbadebo fut jusqu'à présent un modèle de stabilité dans le monde du foot thaï. Tête pensante d’un projet de professionnalisation du club, il est désormais sous le feu de critiques qui ne cessent d'être de plus en plus vindicatives. Entre sauvetage in extremis la saison dernière et une actuelle position d’avant-dernier au classement, le projet Suphanburi prend l’eau de toute part et le coach nigérian est désigné comme le responsable de cet échec de la part de supporters qui usent de tous les moyens (banderoles hostiles, pétition en ligne…) pour le faire partir au plus vite. La défaite contre à domicile contre le promu Khon Kaen samedi soir a définitivement enterré l’histoire d’amour entre un tacticien au bout du rouleau et son club de cœur.
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Classement
