Dans un week-end marqué par la controverse de la rencontre entre Bangkok United et Khon Kaen , la prestation de Chonburi passe pour un oasis de beauté. Retour sur les deux faits marquants de cette treizième journée.

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Si les dirigeants du football thaï devaient choisir un club pour valoriser le championnat local hors des frontières du royaume, ils jetteraient sans doute leur dévolu sur Chonburi FC. Il va sans dire que l'ex-géant du pays est le club le plus attractif de l’exercice en cours. Des joueurs de qualité à chaque poste, un entraîneur fantasque, exubérant mais ô combien talentueux ainsi qu’un public qui donne de la voix dans un stade qui pue le football. Samedi soir, ceux que l’on surnomme les Sharks ont livré une prestation époustouflante face à l'actuel leader du championnat, Buriram, dont le meilleur joueur fut, une fois de plus, monsieur l’arbitre. Disposés dans un 3-5-2 très offensif, les hommes de Sasom Pobprarset, marchent sur leurs adversaires du soir, tactiquement, techniquement et physiquement. Il faut néanmoins attendre la 74e minute pour l’ouverture du score de Dennis Murillo. Dans les arrêts de jeu, Worachit double la mise et enterre définitivement un Buriram si terne et prévisible. Avec cette victoire, Chonburi se place au pied du podium à seulement deux points d’une place qualificative en ligue des champions. Voir ce club symbole lors de la prochaine phase de la compétition continentale serait, objectivement, ce qui peut arriver de mieux au football thaïlandais.

Si les matchs de Chonburi représentent, en général, une belle publicité pour le football local, en revanche, la rencontre de dimanche soir entre Khon Kaen et Bangkok United, fut un véritable cauchemar et sans aucun doute contre-productif pour l’image du foot thaï. Pourtant, rien ne prédestinait cette rencontre, entre un Bangkok United qui se bat avec Buriram pour le titre et un Khon Kaen qui n’en finit plus de remonter au classement après un début de saison laborieux, à se transformer en chaos total. D’ailleurs il ne se passe pas grand-chose pendant les deux mi-temps. Les deux équipes manquent d'idées et se créent peu d’occasions. Alors que l’on s’achemine vers un terne match nul, un fait de jeu fait basculer le match dans la folie. Dans les arrêts de jeu, le milieu de Bangkok United, Tristan Do, s'écroule dans la surface adverse à la suite d’un contact avec Adisak. L’arbitre de la rencontre décide de revoir les images et accorde le penalty après plusieurs minutes d'hésitation. C’est alors que l’impensable se produit. Les joueurs de Khon Kaen quittent la pelouse en guise de protestation et décident de boycotter la fin de rencontre. Les évènements prennent une tournure folle quand leur entraineur, Carlos Eduardo Parreira, s’érige en leader de la protestation en demandant à ses joueurs de ne pas retourner sur le terrain et en vociférant sur tout ce qui bouge autour de lui. L’ambiance dans le stade est électrique et les supporters locaux se rangent derrière cette soudaine grève. Après de longues minutes, les joueurs de Khon Kaen reviennent à la raison et sur le terrain pour assister à la transformation du penalty de la discorde par Vander. Ce dernier, très inspiré, décide d’ajouter de l’huile sur le feu en allant narguer les supporters adverses lors de sa célébration. Alors que la tension est à son paroxysme et qu’on se dit qu’on ne peut pas faire pire, monsieur l’arbitre, tout sourire, décide d’accorder un penalty pour Khon Kaen quelques minutes plus tard sur une faute peu évidente d’Everton sur Jakkit dans la surface. Comment réagissent les joueurs de Bangkok United ? Par une grève bien entendu. Ces derniers décident à leur tour de quitter la pelouse en signe de protestation, ce qui ne manque pas de chauffer encore plus le public et le staff de Khon Kaen, dont certains membres, sont bien décidés à en venir aux mains avec les joueurs de la capitale. La situation devient hors de contrôle et on assiste médusé à une leçon de stoïcisme de la part de l’arbitre de la rencontre, qui en dépit du chaos, reste le sourire aux lèvres, impassible face à une ambiance qui vire au désastre. Autant de placidité dans un tel contexte force le respect. Une fois de plus, la grève prend fin après d’interminables minutes et le penalty de Khon Kaen peut être enfin frappé par le capitaine Ibson Melo. Ce dernier, certainement happé par l’ambiance mad maxienne autour de lui, rate complètement son tir et ne permet pas à son équipe d'égaliser. Ce raté sonne l'épilogue de vingt-six minutes de temps additionnel apocalyptique qui donne à ce match, pourtant quelconque au départ, des allures de drame qui laissera des séquelles pour le football du royaume. 

Résultats

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Classement

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Jonathan Branger
Jonathan Branger
Rédacteur et correspondant foot Thaï pour LO