Il devient de plus en plus évident que le titre se jouera entre Bangkok United et Buriram. Si le club de la capitale s’illustre par son collectif, les thunder castle s’en remettent beaucoup à un homme, Supachai Chaided.
Ceux qui regardent les matchs de Buriram sont habitués à voir une silhouette longiligne, pas très gracieuse voire un poil disloquée dans la ligne d’attaque du vice-champion en titre. Cet individu à l'expression faciale perchée se nomme Supachai Chaided. Originaire de la controversée ville de Pattani, dans l'extrême sud de la Thaïlande, l'avant-centre est l’un des rares locaux à venir d’une zone connue pour ses conflits violents entre milices séparatistes et les différents partis au pouvoir. En somme, un endroit où le football a malheureusement peu sa place. Cette singularité fait aujourd’hui la force du joueur. Arrivé à Buriram à l'âge de quinze ans, Supachai Chaided a su faire preuve d’une immense patience avant de pouvoir éclore avec l'équipe première. Cette année, l’attaquant est au-dessus du lot et il l’a encore prouvé samedi soir dernier contre Khon Kaen United. Deux buts, deux bijoux qui réconcilient avec Buriram United, équipe qui est certes efficace mais peu intéressante à voir jouer. Dès la 8e minute, Supachai se régale en trimbalant les défenseurs de Khon Kaen avant de décocher une belle frappe du droit. En seconde période, magnifiquement lancé par le birman Aung Thu, l’avant-centre double la mise grâce à un but rappelant le style d’un certain Thierry Henry. Le vice-champion en titre termine Khon Kaen avec deux buts supplémentaires dans les vingt-cinq dernières minutes. Avec cette prestation de haut vol, Supachai Chaided confirme une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs joueurs du championnat et celui dont le style détonne le plus.
Deux jours après sa défaite contre Nongbua Pitchaya, BG Pathum a encore vécu une soirée difficile sur la pelouse de Port FC samedi soir dernier. Les Rabbits, pourtant avec le onze type au complet, ont sans doute livré leur pire prestation depuis plus de deux ans. Il faut dire que le club traverse une crise institutionnelle à laquelle il nous avait peu habitué jusqu'à présent. Le remplacement de l'entraîneur australien, Aurelio Vidmar, il y a quelques jours par le revenant Dusit Chalermsan est le symbole ultime de la gestion plus que douteuse du champion en titre. Cette instabilité institutionnelle s’est ressentie sur le terrain face à Port. Certains joueurs perdus, d’autres complètement amorphes et un entraîneur dont le visage reflète le total désordre dans lequel toute cette joyeuse troupe est plongée. C’est donc sans surprise que Port FC s’est imposé, un but à zéro, grâce à un but contre son camp du capitaine de BG Pathum, Victor Cardozo. Le geste maladroit de ce dernier, pourtant irréprochable tout le temps, donne la furieuse impression que le club subit la loi de Murphy et qu’il faut vite redresser la barre avant de ne pas amorcer un effondrement au classement.
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