C’en est désormais terminé des quarts de finale de la CAN. Ce dimanche, le Sénégal et l’Égypte ont complété le casting du carré final, chacun emmené par son Red pour qui la victoire finale est clairement l’objectif.
Pour nombre d’observateurs, le Maroc de coach Vahid avait le profil du favori idéal : un monstre de solidité, une dynamique d’invincibilité folle et des prestations convaincantes jusqu’ici, sachant manier entre équilibre et patience. Aussi, à l’heure d’affronter une Égypte qui laissait encore bien dubitatif, l’ouverture du score de Boufal sur penalty après la première offensive du match qui voyait le défenseur-ailier-tireur de coups franc Hakimi être fauché par Ashraf, on imaginait que le scénario était idéalement écrit pour les Lions. Et pourtant, l’inverse a fini par se produire. On a ainsi vu un Maroc refuser le jeu, laissant le ballon à des Pharaons d’abord bien trop nerveux et imprécis pour véritablement l’exploiter, à l’exception de deux frappes lointaines parfaitement repoussées par Bounou. La faute aussi à l’hyperactivité d’Amrabat au milieu. Mais au retour des vestiaires, aidée notamment par l’entrée de Trezeguet, remplaçant un Hegazy blessé – signalons donc le choix offensif de Queiroz – l’Égypte a accéléré en même temps que sa nouvelle organisation a permis à Salah de pouvoir s’exprimer. Le Roi d’Égypte se lançait dans un slalom spécial qu’il remportait et servait Trezeguet dont la demi-volée fuyait le cadre, avant de se trouver quelques minutes plus tard au rebond d’un ballon relâché par Bounou pour égaliser. Un but qui réveillait quelque peu les Lions de l’Atlas. Ces derniers reprenaient le contrôle du ballon et alors que le match montait en tension aux quatre coins du terrain, pensaient même s’en sortir sur un centre de Munir coupé par la tête d’Aguerd. Malheureusement pour lui, le défenseur rennais envoyait le ballon sur la barre, la faute à une parade miraculeuse de Gabalski. On n’échappait ainsi pas à la prolongation, le jeu se hachait davantage mais la lumière Salah allait éclairer celui-ci. Servi côté droit, le joueur de Liverpool entrait dans la surface, dansait avec le ballon avant de glisser celui-ci à Trezeguet au second poteau. 2-1 à vingt minutes de la fin, le piège s’était refermé. D’autant que par la suite, le Maroc a surtout montré des limites qu’on ne lui soupçonnait pas en termes d’imagination – on cherche encore à comprendre l’idée cachée derrière la sortie de Boufal peu après l’heure de jeu. Les Lions ne pourront que constater les dégâts en repensant notamment au dernier coup franc joué d’une manière totalement ubuesque alors que Bounou était monté. Ils ne verront pas le dernier carré de l’épreuve, laissant les Pharaons et son roi rouge aller y défier le pays hôte.
Oublié la polémique lancée par son club quant à sa présence, Sadio Mané reste un joueur essentiel pour les Lions sénégalais. Après un début de match assez équilibré face à une Guinée équatoriale aux volontés de jeu plus affirmées que lors des sorties précédences, l’attaquant de Liverpool en encore revêtu son costume de détonateur. C’est lui qui lançait parfaitement Famara Diedhiou peu avant la demi-heure pour l’ouverture du score, le buteur d’Alanyaspor remportant la deuxième manche de son duel avec Owono pour libérer les siens. C’est encore Mané qui servait Gueye pour provoquer le sauvetage de Ndong. Emmené par son maître à jouer, le Sénégal d’Aliou Cissé, qui avait doublé son total de buts dans cette CAN au cours des quarante-cinq premières minutes, rentrait aux vestiaires avec un premier acte maîtrisé. Les choses se compliquaient au retour des vestiaires. Il y avait d’abord ce penalty finalement refusé après visionnage de la vidéo par l’arbitre Victor Gomes, il y avait ensuite surtout ces combinaisons rapides qui posaient bien des troubles dans l’arrière garde sénégalaise. Sur l’une d’entre elles, Jannick Buyla égalisait sur un service parfait de Pablo Ganet. Le Nzalang Nacional confirmait ainsi sa prise de contrôle sur la rencontre et se montrait toujours menaçant, Nsue manquant notamment le but du break, le ballon filant juste devant lui. Aliou Cissé tentait alors de changer le destin de ce match en lançant coup sur coup Ismaïla Sarr, Bamba Dieng et Cheikhou Kouyaté. Choix payant. Ce dernier mettait cent quatre-vingts secondes pour faire trembler les filets, surgissant devant Jesús Owono quand le premier, hyperactif dans ses courses allaient plier le match une dizaine de minutes plus tard sur une offrande… de Sadio Mané. Boucle bouclée comme le veut l’expression, le Sénégal est en demi-finale, la mission que le Lion rouge s’est fixé passera par un duel face au Burkina Faso.
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