La 14e Gold Cup a débuté et au soir de la première journée si le Mexique a tranquillement fait valoir son statut de favori, USA et Costa Rica peinent encore à convaincre. Pendant ce temps, la belle affaire est pour la Martinique qui gagne le match qu’il fallait.
Gold Cup 2017 – Le guide
Incapable de sortir des groupes depuis 2009, aucun but inscrit depuis 2011, à l’heure de débuter sa Gold Cup, le Canada savait qu’il devait mettre fin à ces deux séries négatives s’il voulait se donner une chance de se qualifier enfin. Pour cela, il fallait écarter une Martinique chahutée par l’affaire Malouda. L’ancien attaquant des Bleus se voyait ainsi privé de Gold Cup par la menace d’une défaite sur tapis vert, au grand dam des supporters des Yana Dòkò. La décision a-t-elle pesé dans les esprits guyanais ? Le fait est que les hommes de Jaïr Karam se sont d’abord montrés bien trop timides, perturbés par la pression mise par les Rouges mais surtout positionnés trop bas, avec trois sentinelles devant la défense qui avaient comme conséquence d’isoler les attaquants bien trop loin du bloc équipe. Côté Canada, Octavio Zambrano avait opté pour un 4-2-3-1 qu’il avait déjà utilisé face au Curaçao en amical. Cependant, les joueurs sur le terrain n’étaient pas les mêmes. En début de rencontre, le Canada et la Guyane n’arrivaient pas à se procurer d’occasion jusqu’à ce que le Canada méritât un coup franc lointain excentré sur la droite grâce à une faute sur Michael Petrasso. Scott Arfield effectuait le coup franc en centrant dans la zone et Dejan Jaković redirigeait de la cuisse directement dans les filets pour permettre au Canada de prendre les devants à la 28e minute seulement. Ensuite, dans les arrêts de jeu de la 1ère mi-temps, Scott Arfield s’offrait un but lorsqu’il perçait dans le territoire adverse, tentait une passe à un Lucas Cavallini qui effectuait un bel appel, cependant sa passe lui revenait, donc il frappait ras de terre. Le gardien, Donovan Léon, n’arrivait pas à stopper le tir adéquatement et le Canada prenait l’avantage 2-0. Dans le début de la 2e mi-temps, le gardien canadien Milan Borjan se blessait en recevant un coup de poing d’un de ses joueurs, mais restait dans le match. Quelques minutes plus tard, la pépite canadienne Alphonso Davies ouvrait son compteur de but avec la sélection, lorsqu’à la 60e, il s’amenait seul en contre-attaque devant le gardien de la Guyane et frappait ras de terre dans le milieu du filet afin d’augmenter l’avance du Canada à 3-0. Malheureusement pour l’équipe canadienne, la pluie semblait enfin réveiller les Guyanais. A la 63e minute, Milan Borjan était obligé de laisser sa place à Maxim Crépeau, quelques instants plus tard, la Guyane réduisait la marque lorsque sur un corner de Arnold Abelinti, Roy Contout effectuait une magnifique tête que Maxim Crépeau n’arrivait pas à stopper. Une minute plus tard, le portier des Rouges était surpris par Anthony Soubervie qui était plus rapide que lui sur la ligne et Sloan Privat tirait dans une cage déserte ce qui permettait à sa sélection de croire à un retour. Mais Crépeau résistait et, en fin de match, Alphonso Davies anéantissait tout espoir de retour en marquant à la 85e et le Canada était en route vers une première victoire en Gold Cup depuis le 11 juin 2011. Une victoire essentielle qui permet à une sélection, encore perfectible, de se positionner de la meilleure des façons dans la course à la qualification.
D’autant plus que la prochaine journée pourrait être synonyme de qualification après le choc du groupe opposant Honduras et Costa Rica. Placés favori, le Costa Rica aura éprouvé bien des difficultés pour se défaire d’une H plutôt convaincante. C’est même contre le cours du jeu que les Ticos ont décroché une victoire qui les lance idéalement dans le groupe. Avec Alberth Elis sur le banc, le Honduras dominait le premier acte, enchaînant les bonnes combinaisons et se montrant capable de générer du danger, à l’image de Romel Quioto qui se procurait la première situation du match avant de buter quelques instants plus tard sur un Pemberton déjà héros Tico lorsqu’il sortait une fois encore devant Crisanto et voyait la frappe de ce dernier filer le long de la ligne. C’est alors que le Costa Rica allait profiter d’une erreur adverse. Un long ballon côté gauche, un centre mal jugé par Maynor Figueroa qui laissait Marco Ureña seul aux six mètres, la pause n’était plus loin, le hold-up parfait. En seconde période, le scénario ne changeait pas. Alberth Elis entré en jeu allait manquer un but quasi tout fait, la H ne faisait qu’arroser la graine des regrets. Les dernières minutes voyaient ensuite le Costa Rica frapper en contre, Joel Campbell manquant de peu de réussir le break mais l’essentiel était acquis, les Ticos gagnent leur match d’ouverture et se positionnent parfaitement dans leur groupe.
Autre grand choc du premier tour, le duel des favoris du groupe B opposant le pays hôte, les USA à Panamá, autre candidat au titre. Deux ans après s’être séparés et conclu leur précédente Gold Cup sur un match nul 1-1, les deux formations ont remis le couvert pour ouvrir leur édition 2017. En première période, les émotions auront été rares, les USA dominant quelque peu les débats, appuyant le plus souvent sur les côtés, le plus souvent à gauche où Kelyn Rowe malmenait ses défenseurs, mais les occasions étaient rares, souvent des frappes assez lointaines, les Canaleros répliquant sur une enroulée de Camargo qui forçait Guzan à se détendre parfaitement pour éviter l’ouverture du score. Il fallait attendre le tout début de second acte pour que les filets tremblent. Rowe s’amusait encore côté gauche et centrait vers Dom Dwyer qui coupait au premier et croisait sa frappe pour l’ouverture du score de Team USA. Le but réveillait Panamá, les minutes suivantes allaient voir les Canaleros multiplier les situations, la plus incroyable pour Ismael Díaz (seul à un mètre du but vide) avant d’égaliser par Camargo. La course pour l’égalisation avait sans doute fatigué les hommes de Bolillo Gómez, les vingt dernières minutes étaient de nouveau assez pauvres en émotion. Les deux géants du groupe se quittent dos à dos. Les USA n’ont ainsi pas remporté leur match d’ouverture, une première depuis la naissance de la Gold Cup.
Le nul entre les deux favoris du groupe pouvait permettre à l’un des deux autres concurrents du groupe de prendre les commandes d’entrée de compétition. Cette chance, la Martinique ne l’a pas laissée passer. Face au Nicas, les coéquipiers de Kévin Parsemain ont d’abord fait s’abattre un déluge de frappe sur les cages de Justo Lorente qui avait déjà sorti trois frappes dans les dix premières minutes et vu deux autres friser ses montants. Il fallait cependant attendre la fin du premier acte pour voir les hommes de Jean-Marc Civault prendre justement les devants par leur meilleur buteur Kévin Parsemain qui plaçait une tête parfaite sur un service de Johan Audel. En deuxième période, Steven Langil entrait en jeu peu après l’heure de jeu, il ne mettait qu’une minute pour décocher le but de la première journée après une chevauchée fantastique. La Martinique avait tué le match, les efforts du Nicaragua étaient vains. Et voilà comment les Matinino s’installent en tête avant de défier les USA ce jeudi.
Premier match du groupe C, la revanche de la finale de Coupe caribéenne des nations entre Jamaïque et Curaçao. Il aura fallu attendre le deuxième acte pour enfin voir de véritables occasions du but tant la première mi-temps aura été pauvre en émotions, seul Andrew Blake s’attachant à repousser les tentatives lointaines des hommes de Bicentini. Ces derniers combinaient parfaitement mais manquaient de réalisme et allaient le payer au prix fort lorsque Romario Williams, auteur d’une frappe puissante au premier poteau, ouvrait le score en faveur des Reggae Boyz. Le coup était rude pour Curaçao qui continuait de frapper de loin, éprouvant bien des difficultés à s’approcher des buts d’un Blake juste parfait et allaient être définitivement assommés à quelques minutes d’entrer dans le dernier quart d’heure sur un enchainement parfait de Darren Mattocks. Score final 2-0 pour la Jamaïque qui a su faire parler l’expérience face à un Curaçao intéressant mais bien trop peu efficace pour espérer décrocher un résultat.
L’heure était alors venue au grand et éternel favori d’entrer en piste. Le Mexique a beau présenter une équipe 100% locale, il n’en reste pas moins au-dessus des autres et la première sortie face au Salvador aura fini de convaincre les sceptiques. Le 4-3-3 d’Osorio a en effet parfaitement fonctionné, emmené par un Elías Hernández parfait. Il ne fallait que huit minutes pour voir Hedgardo Marín s’élever et ouvrir le score pour le Tri et si Nelson Bonilla égalisait très rapidement pour la Selecta, et si le Mexique allait jouer un temps à se faire peur, la palme pour Chuy Corona, une fois la machine remise dans le bon sens, et une volée parfaite d’Hernández rien n’a pu arrêter les verts. Orbelín Pineda entrait en action en seconde période, les vagues vertes se succédaient sur les cages de la Selecta qui allait céder une nouvelle fois face au meneur des Chivas. 3-1, score final, sans vraiment trembler, le Mexique assume facilement son statut de favori.
Par Antony de Varennes et Nicolas Cougot pour Lucarne Opposée