Leon premier Tri-Campeon de l'histoire des tournois courts ?

Sa sélection a été l’une des sensations de la dernière Coupe du Monde. Son championnat reprenait ce week-end. L’heure est donc venue pour L-O de vous présenter l’Apertura 2014 mexicain.

Le football reprend ses droits au Mexique avec le 37e tournoi court de l’histoire qui a ouvert ses portes ce week-end. Quelques semaines après le titre conservé de main de maître par un León parvenu à dominer le Pachuca d’un certain Enner Valencia (aujourd’hui parti en English Premier League), l’Apertura 2014 s’annonce une fois encore, spécialité mexicaine, extraordinairement ouvert. Car, s’il est une chose que le novice doit savoir : le championnat mexicain est l’un des championnats les plus puissant du continent américain (entendre Amérique du Nord et du Sud). Il n’a donc aucun mal à conserver ses stars et à en attirer de nouvelles. Mieux, il est d’une densité rare : les vingt derniers tournois ont ainsi sacré 11 champions différents, les deux titres consécutifs de la Fiera étant une première depuis 10 ans.

Comment fonctionne la Liga MX ?

La Liga MX est un savant mélange de ce qui se fait au Nord et de ce qui se fait au Sud du Mexique. Le championnat mexicain emprunte en effet au Sud le format par mini-tournois (Apertura et Clausura) et sacre donc deux champions par saison (ou temporada). Il calcule sa seule relégation au ratio du nombre de points pris par matchs sur les trois dernières temporadas (c’est ce que l’on appelle le promedio). La Liga MX ajoute donc une spécialité du nord : les play-offs (ou Liguilla). A la fin du tournoi, les huit premiers sont qualifiés pour la Liguilla qui sacrera le champion. Finir premier à l’issue de la phase régulière ne garantit pas d’être champion. Pire, c’est même devenu une malédiction : sur les 37 derniers tournois, seul 3 équipes ont été Superlíder (champion de la phase régulière) avant d’être sacrées en fin de Liguilla (Toluca en 98, 99 et 2000, Pachuca en 2006 et 2007, Santos Laguna en 2012).

Apertura 2014 : les favoris se bousculent.

A l’heure de reprendre la compétition qui seront donc les prétendants au titre ?

Favori numéro un, le double tenant du titre León. Alors que l’on prédisait une fin de cycle au groupe de Gustavo Matosas après le deuxième titre, la Fiera a réalisé le pari de conserver ses stars et mieux, de se renforcer. Décevant devant, Britos est remplacé par l’excellent Marcos Caicedo, jeune buteur équatorien, le confirmé Martin Bravo, le prometteur Yamilson Rivera, et Elías Hernández autre valeur sûre. Vous l’aurez compris, alors que nombreux sont ceux qui voyaient la Fiera s’appauvrir, elle est au contraire renforcée. En attendant le retour de Luis Montes, le groupe mis à disposition de Matosas a tout pour rentrer dans l’histoire en devenant le premier Tri-campeon depuis l’introduction des tournois courts.

Après avoir perdu son guide Miguel Herrera, América avait connu un Clausura plus agité tout en ne quittant jamais le top huit. Sortis au premier tour de la Liguilla par Santos Laguna, les Águilas ont profité de l’intersaison pour se renforcer. Paolo Goltz arrive d’Argentine pour solidifier l’arrière garde, alors qu’Oribe Peralta arrive de Santos Laguna, signant l’un des transferts marquants de l’intersaison. A leurs côtés, l’arrivée d’un Michael Arroyo, présent dans les 23 équatoriens au Brésil, ou d’un Gonzalo Diaz viennent combler les départs de Juan Carlos Medina et de Francisco Rodriguez. Toujours sous les ordres d’el Turco Mohammed, América est une valeur sûre parmi les candidats au titre. Il en est de même pour Cruz Azul. Discret sur le marché des transferts, la meilleure équipe de la dernière phase régulière sera l’un des principaux favoris au titre. Avec les arrivées de Maza Rodriguez et Anibal Zurdo, la Máquina  ajoute un peu d’expérience à un groupe déjà solide pour qui ce tournoi commence à ressembler à une dernière chance de briller.

Autre prétendant : Toluca. Demi-finaliste des deux dernières Liguilla, finaliste de la dernière CONCAChampions, les Diablos Rojos restent l’une des meilleures formations du pays. Si le groupe 2014 apparait orphelin d’un Wilson Tiago, l’arrivée de Lucas Lobos au milieu offre de belles perspectives à une équipe qui sera encore dans le top 5 au final. Même constat pour Santos Laguna. Les Guerreros, devenus experts dans la vente de leur meilleur buteur vers América, restent cependant de sérieux candidats au titre. La meilleure attaque du dernier tournoi dispose évidemment d’autres atouts que Peralta (citons par exemple l’excellent Darwin Quintero) et a profité de l’intersaison pour se renforcer derrière, point faible de l’équipe (deuxième plus mauvaise défense). Ce qui en fait un prétendant au titre. 

Attention cependant aux Pumas qui pourrait avoir réalisé un joli coup en attirant Britos, auteur d’un dernier tournoi décevant avec le champion en titre mais qui est encore jeune et peut rapidement rebondir. On suivra également le Tijuana de l’ancien sélectionneur du Venezuela César Farías qui nous offre le bonheur d’attirer Juan Arango rentré d’Europe et s’offre un grand buteur en la personne de Dayro Moreno (venu de Millonarios) et les Rayados qui pourront enfin compter sur un Chupete Suazo de retour de blessure et qui sera épaulé en attaque par la mobylette Dorlan Pabón alors que Stefan Medina arrive de Colombie pour renforcer la défense et Rodrigo Rojas du Chili pour le milieu. Largement de quoi espérer le top 8 et venir jouer les trouble-fête lors de la Liguilla. On regardera également avec attention comment Pachuca vit avec le départ de son buteur Enner Valencia (remplacé par l’excellent duo argentin Matías Alustiza – Ariel Nahuelpan) et poursuit sa progression (les Tuzos, qui s’appuient sur une jeune génération prometteuse, restent un sérieux candidat à la Liguilla). Autre prétendant à la Liguilla, l’ennemi intime de Monterrey : les Tigres. Avec Arevalo venu stabiliser le milieu, les Felinos ajoutent à leur groupe l’excellent Nahuel Guzman l’un des meilleurs gardiens argentins, et changent leur attaque, l’un de leur souci la saison passée en attirant Marco Ruben et Herculez Gomez. Les hommes de Ferretti ont également tout d’un candidat solide à la Liguilla.

Derrière, les lyonnais s’intéresseront sûrement au destin de Marc Crosas avec le promu des Leones Negros de l’Universidad de Guadalajara (qui s’offrent un recrutement très intelligent avec outre l’ancien lyonnais les arrivées de Cufré, Fidel Martinez, Andres Rios, Hector Reynoso et Willima Ferreira) alors que les amateurs de légende suivront Puebla qui offre un contrat d’un an à un certain Cuauhtémoc Blanco. Les autres, férus d’histoire mexicaine, regarderont avec attention le parcours de Chivas, qui une nouvelle fois bouscule son effectif pour espérer revenir aux sommets mais qui ne devrait pas avoir les armes suffisantes pour espérer autre chose qu’une place en milieu de tableau. Et ainsi ponctuer l’ère Vergara comme restant la pire de son histoire.

Première journée

Dominée par le choc entre les deux derniers champions León et América, la première journée aura vu briller Rayados et Pumas .

Sur la pelouse du champion sortant León, América réussit le coup parfait en s’imposant 2-1, profitant d’une grossière erreur de Yarbrough. Pendant ce temps, en ouverture de la saison, les Pumas surclassent un Querétaro promis à la souffrance (doublé de Sosa et merveille de coup-franc de Ludueña). Autre belle entrée en matière, celle des Rayados du duo Suazo – Pabón (chacun buteur) alors que Pachuca réalise l’un des gros coups en s’imposant sur la pelouse de Cruz Azul (but signé Alustiza) après avoir pourtant joué le dernier quart d’heure à neuf contre onze.

Les résultats :

Querétaro 1 – 3 Pumas

Tijuana 0 – 1 Puebla

Cruz Azul 0 – 1 Pachuca

Tiburones Rojos de Veracruz 0 – 1 Santos Laguna

Rayados 3 – 1 Universidad Guadalajara

León 1 – 2 América

Atlas 0 – 0 Tigres

Deportivo Toluca 0 – 0 Monarcas

Chivas 1 – 1 Jaguares

Les buts de la journée :

Guide des surnoms

18 équipes participent à la Liga MX et pour devenir un véritable suiveur du championnat, vous devez maîtriser les surnoms donnés à chaque club. Petit guide (note : certains ont plusieurs surnoms mais par souci de simplicité, nous n’en citerons qu’un) :

- América : las Águilas (les aigles)

- Atlas : los Zorros (les renards)

- Chiapas : los Jaguares (les jaguars)

- Cruz Azul : la Máquina (la machine)

- CD Guadalajara : Chivas (les chèvres)

- León : la Fiera (la bête)

- Monterrey : los Rayados (les rayés)

- Morelia : los Monarcas

- Pachuca : los Tuzos (les gaufres – petit rongeur ressemblant à un rat)

- Puebla : los Camoteros (les vendeurs de patates

– les Camotes sont des patates douces, l’une des traditions gastronomique de Puebla)

- Querétaro : los Gallos Blancos (les coqs blancs)

- Santos Laguna : los Guerreros (les guerriers)

- Tigres : los Felinos (les félins)

- Tijuana : los Xolos (les Xolos ou Xolos sont une race de chien)

- Toluca : los Diablos Rojos (les Diables Rouges)

- Universidad de Guadalajara : Los Leones Negros (les lions noirs)

- UNAM : Los Pumas (les pumas)

- Veracruz : los Tiburones Rojos (les requins rouges)

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.