Après quelques semaines d’emplettes pour la plupart des clubs mexicains, le Clausura ouvre ses portes ce week-end et s’annonce comme l’un des plus relevés d’Amérique Latine.

Déjà propulsé deuxième meilleur championnat du monde (voir Le meilleur championnat du monde édition 2014), la Liga MX reprend ce week-end pour un Clausura qui s’annonce d’une incroyable densité au vu du recrutement prestigieux au cours des dernières semaines. Et si les premières critiques concernant le nombre grandissant de joueurs étrangers (et donc par conséquent la diminution du nombre de joueurs mexicains) commencent à poindre (l’ancien sélectionneur Manuel Lapuente l’a encore récemment regretté dans les médias), la puissance financière de la plupart des clubs mexicain fait qu’outre conserver la plupart de leurs meilleurs éléments, ceux-ci se sont permis d’attirer une grande quantité de talents des quatre coins du monde. Conséquence, le Clausura qui arrive s’annonce relevé, plusieurs équipes s’étant grandement renforcées pour venir empêcher América de dominer le championnat.

Guide des surnoms

Pour bien suivre le championnat, voici un petit guide des surnoms des clubs. Par souci de simplification, nous ne vous en donnons qu’un, plusieurs surnoms étant souvent attribués à certains clubs.

- América : Las Águilas

- Atlas : Los Zorros

- Chiapas : Los Jaguares

- Cruz Azul : La Máquina

- Chivas : Las Chivas

- León : La Fiera

- Monterrey : Los Rayados

- Morelia : Los Monarcas

- Pachuca : Los Tuzos

- Puebla : Los Camoteros

- Querétaro : Los Gallos Blancos

- Santos Laguna : Los Guerreros

- Tijuana : Los Xolos

- Toluca : Los Diablos Rojos

- Tigres : Los Felinos

- Universidad de Guadalajara : Los Leones Negros

- UNAM : Los Pumas

- Veracruz : Los Tiburones Rojos

L’ogre América

Champion sortant et malgré le départ d’el Turco Mohamed, América semble plus puissant que jamais. Certes les Águilas ont laissé partir l’excellent Miguel Layún (parti se perdre en Angleterre) mais les coups réalisés sur le marché des transferts sont une nouvelle fois sans commune mesure : Miguel Samudio arrive de Cruzeiro, Cristian Pellerano et Dario Benedetto de Tijuana et le fantastique Carlos Darwin Quintero continue d’alimenter l’axe Santos Laguna – América. Mais le plus gros coup du champion reste sans aucun doute l’arrivée de Gustavo Matosas sur son banc. L’homme qui a fait de León une formidable machine à victoire se retrouve désormais aux commandes de l’effectif le plus impressionnant de la Ligue. Au point que nombreux sont les observateurs en viennent à se demander si le principal adversaire d’América ne sera pas América lui-même. Mais un tel constat est forcément réducteur, d’autant que les Águilas vont faire face à une véritable concurrence.

Les autres prétendants

A commencer par les valeurs sures que sont Tigres ou Toluca. Finalistes de l’Apertura, les Felinos comptent 11 nouvelles arrivées parmi lesquelles Jonathan Espericueta, ancien champion du monde des moins de 17 dont il fut élu second meilleur joueur et passé par Villarreal et la star Rafael Sóbis en provenance de Fluminense qui vient remplacer numériquement Emmanuel Villa parti à Querétaro. Côté Diablos Rojos, la perte de Pablo Velázquez, auteur de 24 buts en 49 matchs, devrait peser mais la maison rouge s’offre Wilder Guisao qui arrive de l’Atlético Nacional et Victor Hugo Montaño laissé libre par Montpellier pour palier ce départ. Demi-finaliste des trois derniers tournois, Toluca aspire une fois encore au carré final de ce Clausura et espère bien briser la malédiction qui semble peser sur ses épaules.

Autre grand prétendant, Monterrey. De retour lors du dernier tournoi, les Rayados ont réalisé le mercato le plus impressionnant des prétendants. Car pour « compenser » le départ de l’idole Humberto Suazo, les Rayados attirent Pablo Barrera, l’homme qui avait ridiculisé la défense tricolore un soir de Coupe du Monde et activent leur filière colombienne : Alexander Mejia, Edwin Cardona, deux joueurs clés du formidable Atlético Nacional d’Osorio et la bombe Yimmi Chará, récemment appelé en sélection nationale posent leurs valises à Monterrey et devraient permettre au club de Carlos Barra d’être un véritable prétendant au titre et ce, malgré l’humiliation reçue en présaison face à América (2-5).

Il ne faudra pour autant pas oublier les Pumas qui s’offrent l’excellent Silvio Torales qu’on a vu briller avec le Nacional en Libertadores, Atlas, qui attire Walter Kannemann que tout le monde voyait en Europe, Cruz Azul et sa nouvelle star Roque Santa Cruz ou encore Santos Laguna, une nouvelle fois pillé de ses meilleurs éléments mais qui réalise l’un des jolis coups de l’intersaison avec l’arrivée de l’excellent Agustín Marchesín qui devrait à n’en pas douter rapidement devenir l’un des meilleurs gardiens de la Ligue.

Reste enfin le cas León. Orpheline de Matosas, la Fiera a l’intelligence d’attirer l’excellent Juan Antonio Pizzi sur son banc et pourra compter sur les retours de blessure de Luis Montes et Kevin Yarbrough. On n’oubliera enfin pas la belle école de Pachuca et sa jeunesse dorée emmenée par Hirving Lozano, Erick Gutiérrez et autres Rodolfo Pizarro auxquels viennent s’ajouter le talent d’un Diego Buonanotte, l’efficacité d’Ariel Nahuelpán, l’expérience des deux papys Walter Ayoví – Oscar Pérez et désormais la finition de Darío Cvitanich. Si vous cherchez quelle équipe peut être la bonne surprise de la saison, Pachuca est le candidat qu’il vous faut.

Le Clausura offre donc un lot important de prétendants au titre et s’annonce comme l’une des plus belles de ces dernières saisons. Car outre la lutte pour le titre, l’un des points chauds du tournoi sera sans aucun doute la lutte pour la survie qui cette année concerne un géant du football mexicain.

Opération survie pour Chivas

Après trois tournois terminés au-delà de la 15e place, l’inévitable devait arriver : Chivas aborde le Clausura aux portes de la relégation. Avec trois points d’avance sur Puebla et un promedio de peu supérieur aux derniers arrivés Veracruz et Leones Negros, le deuxième club le plus titré du pays se retrouve avec l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête et s’attend à vivre un tournoi sous pression (à l’image d’un River en 2011) afin d’éviter de subir le même sort que les Tecos la même année (voir Mexique : adios Tecos). Mais pour cela, Chivas s’est fortement armé : el Chepo De La Torre peut compter sur le retour de Marco Fabian, récupère l’international Isaac Brizuela qui arrive de Toluca, se fait prêter Erick Torres et rapatrie le champion olympique Miguel Ángel Ponce. Les Rojiblancos pourraient ainsi aligner la formation suivante : Rodriguez, Vidrio, Salcido, Jair Pereira, Ponce, Castro, Fernando Arce, Fabian, Brizuela, Torres, de Nigris, soit un onze-type qui semble bien supérieur aux autres équipes jouant leur survie (et pourquoi pas viser la Liguilla).

Attention cependant car Puebla muscle son attaque avec les arrivées de Matías Alustiza et Hérculez Gómez pour tenter de se sauver alors que les Leones Negros jouent dans la filière équatorienne en attirant deux joueurs d’Independiente del Valle (Jonathan González et Chiqui Guerrero) et un ancien de la LDU, Juan Anangono et que Veracruz joue sur l’expérience d’Héctor Mancilla associée à plusieurs argentins de qualité comme Gabriel Peñalba, vainqueur de la Sudamericana avec Tigre ou Julio Furch et un uruguayen passé par l’Espagne Juan Ángel Albín. Autant dire que la lutte pour la survie en Liga MX s’annonce passionnante autant que stressante pour ses protagonistes.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.