C’est parti pour la Fiesta Grande au Mexique avec les quarts de finale de l’Apertura. Pendant que le duel de félins universitaires et le Clásico Nacional occupaient l’attention médiatique, une bête s’est réveillée.

On a de cesses de le répéter, la Liguilla, c’est une tout autre compétition, celle qui rebat les cartes à la lumière des dynamiques actuelles. Depuis la prise en main par Javier Torrente, León ne perd plus, restant sur 10 matchs sans la moindre défaite, séquence qui a permis à la Fiera de prendre part à la Fiesta Grande. Tout Superlíder qu’il est Tijuana, et sa dynamique rompue depuis une qualification assurée, en a fait les frais. Agressant les Xolos d’entrée de partie, la Fiera de Torrente n’aura jamais laissé le moindre répit aux hommes d’el Piojo Herrera, prenant les commandes de la partie d’entrée de match et pliant l’affaire en à peine plus d’un quart d’heure, Boselli et Navarro ayant frappé à deux reprises. Jamais Tijuana ne sera parvenu à générer véritablement du danger, jamais les Xolos n’ont ainsi pu espérer. Le troisième but encaissé d’entrée de second acte pourrait ainsi avoir déjà scellé le suspense et confirmé une fois encore la terrible malédiction du Superlíder, qui va devoir réussir un miracle au retour chez lui pour éviter de se faire sortir d’entrée de Liguilla.

Deuxième choc de la première nuit, le duel de Felinos entre les Pumas et leur forteresse imprenable qu’est le C.U et Tigres, l’un des grands favoris pour le titre. Les hommes de Tuca ont fait honneur à leur rang et se retrouvent aux portes des demi-finales. Emmenés par un énorme André-Pierre Gignac, de tous les bons coups et qui aurait mérité de marquer son but, les Felinos du Nord ont ainsi pris les devants sur un but de l’ancien de la maison Pumas Ismael Sosa. Le piège pouvait alors se refermer, Tigres forçait les Pumas à jouer long et pouvait ainsi mieux contrôler les offensives adverses. Mais ce contrôle ne durait qu’un temps. Petit à petit, les hommes de Palencia commençaient à prendre possession du jeu, écartant la défense des Tigres par les côtés arrosant de centres. Sur l’un d’entre eux, Guzmán partait à l’aventure, le ballon revenait sur Barrera dont la frappe était sortie de la main par Juninho. Penalty, 1-1 balle au centre. APG passait à quelques centimètres (et un grand pont un peu trop long) de redonner l’avantage aux siens juste avant la pause, les Felinos de Monterrey allaient devoir attendre le début du second acte pour y parvenir, Jüirgen Damm enroulant une petite merveille dès le retour des vestiaires. Tigres reprenait sa domination, el Pikolin devait s’employer pour forcer Gignac au mutisme. Faute d’avoir tué le match, Tigres allait pourtant devoir se contenter du partage des points, Fidel Martínez ramenant encore les siens sur un ballon placé dans le dos d’une défense mal alignée. 2-2 score final, les Pumas devront aller chercher un exploit au Volcán pour rejoindre le dernier carré.

Invité surprise de la Liguilla, les Rayos de Necaxa se retrouvaient face à un sacré défi : renverser le champion. Ce dernier entendait bien faire valoir son statut d’entrée de partie en se procurant les premières situations du match mais allait se retrouver à devoir courir après le score suite à une boulette de l’immortel Conejo Pérez, conclusion d’un bon quart d’heure au cours duquel Necaxa avait repris le match en main. Alors, au retour des vestiaires, les Tuzos entendaient bien montrer qu’ils étaient les patrons, dominaient la partie et allaient ainsi justement revenir dans la partie sur une frappe pleine course de Victor Guzmán. Mais Pachuca avait aussi montré ses lacunes, laissant des espaces parfaitement exploités par des Rayos toujours aussi dangereux. Emmenés par un impressionnant Edson Puch, les locaux allaient ainsi aller chercher une victoire en fin de partie, le Chilien délivrant un caviar à Riaño et permettant ainsi à la surprise de cette Liguilla s’entretenir l’espoir avant de se rendre à Pachuca.

L’heure était alors venue pour le Mexique de s’arrêter de respirer. A DF, l’Azteca se préparait à un nouveau Clásico Nacional annoncé des plus bouillants entre un América à la poursuite d’un titre pour son centenaire et un Chivas enfin de retour au premier plan. Sur une pelouse rendue à la limite du praticable par un match de NFL, ce sont les Águilas qui allaient planter la première banderille, juste récompense d’un début de match et d’une bataille tactique maîtrisée par La Volpe et sa ligne de 5 qui fermait tout espace aux Chivas. Pourtant, les hommes d’Almeyda réussissaient à rentrer aux vestiaires sur un match nul, el Gullit Peña, qui venait de trouver le poteau, obtenant un penalty en toute fin de premier acte. En seconde période, les Águilas allaient se procurer plusieurs situations de but, Darwin Quintero oubliait Silvio Romero, Miguel Samudio manquait le cadre, Arroyo frôlait la transversale quand Alan Pulido, sur une belle percée individuelle, chauffait les gants de Muñoz. Mais rien n’y faisait, les deux équipes se séparaient sur un résultat nul qui fait les affaires de Chivas. América devra aller chercher un exploit à l’Omnilife.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.