Les quarts de finale de Liguilla de cet Apertura 2016 ont fait des dégâts. La malédiction du superlíder a encore frappé et l’América a remporté le Clásico Nacional face aux Chivas. Necaxa continue de créer la surprise alors que les Tigres se sont qualifiés facilement.

La malédiction a encore frappé. Et pourtant, les hommes de Miguel Herrera étaient prévenus. Rares sont les superlíders à atteindre la finale, et encore moins à gagner le titre de Liga MX. Les deux défaites de suite de TijLénouana en fin d’Apertura avaient pourtant sonné comme un avertissement. Et dès le match aller de son quart de finale de Liguilla à León, le 8e du classement général, on a senti les Xolos perdre leurs moyens.

León sort les griffes

León a complètement étouffé le superlíder. Dès la 16e minute, le score était de 2-0. Une pression exercée grâce aux montées de Leonel Lopez et Elias Hernandez, intenables sur leurs ailes. Et face à l’équipe qui possède les meilleurs joueurs de la tête, il est important de savoir défendre sur coup de pied arrêté. Après trois buts du crâne du génial Mauro Boselli, Fernando Navarro et German Cano, la Fiera avait presque empoché la qualification au terme du match aller (3-0).

Mais au retour, dans leur Estadio Caliente, les Xolos ont tenté de réagir. Réduits à dix très vite, ils ont réussi à renverser la vapeur et mener de trois buts à la pause. Avec cette remontée, les hommes de la frontière prouvaient que le superlíder n’était pas mort. Mais jouer en infériorité numérique à des conséquences, et en fin de match, c’est une nouvelle fois Mauro Boselli qui a sauvé les siens. Avec un dernier but de Luis Montes, León, coaché par l’excellent Javier Torrente, ancien adjoint de Marcelo Bielsa à Marseille, est capable de battre n’importe qui (3-2).

Le tigre a mangé le puma

L’expérience face à la jeunesse. L’esprit tactique du Tuca Ferretti face à l’audace de Paco Palencia. Tel était le panorama avant ce duel de félins. L’ancien international mexicain qui entraîne sa première équipe coach pour la première fois, et c’est déjà une belle réussite que d’avoir redonné le sourire aux supporters des Pumas. Lors du match aller, les Tigres de l’UANL ont montré les crocs grâce notamment à Gignac, muet face au but mais très collectif. La réaction des Pumas fut bonne et les hommes de Palencia sont parvenus à égaliser coup sur coup (2-2).

Mais au retour, à Monterrey, le buteur français, incapable de marquer depuis plus de deux mois, a fait taire toutes les critiques sur son niveau de jeu en marquant au meilleur moment. Car c’est en Liguilla qu’il faut être au top, et pas lors de la phase régulière du tournoi. Un but tout en sang-froid, une reprise de volée sous la barre et un troisième sur un service de Delort, entré en jeu, on fait de l’ancien Toulousain l’homme de ces quarts de finale. Son compatriote est même venu clore la marque, grâce à un superbe Jurgen Damm, pour une victoire nette et logique sur de pauvres Pumas, dépassés et trop inexpérimentés pour les demis (5-0). Un nouveau duel de félin se profile, entre León et Tigres. Alléchant.

La surprise Necaxa

La surprise de ces quarts de finale est venue d’Aguascalientes, avec la victoire, lors du match aller, de Necaxa sur le champion du Clausura 2016, Pachuca. C’est le but de Claudio Riano, en fin de match, qui a permis aux Rayos de l’emporter, après qu’Edson Puch, le meilleur joueur de l’équipe, ait fixé et éliminé toute la défense des Tuzos. Plus tôt, Pachuca avait égalisé via Victor Guzman, d’une belle frappe, pour effacer la bourde d’Oscar Pérez, qui avait concédé un but stupide, en captant mal une frappe peu dangereuse de Gallegos (2-1).

Au retour, le deuxième au classement général a tout tenté. Mais Hirving Lozano et Franco Jara n’ont pas fait preuve de la précision dont ils avaient l'habitude tout au long du tournoi. Surtout, Marcelo Barovero, l’ancien gardien de River Plate, a tout arrêté dans les cages de Necaxa, pour obtenir une incroyable demi-finale face à l’América (0-0).

Le Clásico Nacional pour l'América

Car les Águilas ont remporté leur double confrontation face à leur meilleur ennemi, les Chivas, dans un Clásico Nacional bouillant. Lors de la première manche, à l’Estadio Azteca, William Da Silva a ouvert le score pour les locaux, après un bel une-deux avec Silvio Romero. Mais le vétéran Carlos Salcido a converti un pénalty obtenu par el Gullit Peña, permettant aux Chivas de disputer le match retour de manière plus sereine à domicile (1-1).

Mais lors du retour, rien ne s’est passé comme prévu. Pourtant, le peuple de Guadalajara s’était déplacé à l’Estadio Chivas, bien qu’excentré de la capitale tapatía. Dominateurs, le Rebaño sagrado a dominé la première période et obtenu les meilleures occasions, mais les Águilas sont revenues peu à peu dans la rencontre. Et sur un corner de Darwin Quintero, c’est Oribe Peralta qui a ouvert le score pour donner l’avantage définitif pour l’América (0-1). Favori de la demi-finale, le géant de Mexico ne devra pas sous-estimer Necaxa, au risque de subir le même sort que Pachuca.

Le rythme effréné de la Liguilla offre les demi-finales dès mercredi. Les matches retour auront lieu ce week-end. Si la logique économique et sportive est respectée, les Tigres et l’América s’affronteront dans un remake de la finale de l’Apertura 2014. Mais en Liga MX, rien n’est sûr, et le mal classé élimine souvent le gros poisson. La magie de la Liguilla.

Les buts

 
Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).