Un mauvais résultat et des regrets. C'est ce que les americanistas retiendront de cette finale aller au niveau technique élevé. Car ce sont eux qui ont fait le jeu et se sont procurés les meilleures occasions, dont un pénalty sur la barre. Pour les Tigres, André-Pierre Gignac s'est montré au bon moment, avant de sortir sur civière. Le retour sera électrique.

Nahuel Guzmán, le gardien des Tigres, vient dire quelques mots à Oribe Peralta, aux onze mètres. Il en faut d'autres à l'attaquant mexicain et les deux joueurs échangent des sourires. Peralta le sait, la faute n'est pas évidente. Des pénaltys, el Hermoso en a tiré des dizaines. L'expérience, ça le connait. Mais il semblerait que le gardien argentin a pris le dessus. Frappé avec force, le tir de l'attaquant de l'América vient s'écraser sur la barre avant de prendre la direction du ciel (28'). Le symbole de cette première période, qui aura vu l'América dominer et se procurer bon nombre d'occasions.

 

C'est Michael Arroyo qui a tenté de mener ses troupes, en provocant la défense à de nombreuses reprises. Sur le côté droit, l'Equatorien élimine le capitaine Juninho, avant de centrer au premier poteau. Le ballon passe derrière Peralta, et Sambueza est trop court. La pression de l'América est forte, et les ailiers des Tigres, Aquino et Damm, forcés de défendre. Sur un coup franc excentré sur la gauche, Michael Arroyo, encore lui, tente de surprendre Guzmán. Son tir malicieux au premier poteau est sauvé in extremis par le portier des Tigres. Pour le moment, le plan défensif d'el Tuca Ferreti tient.

Gignac sort de l'ombre...

Et avant la pause, ce que redoutait Ricardo la Volpe, entraîneur de l'América, se produit. Sur un ballon récupéré au milieu de terrain, le Français part en contre, fixe et élimine brillamment Paolo Goltz, s'introduit à gauche de la surface americanista, avant de glisser de l'extérieur du droit le ballon entre les jambes de Moises Muñoz (44'). Un score parfait pour les Tigres qui n'ont fait que subir de la première période. Et on se dit qu'avec ce score, el Tuca Ferretti va tout faire pour casser le rythme élevé de la partie, et gérer cet avantage.

Au retour des vestiaires, et pour mettre Renato Ibarra dans les meilleurs conditions, La Volpe fait entrer Álvarez pour repasser à trois défenseurs centraux. Le jeu penche légèrement pour les visiteurs et la tension indissociable des grandes finales monte. Sur un duel, Pablo Aguilar, le défenseur americanista, envoi un coup de coup au visage d'Ismaël Sosa, comme pour marquer son territoire. Le geste semble volontaire, et le Paraguayen, chanceux, s'en tire indemne. Ironie du sort, c'est lui qui est à la réception d'un corner de Michael Arroyo. Son coup de tête navigue dans la surface des Tigres et est repris par Bruno Valdez (68'). C'est dans une période creuse que l'América parvient finalement à égaliser. Alors qu'il reste plus de vingt minutes à jouer, tout reste encore possible.

 

 

…Mais se blesse aux cervicales

Sur son banc, Andy Delort s'impatiente, et aimerait bien rejoindre son compatriote sur la pelouse. Mais dans un duel anodin dans la surface, loin du ballon, André-Pierre Gignac tombe au sol. L'ancien toulousain se tient le cou, la douleur semble réelle, alors que Bruno Valdez ne semble pas avoir fait faute. « Si c'est grave, je demande pardon, et j'espère qu'il s'en remettra. Je n'ai pas fait exprès, c'était accidentel, c'était juste un duel banal. Mais vu comme il est sorti, ça fait peur...", a déclaré Valdez après la rencontre.

Cette action est venue couper le jeu et peut-être aussi le moral des joueurs. Peu d'occasions, mais toujours autant de frictions. Cette première manche de la finale de l'Apertura 2016 se termine avec plus d'incertitudes qu'à son début. L'América doit se poser des questions sur son rendement offensif et sa capacité à se créer des occasions autrement que sur coups de pied arrêtés. Les Tigres, eux, savoir s’ils seront capables de l'emporter sans leur buteur providentiel, incertain pour le retour, prévu dimanche soir. « On n'a pas obtenu ce que l'on voulait », a soufflé Jurgen Damm, l'ailier des Tigres, en zone mixte. « Mais on a l'avantage de ne pas avoir perdu et maintenant on va tenter de conclure à la maison ». Dans le Volcán, dimanche soir*, l'ambiance sera bouillante. Un élément extrêmement important pour des Tigres en quête d'un cinquième titre.

 

*: Lundi à 1 heure du matin en France.

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).