Septième journée de l’Apertura mexicain et si le leader reste encore invaincu, il est contraint de laisser des points sur son chemin. Derrière, si l’América n’en profite pas, la meute des poursuivant se regroupe. Pour mieux agir ?
Le match bien pimenté : Cruz Azul – Rayados, le révélateur
Tout amateur de Liga MX aime à chambrer Cruz Azul et son incroyable malédiction. Depuis le début de cet Apertura, peu envisagent de croire à ce qu’enfin celle-ci se termine malgré les bons résultats de la Maquina de Paco Jémez. Alors, la réception de l’autre machine du moment, les Rayados du Turco Mohamed était probablement le vrai test qui permettrait de mettre fin à ses sourires amusés. Tout a commencé par une belle polémique, celle du délai imposé par la télévision mexicaine pour le coup d’envoi. TDN, qui diffusait la rencontre, diffusait juste avant le match de Liga espagnole opposant l’Atlético et Las Palmas et, parce que ce dernier avait pris de retard, a imposé que le coup d’envoi de ce choc de Liga MX soit retardé de 7 minutes, le temps que le match espagnol se termine. Imaginez un PSG – Monaco retardé en raison d’un Levante – Barça…
Alors sur le terrain, nombreux sont ceux qui ont encore chambré, sorti le classique cruzazulear une fois la rencontre terminée en voyant que le leader Monterrey a égalisé dans les 10 dernières minutes. Mais, à l’image d’un Paco Jémez énervé en conférence de presse d’après match à l’évocation de ces questions, c’est mal analyser la rencontre. Car face à l’armée Rayados, Cruz Azul a surtout montré sa capacité de résistance et pu compter sur un Jesús Corona en forme internationale (ça tombe bien direz-vous). Chuy Corona a en effet sorti un penalty de Dorlan Pabón juste avant la pause et surtout brillé sur l’incroyable quadruple occasion des Rayados de la 67e minute. Mais résumer Cruz Azul à une équipe chanceuse ou uniquement portée par son formidable gardien serait réducteur. Les hommes de Paco Jémez sont aussi une belle machine à créer du jeu, obsédés par l’idée d’attaquer (il suffit de voir le nombre de joueurs azules présents dans la surface adverse dès que l’occasion s’en présente). Alors les Edgar Méndez et autres Enzo Roco ou Gabriel Peñalba ont eu leur lot de situations franches sur les buts d’Hugo González avant qu’Adrián Aldrete allume à longue distance d’entrée de second acte pour libérer l’Estadio Azul. Mais voilà, ça n’a pas suffi. Les Rayados sont une incroyable machine offensive, leur pression incessante a fini par payer, Avilés Hurtado a fini par faire céder Corona. Les deux équipes se quittent sur un nul qui leur permet de rester invaincues, mais ne parlez pas le lose sauce Cruz Azul, ce nul est bien plus convaincant qu’il n’y parait.
L’armée mexicaine : les dents de la mer
On les avait enterrés bien trop vite, les Tiburones n’ont mis que 7 petites journées pour nous le rappeler. En débutant le tournoi bons derniers du cocientes, on ne donnait pas bien cher de Veracruz et son recrutement minimaliste laissant peu espérer un rebond après deux tournois (Apertura 2016 et Clausura 2016) totalement ratés et un petit rebond lors du dernier Clausura (terminé tout de même à une triste 13e place). Et pourtant. Sept matchs plus tard, voilà les requins rouges de Veracruz qui ont retrouvé du mordant. Malgré le carton pris à l’Hidalgo la semaine passée, les Tiburones n’ont fait qu’une bouchée de Pumas en reconstruction et ont fait d’une pierre deux coups : entrée dans le top 8 synonyme de Liguilla, abandon de la dernière place du cocientes. Car pendant ce temps, les renards d’Atlas sont à la dérive. Tombés à Necaxa, les hommes d’el Profe Cruz sont désormais sur une série de cinq matchs sans victoire (un seul point pris) et se retrouvent désormais bons derniers du cocientes à un point de Veracruz. De quoi commencer à craindre le pire…
Le guerrier aztèque : aux bons souvenirs de Julián Quiñonez
Julián Quiñonez a commencé à faire parler de lui lorsqu’en juveniles, il inscrivit 38 buts en 50 matchs avec le Fútbol Paz, un club de Cali. De quoi attirer l’attention de bien des clubs à commencer par un club jaune et bleu situé au Nord du Mexique, les Tigres. Il rejoint ces derniers en 2015 pour évoluer avec les u20 de Tigres B avec qui il envoie 15 buts en 17 matchs. Il va alors faire ses gammes en seconde division avec les Venados, inscrivant 6 buts en 20 matchs alors qu’il a tout juste 19 ans. De quoi briller chez les grands ? Son retour à Tigres n’est pas une grande réussite. 10 apparitions, un tout petit but en CONCAChampions, et un temps de jeu appelé à se réduire au regard d’un groupe Felinos d’une densité rare. C’est alors qu’il est prêté chez le petit promu, les Lobos. Depuis ? 6 matchs, 6 buts, un dernier face à son club, Tigres, insuffisant pour éviter la défaite, mais nécessaire pour rappeler à qui le veut bien que du haut de ses 20 printemps, il est sans aucun doute le tube de l’été.
La novela de la semaine : Javier Torrente, clap de fin
La semaine passée, on perdait Paco Palencia, cette semaine c’est un nouveau coach qui quitte la Liga MX. Arrivé en milieu d’Apertura 2016, l’ancien adjoint de Bielsa avait réussi à arracher une place en Liguilla, éliminé ensuite en demie par les Tigres de Gignac. Mais l’embellie a été de courte durée. Le Clausura a été catastrophique, terminé à une 14e place, passant 13 des 17 journées pas plus haut que ce rang final (poussant jusqu’à être 6 fois derniers). L’Apertura 2017 ne débute guère mieux, la défaite de la Fiera concédée chez elle face à Santos Laguna sera donc la dernière de Torrente au club. Restait donc à lui trouver un successeur. Et si el Bigotón La Volpe, très actif sur les réseaux sociaux depuis son éviction de l’América a passer quelques tweets à draguer le club, vantant son sérieux, le choix s’est porté sur Gustavo Díaz, ancien du Nacional et du Defensor avec qui il avait été vice-champion en 2012, battu par le Nacional d’un certain Marcelo Gallardo, et qui avait fait un joli passage du côté de Celaya il y a quelques mois.
¡Con toda la garra!
— Club León (@clubleonfc) 29 août 2017
A falta de plasmar su firma, el uruguayo Gustavo Díaz es nuevo entrenador de nuestro equipo. #SerFieraEsUnOrgullo ? pic.twitter.com/ww8iYTwdwO
Le remplacement de Torrente est donc le deuxième changement d’entraîneur dans cet Apertura en sept journées, soit moitié moins que lors du dernier tournoi. On est donc dans les temps.
Siente tu liga
Monarcas 2 – 0 América : Après le nul concédé à l’Azteca face à Tigres, América tombe à Morelia. Mais pas d’inquiétude pour William Da Silva qui rappelle que ses Águilas sont l’équipe qui frappe le plus au but (15 face à Morelia, nouveau record du tournoi après le 14 face aux Pumas). Ne reste plus qu’à marquer en fait…
Chivas 0 – 0 Querétaro : Un buteur, c’est aussi ce qui semble manquer à Chivas. Face aux Gallos de Querétaro, les Chivas ont eu leurs chances mais sans jamais véritablement menacer Volpi. Aucune victoire en sept journées, le champion est plus qu’en danger.
Deportivo Toluca 2 – 1 Puebla : à défaut d’être spectaculaire, Toluca engrange. Dernière victime, le faible Puebla terrassé 2-1 en jouant une mi-temps, la deuxième après s’être fait bougé comme jamais en première. Les Diablos Rojos sont à cinq points du leader, à un souffle de l’América.
Tijuana 2 – 1 Pachuca : embellie de courte durée pour les Tuzos mais confirmation, avec ce troisième succès consécutif, Tijuana est bel est bien lancé. Les Xolos ne sont plus qu’à trois points de l’América.
Les plus beaux buts
Les résultats

Le classement




