La 19e saison de MLS a débuté aux Etats-Unis (et au Canada). Avant de célébrer ses vingt printemps l’an prochain, cette nouvelle saison sera la dernière à 19 clubs. Présentation complète.

Après cinq nouveaux entrants lors des neuf dernières années, la Major League Soccer se prépare à fêter un 20e anniversaire l’an prochain par une nouvelle poussée de croissance, symbole d’une ligue qui est désormais définitivement ancrée dans le paysage local et international (rappelons que selon nos calculs, la MLS est le 4e championnat du monde en 2013). A l’aube de ses 20 ans, la MLS ne se pose plus de questions quant à sa stabilité financière, portée par un système qui a désormais fait ses preuve et auquel l’adjonction du Designated Player, originellement réservé à David Beckham concerne désormais bien plus qu’une seule équipe de Galactiques puisqu’ils sont désormais 18 sur 19 à en posséder un, 11 à en avoir deux ! Car ne nous y trompons pas, pour ses 19 ans, la MLS propose un casting impressionnant en termes de joueurs confirmés et futures stars de demain (l’exemple Fredy Montero doit désormais finir de vous convaincre du vivier de talent présent en MLS). Au point qu’on vous propose une présentation de la saison comme jamais L-O n’en avait fait : conférence par conférence, club par club.

Conférence Est : New York pour vaincre la malédiction


La conférence Est, longtemps dominée par l’Ouest, sera cette saison celle du champion sortant, le Sporting Kansas. Possédant l’une des formations les plus complètes la saison dernière, le Sporting n’a rien perdu cette saison, misant sur une stabilité qui fera sa force. Seul départ notable, celui de Jimmy Nielsen, son gardien viendra quelque peu troubler l’intersaison (et encore, on exagère). Reste que les stars sont restées, à l’image d’un Claudio Bieler longtemps annoncé partant mais revenu avec un faim intacte. On retrouvera donc notre frenchie Aurélien Collin, l’un des hommes clés de la fin de saison, le maître à jouer Benny Feilhaber, les centres redoutables de Graham Zusi, le toucher de l’ancien de la Masia, Oriol Rosell auxquels on ajoutera l’arrivées de jeunes talents très attendus comme Erik Palmer-Brown, défenseur de tout juste 17 ans que la Juventus a tenté (en vain pour l’instant) d’arracher en janvier dernier, ou encore le jeune colombien Jimmy Medranda que le club a finalement signé. Avec Paul Vermes aux commandes, le Sporting reste favori de sa conférence et grand candidat à sa propre succession.

Mais la concurrence s’annonce rude cette saison à l’Est. Il y aura tout d’abord les habituels Red Bulls. Rois du Grand Huit, capables d’alterner instants magiques et moments de pure catastrophe, les coéquipiers de Thierry Henry ont commencé par vaincre une première malédiction : celle de rentrer bredouille à l’heure des comptes en fin de saison après avoir réussi à remporter le Supporters’ Shield. Anecdotique ? Pas tant que cela. Car les Red Bulls ont pour habitude de s’effondrer au dernier moment, surtout lors des play-offs. La saison passée encore vint illustrer cela. Pour la nouvelle saison, et c’est assez rare pour le signaler, New York est resté sage : pas de transferts fracassant, pas d’argent jeté par les fenêtres, les Red Bulls s’offrent une mini-cure d’austérité (départs de Barklage et Holgersson pour diminuer la masse salariale par exemple) et décident de s’appuyer sur le même groupe que l’an passé. Signe que les temps changent. Pour 2014, la recette restera donc la même, l’attaque dépendra du rendement du duo Henry – Cahill dont on se demande si avec l’arrivée de la Concachampions, ils pourront suivre la cadence. Reste à savoir si derrière, l’arrivée d’Armando Lozano parviendra à stabiliser une arrière garde capable du meilleur mais surtout du pire.

Autre sérieux prétendant, Toronto. Vous avez bien lu. Antépénultième l’an passé, dernier l’année d’avant, le TFC a semble-t-il décidé de changer les choses cette saison et s’offre l’un des recrutements les plus impressionnants de la ligue. Mickael Bradley, Jermaine Defoe, Gilberto, le TFC s’offre trois Designated Players et y ajoute le retour de De Rosario. Ajoutez à cela Júlio César dans les buts et vous comprendrez que jamais Toronto n’a disposé de pareil effectif. Reste à Ryan Nelsen de parvenir à faire prendre la mayonnaise mais il serait impensable de ne pas voir le club canadien accrocher les play-offs pour la première fois de son histoire.

Autre candidat aux play-offs, les Revs. Emmené par leur star de 19 ans, Diego Fagundez et ses 13 buts et 7 passes décisives l’an passé, New England parvient à conserver définitivement son capitaine et tour de contrôle défensive Jose Goncalves et peut compter sur l’expérience acquise par son jeune groupe l’an passé et un solide milieu (Rowe – Nguyen aux cotés de Fagundez) pour aller chercher une place en play-offs. Reste à savoir si le départ d’Aguledo sera compensé par les arrivées de Charlie Davies, Dimitry Imbongo et Teal Bunbury. Passé de l’ennui à l’une des équipes les plus intéressantes de la Ligue, les Revs sont à la croisée des chemins.

Houston Dynamo, c’est l’une des grandes certitudes de la MLS. Jamais éblouissants en période de saison régulière, les oranges du sud restent les grands spécialistes des play-offs, les rois pour déjouer les pronostics en MLS Cup. Difficile alors de se lancer à parier sur une bonne saison régulière, d’autant que la franchise est restée assez sage pendant l’intersaison, pire semblent surtout amoindris, ce qui pourrait avoir de terribles conséquences pendant la Coupe du Monde qui verra certains joueurs clé partir au Brésil (on pense à Boniek Garcia). Mais Houston reste Houston, toujours oublié des bookmakers, toujours présent au meilleur des moments.

Derrière, Chicago espère ne pas revivre la saison 2013. Après un départ totalement raté, les hommes de Klopas, portés par un Mike Magee en fusion avait failli décrocher une place en MLS Cup. Klopas parti (nous allons y revenir), le destin des Fire est désormais porté par Franck Yallop dont la première mesure aura été de renforcer une arrière garde plus perméable qu’une éponge l’an passé. Jhon Hurtado et Lovel Palmer formeront désormais l’axe central des Fire qui semblent désormais vouloir abandonner leur stratégie basée sur la contre-attaque à outrance pour lui préférer un système basé sur un pressing haut. Reste que les questions sont plus nombreuses que les certitudes : l’axe défensif sera-t-il enfin solide ? Magee pourra-t-il reproduire une saison comme la saison 2013 ? Les gamins Benji Joya et Harrison Shipp peuvent-ils tenir toutes les promesses placées en eux ? Si les réponses sont affirmatives à ces trois questions, Chicago pourrait bien venir se mêler à la lutte pour les play-offs.

Restent enfin quatre équipes à qui on promet une saison plus délicate.

Avec l’arrivée de Klopas aux commandes, l’Impact espère gommer la terrible fin de saison dernière qui les aura vus tout perdre pour finalement être écrasés par les Dynamos dès le premier tour des play-offs. Que reste-t-il désormais de cette saison où les plus vifs espoirs sont rapidement devenus de vrais cauchemars. Alessandro Nesta est parti, Di Vaio pour une dernière pige, Hassoun Camara pour les frenchies, l’Impact reste cependant une grande interrogation. Avec Klopas aux commandes, on peut d’ores et déjà s’attendre à une équipe qui attend pour mieux contrer avec dans le rôle du duo à suivre et dépositaire du jeu, la connexion Patrice Bernier-Hernán Bernardello. Ajouté à cela l’arrivée du prometteur uruguayen Santiago González, Montréal peut espérer jouer la cinquième. A condition de ne pas dépendre uniquement de Marco Di Vaio.

Difficile de parier également sur Philadelphie. Décevants l’an passé, les Zolos de Sébastien Le Toux ajoutent un troisième français à leur roster avec l’ancien sochalien Vincent Nogueira, misent sur l’expérience de l’argentin Cristian Maidana et mettent le paquet à l’intersaison pour s’offrir Maurice Edu qui devrait être l’un des hommes clés d’une bonne saison pour l’Union. A Columbus, la reconstruction par Gregg Berhalter se poursuit. Après avoir redonné quelque peu vie au Crew, l’ancien international américain a profité de l’intersaison pour renforcer sa défense avec notamment l’arrivée de Michael Parkhurst, joueur intelligent et expérimenté qui pourrait aider à apporter quelque sérénité. La grande interrogation restera cependant devant où tout dépendra encore du duo Higuain – Oduro, les seuls véritables dangers en 2013. Quand on sait que ces deux joueurs ont en commun leur irrégularité, les prédictions deviennent difficiles pour le Crew.

Reste enfin le cas DC United. Plus mauvaise équipe de 2013, auteur du hold-up du siècle en US Open Cup, DC garde le même coach, Ben Olsen, et constitue une sorte de vieux habitués de la MLS pour reconstruire : Davy Arnaud, Bobby Boswell, Jeff Parke, Sean Franklin, Fabian Espindola et Eddie Johnson, autant de pré et post-trentenaires qui auront pour mission d’éviter un nouveau fiasco à l’une des équipes les plus médiocres de ces dernières années (pour ne pas dire de l’histoire). Quand on se souvient que DC fut longtemps l’un des clubs modèle de la MLS, on espère vraiment les voir revivre.

Pronostic de LO :

1-      Sporting Kansas

2-      New York Red Bulls

3-      Toronto FC

4-      New England Revolution

5-      Houston Dynamo

6-      Chicago Fire

7-      Philadelphia Union

8-      Montreal Impact

9-      Columbus Crew

10-     DC United

Conférence Ouest : les nouveaux monstres

C’était déjà l’une des équipes les plus excitantes de la saison passée, ce devrait être encore mieux cette saison. Les Timbers de Caleb Porter, portés par le magicien Diego Valeri, ont probablement offert le recrutement le plus sexy de toute la MLS : Norberto Papparatto et Jorge Villafana pour renforcer la défense auxquels s’ajoutent deux stars offensives : Steve Zakuani, arraché au rival Seattle et surtout l’icône Gastón « La Gata » Fernández, qui devrait jouer le rôle du nouveau playmaker. Séduisante l’an passé, l’armée de Portland s’annonce comme encore plus excitante cette saison. Au point que les Timbers sont nos grands favoris pour le titre. Rien que ça.

Mais la conférence Ouest reste la plus forte sur le papier. Dans l’ombre des Timbers, ils seront quatre à pouvoir prétendre également au titre suprême. A commencer par le dernier finaliste, le Real Salt Lake. Certes les Royals ont probablement subit le plus gros départ de leur histoire avec leur coach Jason Kreis, mais la force de la maison Real Salt Lake reste la sérénité. Jeff Cassar, l’ancien assistant, est promu coach, première véritable expérience. Et toujours aucun affolement : peu de mouvements du côté de Rio Tinto, le système devrait rester identique à l’époque Kreis. Reste à savoir

Sérénité également du côté de Los Angeles. Le Galaxy ne cède pas non plus aux habituelles gesticulations d’intersaison mais se concentre sur quelques détails qui auront finalement manqué l’an passé dans le sprint final. Le brésilien Samuel arrive devant pour épauler les deux vétérans Donovan – Keane et apporter sa taille, ce que faisait parfaitement Edson Buddle en 2013. Reste que la grande question demeure sur la capacité à Bruce Arena de parvenir à tirer le meilleur d’un groupe expérimenté certes mais qui semble toucher à la fin de son cycle. Néanmoins, le Galaxy a les armes pour jouer le top 3 de la conférence.

Car Seattle, que l’on pouvait attendre à cette place, a décidé de tout chambouler. Malgré une cinquième année en play-offs l’an passé, les Sounders procèdent à un ménage sans précédent. 10 départs, dont ceux du buteur Eddie Johnson, du maître à jouer et capitaine Mauro Rosales, du gardien Michael Gspurning et pire, de Steve Zakuani cédé à l’ennemi Portland, autant d’arrivées, la sixième saison de Sigi Schmid a tout du dernier baroud d’honneur. Stefan Frei, longtemps stoppé par des blessures, et ses 3 matchs en 2 ans, gardera désormais les buts, Chad Marshall vient pour sécuriser la défense, Kenny Cooper pour apporter son poids en attaque (les fans des Sounders prient pour qu’il retrouve son niveau de New York). Mais l’essentiel de l’atout offensif de l’équipe reposera désormais sur le duo Dempsey – Martins. Avec un vestiaire semble-t-il apaisé, Seattle espère enfin aller jusqu’au titre. Si ce n’est pas l’année ou jamais pour Schmid, cela y ressemble fortement.

Mai 2012, au soir d’une victoire héroïque, Steven Lenhart déclarait « Goonies never say die ! ». 2013 aura pourtant été une longue souffrance pour San José. Avec un trio Wondo – Lenhart – Gordon bien en deçà de ses performances de l’année précédente, les Earthquakes, malgré une fin de saison en trombe, ont raté le wagon des play-offs une saison après avoir été meilleure équipe de la ligue. Pour 2014, peu de changements sur le terrain. Les grands changements sont sur le maillot avec un nouveau logo et dans les tribunes avec un nouveau stade arrivant en 2015. Sur le terrain donc, tout dépendra encore du trio magique mais il est à parier que les Quakes accrocheront une place dans le bon wagon. Car un tel club ne meurt jamais.

Derrière les cinq ogres de la conférence, la saison risque d’être plus compliquée pour les quatre autres. Premier d’entre eux, les Whitecaps. Déjà affaiblis par le bras de fer entamé et gagné par leur meilleur buteur Camillo Sanvezzo à l’intersaison, Vancouver a passé plusieurs semaines à se chercher un nouveau coach. Yallop et Bradley ayant refusé le poste, c’est finalement Carl Robinson, ancien assistant du licencié Martin Rennie, qui prend les rênes de l’équipe. Sur le terrain, si les clés du jeu seront données au chilien Pedro Morales, les Whitecaps semblent souffrir d’un vrai manque d’atout offensif et la saison 2014 sonne comme une saison de transition.

Ce n’est rien en comparaison des Colorado Rapids. Le champion 2010 a vécu une intersaison absolument désespérante pour ses fans. Premièrement parce qu’avant le 8 mars, soit le départ de la MLS, il n’y avait toujours pas de coach nommé ! C’est donc finalement Paulo Mastroeni, intérimaire depuis janvier qui sera finalement confirmé. Alors qu’attendre de la saison ? Avec aucun véritable renfort à l’intersaison, on serait tenté de dire pas grand-chose. Ce serait faire offense aux joueurs présents. Car entre les Dillon Powers, Deshorn Brown, et autres Chris Klute, le talent ne manque pas dans cette jeune formation où tout semble encore à construire. Et comme ils n’ont rien à perdre, les Rapids en deviennent finalement plus dangereux que prévu (même si on n’y croit pas trop).

Principal changement à Dallas, l’arrivée sur le banc d’un ancien de la maison, Óscar Pareja. Avec l’arrivée du technicien colombien, les texans s’offrent un changement de philosophie et entrent dans un nouveau cycle. Qui dit nouveau cycle, dit bouleversements dans l’effectif. Plusieurs anciens sont libérés et Dallas s’appuiera désormais sur une génération de jeunes joueurs qui va devoir porter le style très sud-américain du nouveau coach. Si le résultat ne devrait pas être pour 2014, Dallas a tout pour être un sérieux prétendant en 2015.

Reste enfin l’équipe qui n’en finit plus de faire rire la MLS : Chivas. Cela peut paraître sévère mais l’histoire des Goats n’en finissait plus de tourner au ridicule. Entre mauvaise gestion en coulisse, stratégies ratées, entraîneurs dépassés et joueurs non concernés, Chivas avait pris la mauvaise habitude d’être la risée de la MLS (quand ils ne faisaient pas honte). Mais tout cela est terminé. La MLS a racheté le club, l’éloignant du terrible Jorge Vergara, ce sera donc la dernière année de Chivas. Le club va être ensuite remis en vente, changer probablement de nom, mais restera à Los Angeles (avec pourquoi pas un nouveau stade). Avec l’opération « Sauvons le soldat Chivas », les Goast vivront-ils une saison de transition ? Possible mais pas si sûr. Car avec l’arrivée de Rosales venu de Seattle, Chivas s’offre le meneur de jeu qui leur manquait jusqu’ici. De là à en faire un outsider, il y a un pas que nous ne franchirons pas.

Pronostic de LO :

1-      Portland Timbers

2-      Real Salt Lake

3-      Los Angeles Galaxy

4-      Seattle Sounders

5-      San Jose Earthquakes

6-      FC Dallas

7-      Vancouver Whitecaps

8-      Colorado Rapids

9-      Chivas USA

Premières journées

Si Gata Fernandez a parfaitement réussi ses débuts à Portland (2 buts en 2 matchs, 2 buts ayant sauvé le nul à son club), les Timbers attendent encore un premier succès. Au rayon des mauvais départs, Montréal et New England pointent en tête avec 2 défaites en 2 matchs (aucun but marqué pour les Revs). Devant, Houston démarre avec un deux sur deux, les Red Bulls souffrent, tout comme le champion sortant (un nul, une défaite). A l’Ouest, Vancouver, Chivas, Dallas et Salt Lake sont devant. Signalons enfin les débuts de San José : menés 3-1 chez eux par le Real Salt Lake, les Goonies reviennent dans les derniers instants. Jamais morts on vous disait…

Résumé de Houston - Montréal

Résumé de Portland – Chicago

Résumé de San José – Real Salt Lake

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.