Sixième semaine de MLS et les choses ne s’arrangent pas pour bien des favoris et prétendants. Des du champion sortant au dernier finaliste en passant par les deux New-York, les débuts de saisons des têtes de gondoles sont bien en deçà des espérances.

Au bout de six semaines de compétition et donc, pour la plupart, cinq matchs de disputés au minimum, il est ainsi possible de faire un premier bilan sur la cuvée 2016 de la MLS. Et lorsqu’il s’agit de s’intéresser aux grands prétendants pour le titre, ce bilan fait mal.

A l’Est, on attendait de retrouver le trio Red Bulls – Toronto – Crew aux premières places. Six semaines plus tard, le trio est aux trois…dernières ! Pour la revanche de la demi-finale de Conférence, Montréal s’est vengé face à un Crew qui n’a toujours pas décroché la moindre victoire cette saison. Toujours privé d’un Didier Drogba qui a annoncé qu’il lui faudrait encore un mois et demi pour être véritablement prêt (espérons pour lui qu’il le soit d’ici les play-offs), l’Impact a su parfaitement maîtriser un Colombus à qui il manque tout. De l’efficacité offensive symbolisée par les incroyables ratés de Kamara, Finlay et Meram, à la rigueur défensive comme sur cette offrande pour Nacho Piatti qui servait Ontivero pour la plus belle occasion du premier acte ou sur le marquage lâche d’Afful sur l’ouverture du score d’Hassoun Camara dès le retour des vestiaires. Mené au score, le Crew allait ensuite se liquéfier laissant les Piatti et autres Oduro dévorer les autoroutes laissées par une défense totalement absente. Montréal s’impose ainsi 2-0 et laisse Columbus dans sa crise. Les choses vont devoir changer du côté du Crew (et on ne parle pas que du maillot).

Du côté de Toronto, on a rapidement compris que le duel face à New England allait s’avérer des plus délicats, la première situation du match, dès la première minute, soulignant les largesses d’une défense ne sachant pas véritablement s’aligner et qui concédait l’ouverture du score au quart d’heure après une séquence de circulation devant la surface. On pensait alors que le TFC allait s’écrouler mais il n’en fut rien et les rouges peuvent compter sur leur duo Altidore – Giovinco pour se sortir des situations les plus compliquées. Sur l’un des contres qui s’offraient à eux, le premier servait le second qui allait inscrire le but de l’égalisation sur la seule frappe cadrée du match de Toronto. Derrière, les regrets étaient pour New England qui se voyait refusé le but de la victoire pour une historie de ballon sorti en six mètres bien peu évidente.

Le contenu aura cependant été bien différent pour les Red Bulls. Car si on oublie les incroyables erreurs défensives qui ont abouti aux deux buts du Sporting Kansas le reste de la rencontre n’aura été qu’une succession de vagues rouges et blanches. Au point de se demander encore comment New York a fait pour ne pas marquer. Entre le penalty mal tiré par un Wright-Phillips très peu inspiré, le poteau trouvé par Klještan et les multiples arrêts de Melia, New York a tout fait pour aller chercher la victoire, les 21 tirs et 65 % de possession à l’issue du match en attestant. Reste que cette quatrième défaite en cinq matchs fait de la meilleure équipe de la saison régulière 2015, l’avant-dernier de la conférence Est.

Conséquence, la tête de la conférence se joue entre quelques outsiders et invités surprises. C’est ainsi que Philadelphia a rejoint Montréal en tête après sa victoire dans l’affiche de la journée opposant les Zolos à Orlando City. Une monstrueuse boulette de Ramos d’entrée de partie offrait l’ouverture du score à Philadelphie, les Lions allaient ensuite revenir dans la partie grâce à Winter avant de nourrir bien des regrets. Car les coéquipiers de Kaká auraient pu (dû ?) virer en tête lorsque le brésilien offrait un but que son coéquipier suisse manquait, surtout car ils allaient tomber sur un dernier coup-franc signé Tranquillo Barnetta à la 90e minute de jeu avant de voir Winter manquer l’égalisation à cause d’un Andre Blake exceptionnel dans ses buts quelques instants plus tard (le portier jamaïcain a probablement signé l’arrêt du mois).

Pendant ce temps à l’Ouest la situation des Sounders et autres Timbers n’est guère plus rassurante. Alors que Seattle parvenait à arracher un nul miraculeux face à Houston après avoir encaissé un but assez incroyable de nonchalance de Barnes, le champion sortant se déplaçait à Los Angeles. Après un premier acte assez terne, ce sont les Timbers qui ouvraient le score par l’inévitable Adi et ont longtemps cru au hold-up devant les innombrables ratés des californiens. Alors que la polémique de la non exclusion de Nigel De Jong allait faire rage suite à son agression sur Nagbe, le Galaxy allait sauver le nul sur une tête plongeante de Borchers contre son camp. Reste que ce match nul aura été bien loin du niveau dont on était en droit d’attendre de deux candidats au titre, le chantier reste important.

Finalement, le seul prétendant à véritablement assumer son rôle est le Real Salt Lake. Profitant du nul entre Dallas et les Quakes, les Clarets and Cobalt ont pris la deuxième place de la conférence grâce à une victoire arrachée au Rio Tinto face aux Rapids. Malmenés en première période, frisant à de multiples reprises la correctionnelle mais sauvés par un excellent RImando quand il n’était pas suppléé par ses défenseurs sur la ligne, les hommes de Cassar ont attendu le second acte pour prendre le match en main et ouvrir le score sur une offrande de Zac MacMath sorti à la pêche alors que ses deux centraux semblaient contrôler Plata et permettant à la mobylette équatorienne d’ouvrir le score. Movsisyan marquera un second but pour le Real en fin de rencontre, but refusé pour un hors-jeu limite, Salt Lake, dernier invaincu est bien dans le rythme, poursuivant sur la belle double confrontation face aux Tigres en CONCAChampions.

 

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Photo : Minas Panagiotakis/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.