
Deux franchises canadiennes à l’Est, un régulier et un revenant à l’Ouest, le dernier carré de la MLS 2016 est des plus inédit. Et annonce deux finales de conférences des plus indécises.
New-York 0, Canada 2
Tombé à l’aller sur la plus petite des marges, les Red Bulls abordaient le retour avec le surplus de confiance donné par un incroyable bilan à domicile. Invaincu depuis avril dernier (15 victoires, 2 nuls), les hommes de Jesse Marsch, meilleure équipe de l’Est, avaient en effet largement les moyens de s’opposer à l’Impact, les visiteurs n’ayant jamais connu autre chose qu’une victoire lors des 7 affrontements précédents ce rendez-vous de play-off. C’était oublier que ce Montréal-là est aussi imprévisible qu’il était à la rue à la fin de l’été (2 victoires en 10 matchs entre le 1er août et le 18 septembre). Imprévisible et sans doute destiné au grand comme aiment désormais à le croire ses supporters. Car après avoir écrasé un DC United qui était annoncé favori au premier tour des play-offs, Montréal a récidivé. On s’attendait à ce que les visiteurs vivent un enfer en début de match, subissant la pression haute signature de ces Red Bulls, ils ont finalement plutôt bien géré leurs hôtes jusqu’à une énorme erreur de Cabrera dont la perte de balle aboutissait à un penalty en faveur des hommes de Marsch. Mais, fautif sur le penalty, Evan Bush sortait la tentative de Sacha Klještan. Premier signe et tournant du match. Car ensuite, si Klještan s’offrait une nouvelle belle situation en fin de premier acte, dès le retour des vestiaires, New-York subissait Nacho Piatti. L’Argentin était servi côté gauche, entraînait Duvall dans une danse conclue d’une violente frappe du gauche sous la barre. Montréal comptait alors deux buts d’avance, New-York était KO, continuait de gâcher tout ce qui se présentait à lui et si Wirght-Phillips égalisait un temps, Piatti donnait une leçon de réalisme aux locaux en s’offrant un doublé en fin de match. Montréal s’offre la meilleure équipe de l’Est, continue de déjouer les pronostics et peut rêver grand.
Si le coup est dur pour les Red Bulls, il n’est rien en comparaison du cataclysme New-York City. Capables de tout, les hommes de Patrick Vieira ont surtout montré qu’ils étaient capables du pire. Après une défaite sèche à Toronto, les Citizens n’avaient d’autre choix que d’aller chercher un exploit. Ils n’auront pas même eu le temps de l’espérer. Sixième minute de jeu, Giovinco s’amusait de Chanot, Toronto s’offrait son but à l’extérieur. Un quart d’heure plus tard, la fourmi atomique s’en allait chercher un penalty qu’il transformait puis Altidore s’amusait de la pseudo-défense de City moins de dix minutes plus tard. En une demi-heure, l’affaire avait été pliée. New-York allait bien réagir, tenter au minimum de sauver la face mais rien n’y faisait. D’entrée de second acte, Giovinco récupérait une horreur de passe en retrait et servait Johnson qui offrait à Osorio le but du 4-0 avant que l’Italien ne vienne ensuite clore la démonstration des Reds, jamais véritablement inquiété par ses adversaires. Le City de Vieira avait beau se convaincre que son attaque allait lui permettre de renverser des montagnes, la quatrième pire défense de la ligue ne pouvait décemment pas envisager un grand parcours en play-offs, au moment où ce sont justement les défenses qui prennent le dessus. La leçon est dure mais si ce City veut un jour jouer le titre, il devra rapidement la retenir.
Un danger nommé Seattle
Les habitués vous le diront, les play-offs MLS ne sont pas une affaire de régularité sur une saison mais plutôt une histoire de dynamique du moment. La plus belles des illustrations reste Seattle. Totalement transformés après notamment l’arrivée de Nico Lodeiro, les Sounders avaient atomisé Dallas, meilleure équipe de la MLS, en ouverture de leur demi-finale de conférence (avec un énorme Lodeiro) et pouvaient se contenter de gérer au retour au Texas, ce qu’ils ont fait à la perfection. Car si Dallas a tenté de rapidement ouvrir le score pour entretenir l’espoir, les Sounders ont placé quelques contres qui ont rapidement calmé les ardeurs des locaux, le plus beau pour Morris qui, servi par Lodeiro, manquait le but vide. Mais la furia texane allait payer. Multipliant les situations sur les cages de Frei, Dallas ouvrait le score en milieu de premier acte en pouvait alors imaginer un scénario des plus fous. Lodeiro trouvait le poteau en fin de premier acte, trouvait Valdez en début de second sans que le Paraguayen à cadrer. Deux avertissements non reçus par Dallas. Alors l’Uruguayen se chargeait de mieux le faire passer, seul face au but, il égalisait et ruinait alors tout espoir à Dallas. Les hommes d’Oscar Pareja reprenaient immédiatement les devants mais le mal était fait. Seattle continue de tout renverser sur son passage et décroche son billet pour la finale.
En finale de Conférence, les Sounders rencontreront une exception : les Colorado Rapids. Exception car s’il est une équipe régulière cette saison, c’aura bien été les Rapids. Le 4-2-3-1 de Pablo Mastroeni avait un déficit d’un but à remonter face au Galaxy. Il ne leur aura fallu qu’une mi-temps pour y parvenir, sur une merveille signée Shkelzen Gashi. S’en sont suivi une multitude d’occasions pour les locaux, emmenés par la machine à perforer Jermaine Jones. Mais il faudra finalement une séance de tirs au but pour départager les deux équipes. Los Angeles, et son unique frappe cadrée dans le match, n’allait pas tenir, Colorado s’impose et retrouvera Seattle en finale, une formation que les Rapids ont battu à deux reprises cette saison. Mais les play-offs ne sont pas une affaire de certitude.



