Matchs aller des finales de conférence. Pendant que le Canada s’enflammait pour un duel national, l’Ouest opposait la régularité et la forme du moment.

Le Canada était en ébullition pour le premier choc des finales de conférence, Montréal accueillant Toronto. Et tout a commencé par une énorme blague : faute de lignes convenablement tracées, le match a été retardé de 45 minutes, le temps d’en tracer de nouvelles. On ne fera pas d’autres commentaires…

Une fois que le duel a pu commencer, il a pourtant offert un superbe suspense. Suspense au final alors qu’on a longtemps craint la déroute pour le TFC, le final fut bien plus serré que prévu. Il ne fallait que neuf petites minutes pour que le jeu direct de l’Impact ne vienne perforer l’arrière garde rouge, Dominic Oduro, servi d’un amour d’ouverture par Bernier, s’en allant seul tromper Irwin. Il ne fallait ensuite que 120 secondes pour que Nacho Piatti serve Mancosu, seul joueur en mouvement entre les plots rouges placés dans la surface pour le 2-0. Il n’y avait alors qu’une seule équipe sur le terrain, l’arrière garde de Toronto ressemblant aux Champs-Elysées un 15 août. Oduro mettait Irwin à contribution en milieu de premier acte, au retour des vestiaires, Greg Vanney n’avait semble-t-il rien corrigé, son TFC laissant encore d’incroyables espaces. Pour preuve, le but du 3-0 sur lequel Ambroise Oyongo avait pu tranquillement avancer sur 50 mètres sans que personne ne l’en empêche ou envisage de le gêner. L’affaire semblait alors définitivement pliée, l’Impact mode coupe semblant au-dessus et capable de gérer comme il avait su le faire en CONCAChampions en 2015. Mais finalement Greg Vanney allait tout changer et le match allait basculer. Cooper et Osorio out, Johnson et Ricketts in, Toronto se réorganisait, Giovinco reculant d’un cran. Et tout se fluidifiait grâce notamment au fait que l’Italien pouvait véritablement influer sur le jeu. Il servait alors Altidore pour la réduction du score, il était ensuite au départ d’une action à quatre, Altidore et Ricketts combinant pour servir Bradley pour le 2-3. Le puissant avant-centre américain menaçait encore Bush mais le score n’évoluait plus. Faute de s’être réveillé trop tard, Toronto devra remonter un but au retour.

On s’attendait à un choc équilibré entre l’une des équipes les plus régulières de la saison, les Colorado Rapids, et celle qui a probablement la meilleure dynamique sur les dernières semaines, les Seattle Sounders, on a été servi. Ce sont les visiteurs qui démarraient le mieux, se lançant rapidement à l’assaut de leurs adversaires et ouvrant rapidement le score à la suite d’un mouvement collectif d’une grande fluidité (avec une géniale inspiration de Gashi) que la frappe déviée de Kevin Doyle convertissait en but. De quoi alors éteindre le CenturyLink Field ? Pas vraiment. Car emmené par un Christian Roldan toujours aussi précieux (et efficace), conduit par son facteur X, Nico Lodeiro, Seattle a réagi. Le dernier servait le premier dont la frappe relâchée par MacMath profitait au rookie Jordan Morris qui égalisait six minutes plus tard. Si l’ancien de la maison, Sébastien Le Toux faisait passer un premier frisson, les meilleures occasions du premier acte étaient ensuite pour les Sounders, la tête de Lodeiro et la reprise à bout portant de Nelson Valdez, le tout en moins d’une minute, étaient sorties par MacMath impérial. Arrivé en juillet dernier en provenance de Boca, Lodeiro allait une fois encore faire basculer la rencontre en allant chercher et transformer un penalty à l’heure de jeu, inscrivant ainsi son quatrième but en play-offs, son huitième en 17 apparitions avec les Sounders. Comme à son habitude, l’Uruguayen faisait tout et se procurait encore une énorme situation à l’entrée du dernier quart d’heure, sa frappe enroulée tutoyant la lucarne de MacMath. Colorado allait pourtant avoir de quoi nourrir quelques regrets, notamment sur cette énorme occasion pour Le Toux qui ne levait pas la tête et oubliait Marlon Hairston seul aux six mètres. Voilà comment les Rapids devront désormais lutter pour remonter un tout petit but de retard ce dimanche.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.