Quarante-et-un buts, trois rouges, de la neige, un hommage plein d’émotions et même Toronto qui gagne, la première semaine de MLS a déjà été riche. Retour sur les faits marquants.
Guide de la saison
Le match de la semaine : Seattle Sounders 4-1 Cincinnati
Les grands débuts de la vingt-quatrième franchise de la MLS se faisaient au CenturyLink Field de Seattle. Un déplacement loin d’être des plus simples qui débutait surtout par un magnifique hommage à Sigi Schmid, ancien coach du club décédé en fin d’année dernière. Une fois l’émotion passée, il a fallu se concentrer sur le terrain et si l’on retiendra évidemment la merveille de Bertone qui restera dans l’histoire comme le premier but de Cincy en MLS, pour le reste, on n’aura vu que du vert et assisté à un retour gagnant, énième come-back à l’américaine : celui de Jordan Morris. Cela faisait quinze mois qu’il n’avait pas foulé la pelouse de son CenturyLink Field et l’enfant de Seattle (lire son portrait) a su célébrer comme il le fallait son grand retour en s’offrant un doublé. Mais la performance de JoMo n’est pas le seul fait notable de ces Sounders sauce 2019. Car le 4-2-3-1 de Schmetzer fonctionne à merveille et se repait des moindres espaces laissés par l’adversaire. Avec Nico Lodeiro en créateur de danger par ses passes (l’Uruguayen est décisif sur les deux premiers buts), avec Víctor Rodríguez machine à perforer côté gauche et le redoutable Raúl Ruidíaz en buteur (un poteau et un but pour le Péruvien, quatorzième but en dix-sept apparitions surtout un taux de but / match proche de celui de Josef Martínez – 0.86 pour le Vénézuélien, 0.82 pour le Péruvien), ces Sounders ont confirmé leur statut de prétendant et surtout, réussi leurs débuts en signant le carton de la semaine. Côté Cincy, on attendra évidemment quelques semaines avant de dresser un premier bilan tant il est vrai que question baptême du feu, les bizuts de la ligue vont tout de même devoir rapidement se mettre dans le rythme pour s’éviter une déprime en guise de débuts.
Minnesota convainc, Toronto gagne, Atlanta tombe
On les attendait au tournant, on n’a pas été déçu. Si tout n’est pas encore parfait (logique tout de même, ce n’est que le premier match), on pense notamment à la sortie bizarre de Manonne sur l’ouverture du score des Whitecaps, ou ses les errements défensifs sur les phases arrêtées (qui vont coûter une frayeur de fin de match), les Loons ont montré qu’ils allaient enfin pouvoir être pris au sérieux, en tout cas, qu’ils étaient sur le bon chemin. Emmenés par un duo Quintero – Calvo en fusion, les hommes d’Adrian Heath sont allés chercher une victoire en déplacement en guise d’ouverture de saison. L’Équatorien avait bouclé 2018 sur 11 buts et 15 passes décisives en 27 matchs, il débute 2019 avec un but et deux passes décisives, assumant donc toujours aussi parfaitement son rôle de DP. Cette victoire n’est pas anodine. D’une part le contenu aura été bon, Minnesota rentre avec la possession et les frappes, son pressing haut a souvent perturbé les Whitecaps et l’équilibre semble trouvé. D’autre part car sur le plan purement comptable, ce n’est que la cinquième dans l’histoire du club en MLS (en 37 matchs disputés donc), il n’y en avait eu qu’une la saison dernière. De quoi donc engranger du capital confiance pour la suite et confirmer ce que Heath a annoncé : « un nouveau Minnesota ».
Ailleurs, la première journée a vu le champion Atlanta United tomber d’entrée, face à sa bête noire DC United (cinquième défaite face à DC sur les dix-sept concédée en trois saisons de MLS), pendant que son prédécesseur au palmarès, Toronto, a réussi un joli coup. Totalement dominés par Philadelphie en termes de possession et d’occasions, mais largement plus efficaces, les Reds s’imposent 3-1 grâce notamment à un doublé de Bradley et auraient pu aggraver le score sans un énorme Andre Blake dans les cages de l’Union. Le chantier est encore en cours mais le positif reste dans le fait de n’avoir concédé qu’un but, sur penalty, et donc montré que là où sa défense explosait l’an passé, cette année, elle pouvait plier sans rompre, notamment grâce à un excellent Chris Mavinga.
Pendant ce temps, le Galaxy lance la pépite qui opposait Mexique et USA, Efrain Álvarez, 16 ans, ancien u15 US et depuis u15 et u17 mexicain, qui dépose un caviar pour Steres et permet aux siens d’égaliser avant que le Z vienne offrir la victoire, l’autre club de Los Angeles parvient lui aussi à retourner le match pour faire tomber le Sporting Kansas dans les derniers instants, l’Impact s’impose à San José, quatre matchs se terminent sur un score de parité, notamment le plus dingue d’entre tous.
SnowClasico
Moins huit ! Au moment de donner le coup d’envoi de Colorado Rapids – Portland Timbers, le thermomètre affichait une température record : jamais dans l’histoire de la MLS on avait joué par un tel froid. Ce dont on ne se doutait pas, c’est qu’on allait assister à l’un des matchs les plus épiques de l’année, si ce n’est déjà le plus fou. Car il nous a tout offert. De la neige qui n’a cessé de tomber, colorant de blanc un rectangle vert au coup d’envoi, accélérant comme jamais, à un scénario totalement dingue. Les Rapids lançaient cinq nouveaux joueurs dans leur onze et comme par hasard (non en fait), on a déjà vu l’apport qu’offrira le duo Kamara-Feilhaber. Le premier a ouvert le score, le second s’est offert un slalom pour égaliser dès le retour des vestiaires. Entre temps, Portland a ouvert le score grâce à Valeri qui a repris le rebond d’un penalty accordé au VAR (doublé d’un rouge ultra sévère pour Sjöberg), puis a doublé la mise par Blanco juste avant la pause après quelques arrêts de grande classe d’un Howard décidé à montrer qu’il n’était pas mort. Alors les Rapids ont fait preuve de caractère, qu’importe les conditions contraires (csc de Wynne), résistant encore grâce à Howard, et, alors que la neige n’avait cessé de tomber, les hommes d’Anthony Hudson allaient sauver un point aux airs de victoire grâce à un gamin, Andre Shinyashiki, Brésilien au numéro 99 qui fêtait ses premières minutes en MLS. Totalement fou improbable, mais tellement MLS.
Résultats
