Coup d’envoi de la saison numéro 25 du championnat nord-américain. Avec deux nouveaux venus, une multitude de prétendants et toujours l’ambition affirmée de ne cesser de croître, la MLS ne se pose pas sur son quart de siècle pour contempler le temps passé et veut continuer d’avancer. Le tour du propriétaire.

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25, 2, 26. Derrière ces trois chiffres, pas d’énigme particulière, pas d’addition ratée. Vingt-cinq, comme l’édition de la saison 2020. Cela fait donc désormais un quart de siècle que la MLS représente l’élite du football nord-américain et s’il n’est pas question ici de se poser pour mesurer le travail mené sur cette période, il est évident que les progrès réalisés sont colossaux, au points que désormais, plus personne n’esquisse le moindre sourire moqueur à l’idée d’évoquer le championnat. Deux, ce sont les deux petits nouveaux qui vont faire leurs débuts cette saison : le médiatique Inter Miami du non moins médiatique David Bekcham, qui attire tous les projecteurs de la planète foot, et le discret Nashville, symbole de cette MLS bipolaire. Tout cela pour porter donc le total des participants à vingt-six, répartis en deux conférences de treize, pour une saison régulière de trente-quatre matchs (vingt-quatre matchs face aux autres membres de la conférence (aller-retour donc) et dix matchs face à dix des treize autres membres de l’autre conférence). À l’issue de ces trente-quatre journées, le vainqueur de chaque conférence se qualifie pour les demi-finales de conférence, les équipes placées de la deuxième à la septième place débutent le premier tour des play-offs. Rien de bien compliqué, mais la promesse d’une belle lutte entre plusieurs ambitieux.

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Du côté des petits nouveaux

Difficile de mettre sur le même plan Inter Miami et Nashville SC. Le premier nommé sera placé dans la conférence Est et attire à lui seul tous les regards avec son board dirigé notamment par David Beckham et dans lequel les habitués de football bolivien reconnaîtront Marcelo Claure, le président du géant Bolívar. Le deuxième animera l’Ouest et n’affichera clairement pas les mêmes ambitions que les Hérons de Floride.

Les Boys in Gold n’évolueront plus dans le First Tennessee Park (devenu First Horizon Park l’an dernier) rendu mythique par l’écran géant en forme de guitare – n’est pas le berceau de la country qui veut, mais dans l’immense Nissan Stadium des Titans. Pour le garnir, pas de stars internationales, pas de transferts ronflant, mais une recette qui a déjà fonctionné par le passé, lorsqu’elle fut conduite par un homme, celui qui a pris les commandes du sportif : Gary Smith. Ce nom n’est pas connu du grand public mais pourtant, en MLS, le Britannique s’est taillé une réputation notamment avec le travail réalisé du côté de Denver. À la tête des Colorado Rapids, Smith avait construit un effectif sans star pour aller chercher la MLS Cup à la surprise générale en 2010. Certes, il n’est pas question ici d’imaginer que dix ans plus tard, il pourra faire de Nashville la sensation de la saison, la MLS a bien changé depuis, mais ce bâtisseur connait le paysage local, saura comment construire pour espérer éviter les démarrages compliqués comme le furent ceux de Minnesota United ou Cincinnati. Pour cela, il va pouvoir tout de même s’appuyer sur des valeurs sûres de la MLS : un duo « californien » David Romney – Walker Zimmerman, un milieu qui cumule plus de deux-cents matchs de MLS, Aníbal Godoy – Dax McCarthy. Ajouté à cela quelques jeunes à fort potentiel tels que Randall Leal et l’ancien international jeune allemand Hany Mukhtar en tant que DP, et l’on obtient quelque chose d’assez cohérent et équilibré pour une première saison.

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Reste donc le cas de l’hyper-médiatique Inter Miami. S’il fallait faire la liste de tous les noms évoqués dans la franchise de David Beckham, on en aurait le tournis. Sauf que non, l’Inter n’a pas de DP nommé Edinson Cavani, ni David Silva. Ce sera plutôt un jeune argentin, Matías Pellegrini, même pas une trentaine de matchs dans l’élite argentine, et un joueur clé des Rayados, bien qu’irrégulier, Rodolfo Pizarro. À leurs côtés, quelques joueurs intéressants car représentant parfaitement cette MLS des années 2020 : Christian Makoun, 19 ans, passé par la Juve et grand espoir du football vénézuélien à son poste (il était l’un des hommes clés des vice-champions du monde U20), Nicolás Figal, vainqueur de la Sudamericana avec Independiente. Des noms que les habitués de LO ont donc déjà forcément croisés. Il ne suffit pas de jeunes talents pour bâtir une équipe, alors l’Inter a misé sur quelques cadres largement habitués de la MLS : Luis Robles dans les buts, A. J. DeLaGarza  ou encore Román Torres en défense (qui va pourtant devoir rappeler à tout le monde qu’il a enfin digéré sa folle année 2018), Will Trapp et Lee Nguyen au milieu, ou encore Juan Agudelo devant. Au final, l’effectif est parfaitement équilibré, semble quelques tons au-dessus de Nashville et donc déjà capable de pouvoir lutter pour le top 7. D’autant que pour coacher le tout, la Team Beckham a choisi Diego Alonso dont le travail au Mexique a déjà largement été reconnu (que ce soit à Pachuca ou aux Rayados qu’il a qualifiés pour la Coupe du Monde des clubs en remportant la dernière CONCAChampions). Reste aussi à savoir si l’Inter pourra continuer à garder ce nom, le géant italien ayant décidé d’aller voir la justice – les âmes taquines ne manqueront pas d’esquisser un sourire à l’idée que Beckham ait choisi un tel nom pour son club.

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Valeurs sûres et interrogations

Reste qu’à l’heure d’évoquer la course au titre, quelques noms habituels vont forcément revenir. À tout seigneur, tout honneur, le champion sortant Seattle est obligatoirement un candidat à sa succession. Obligatoirement car il est désormais connu que même en cas de début de saison poussif, les Sounders sauront réagir au moment venu pour se placer à minima en play-offs. D’autant que si quelques départs sont évidemment à noter (notamment celui de Víctor Rodríguez), le groupe est resté stable par rapport à la saison dernière. On va donc encore retrouver le trio de feu Jordan Morris - Raúl Ruidíaz - Nicolás Lodeiro pour venir dynamiter les défenses adverses. Le grand rival devrait être le Los Angeles FC que tout le monde voyait parti pour décrocher le titre l’an passé. Il faut dire que les Black and Gold ont totalement écrasé la saison régulière, au point que la chute en finale de conférence face aux Sounders a été un vrai choc. Se posait donc la question de savoir comment le LAFC allait réagir pour ne plus courir le risque d’une même déconvenue. La réponse a été brutale : Kenneth Vermeer, ancien portier formé à l’Ajax et passé par Feyenoord, deux pépites sud-américaines au milieu, l’exceptionnel José Cifuentes et l’excellent Francisco Ginella, et enfin, une machine à but (qui semblait manquer à la meilleure attaque 2019 qui a égalé le record historique de la MLS), Bradley Wright-Phillips. On voit ainsi mal comment le LAFC ne pourrait pas se hisser au minimum au même stade que l’an passé tant ce groupe parait tellement supérieur aux autres. Après avoir décroché le record de points en saison régulière l’an passé, le LAFC et le meilleur buteur de l’histoire de la MLS sur une saison, Carlos Vela, semble encore intouchable. À moins que le charme des play-offs ne vienne le rattraper.

Le charme des play-offs, c’est aussi ce qui a permis à Toronto de décrocher une troisième finale en quatre ans. Rien ne semblait l’augurer, surtout après l’horrible série d’avril-juin (trois victoires en quinze matchs), mais, tels des Sounders vêtus de rouge, les hommes de Greg Vanney ont terminé la saison en trombe et déjoué les pronostics. Qu’attendre des Reds cette année ? Une absence de trou d’air qui pourrait leur permettre de viser plus haut, sans doute en surfant sur la dynamique de fin 2019. Car au niveau de l’effectif, rien n’a été grandement bouleversé. Pour cela, il faudra tout de même espérer que les cadres, tels que Jozy Altidore et Michael Bradley seront plus souvent présents sur le terrain, surtout le premier nommé. S’il est ainsi difficile de ranger Toronto dans la catégorie des valeurs sûres, les Reds sont aussi la parfaite transition vers la catégorie des interrogations.

Celles-ci portent essentiellement sur trois franchises : Atlanta United, New York City et Los Angeles Galaxy. Le champion 2018 a mis une dizaine de matchs l’an passé pour digérer l’arrivée sur son banc de Frank de Boer. Si on a, un temps cru que le Néerlandais serait le premier entraîneur à être remercié, cela n’est finalement pas arrivé et si l’on a aussi fini par comprendre que la flamboyance de l’ère Tata Martino était révolue, Atlanta a fini par disputer une belle saison (victoire en US Open Cup, finale de conférence). Pourquoi s’interroger ? Car sur le papier, Atlanta a perdu plus qu’il n’a gagné à l’intersaison. Sa colonne vertébrale a été arrachée : Julian Gressel, le meilleur passeur du club, Darlington Nagbe, le moteur du milieu, Leandro González Pírez, la tour centrale. D’autres ont suivi cet exode massif et peu sont arrivés, ou tout du moins peu de talents équivalents sont arrivés. Tout devrait donc reposer devant sur le duo Pity Martínez – Ezequiel Barco, capable d’être aussi génial qu’exaspérant (et rarement au même moment), pour alimenter la machine à scorer Josef Martínez dans un 3-4-3 qui semble efficace mais semble aussi disposer de peu de profondeur de banc pour tenir une saison.

Du côté de New York City, les interrogations ne reposent pas sur l’effectif, tant celui-ci est finalement resté assez stable (même s’il aurait mérité d’être renforcé sur certains postes, à commencer par la défense). Elles reposent surtout sur la gestion de l’après. Car si les débuts sous Doménec Torrent ont été en mode diesel, la suite de la saison 2019 a été plus qu’intéressante du côté des Blues. À sa place arrive donc Ronny Deila, dont le CV n’est pas véritablement flamboyant (une vraie bonne saison au Celtic et beaucoup de contre-performances depuis) et qui va donc devoir faire le choix d’assurer la succession et surtout s’imposer dans une équipe qui avait acquis quelques certitudes et surtout réalisé une belle saison (deuxième meilleure équipe de saison régulière). Le talent ne manque pas à NYCFC, reste à savoir s’il pourra s’exprimer. Il y aura cependant toujours une certitude pour le club du Bronx, il devrait encore évoluer sur l’indigne terrain du Yankee Stadium. Tellement indigne que le club s’est réfugié à la Red Bull Arena pour son premier match de CONCAChampions, c’est dire…

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Troisième et dernière grande interrogation qui mérite que l’on s’y attarde : le Los Angeles Galaxy. Autant le dire tout de suite, si Zlatan Ibrahimović a toujours su mettre la forme lorsqu’il s’agissait de s’exprimer, sa dernière boutade « vous pouvez retourner voir du base-ball » pour annoncer son départ pourrait ne pas être totalement dénuée de fond. Non pas qu’il n’y aura plus de football du côté de l’historique de LA, loin de là et on va y revenir, mais surtout car du haut de ses trente buts en phase régulière (soit plus de la moitié de son équipe), le géant suédois a été l’arbre qui cachait la forêt. Si certains y voyaient un joueur qui cannibalisait le jeu de son équipe – une fois encore l’avenir nous le dira – le fait est que le Galaxy n’a jamais semblé capable de franchir un palier supplémentaire en raison de la faiblesse de sa défense (la pire des qualifiés pour les play-offs). Alors on pourrait se dire que du côté de Barros Schelotto, on a pris le problème à bras le corps. Il ne semble finalement pas. Car les principales recrues du Galaxy se nomment Aleksandar Katai, ailier virevoltant, pendant de Cristian Pavón, Sacha Kljestan qui a plus un profil de milieu offensif, et Chicharito Hernández. Ce dernier est clairement une grande opération marketing, surtout dans le bassin californien, mais il va désormais se retrouver avec la délicate mission d’être aussi efficace qu’un Zlatan, histoire de prouver que cette équipe ne dépendait pas que de son Suédois. Certes, Los Angeles Galaxy ne manque pas de joueurs de qualité, le duo Lletget – Jonathan Dos Santos au milieu reste un magnifique duo, mais l’équilibre semble bien instable, surtout défensivement (et la seule arrivée d’Emiliano Insúa sur le côté gauche semble bien maigre pour combler ces lacunes). À voir donc si LA souffrait d’une Zlatan dépendance ou de bien d’autres carences.

À la recherche de la surprise

N’allez tout de même pas penser que la MLS 2020 se résumera à ces huit équipes. Derrière, le bal des prétendants est ouvert et ils seront nombreux à venir l’animer.

On peut ainsi citer New England qui revit sous la direction de Bruce Arena, porté notamment par un excellent Gustavo Bou, auquel les Revs adjoignent Adam Buska qui sort d’une belle saison du côté du Pogoń Szczecin. On peut également citer les Red Bulls même si l’intersaison a suscité plus de questions que de certitudes. Robles, Lawrence, Wright-Philips sont partis, comme de nombreux autres. Il semble donc que l’on initie un nouveau cycle du côté de Chris Armas, d’autant que les arrivées ne sont pas aussi renommées mais surtout, très jeunes. De quoi construire certes mais il semble manquer un peu d’expérience au sein de cette équipe, ce qui pourrait être décisif dans les moments qui comptent. L’autre équipe qui mise sur la jeunesse mais lui adjoint l’expérience, c’est Dallas. L’effectif a peu bougé et les arrivées sont un joli mélange de jeunesse et d’expérience, cette dernière case étant remplie par Thiago Santos, près de 150 matchs avec Palmeiras (et deux titres de champion du Brésil) et Franco Jara, dont l’expérience européenne et le parcours à Pachuca sont les preuves d’un CV intéressant. De quoi donc continuer la dynamique de l’an passé, les Toros ayant atteint le premier tour des play-offs, battus sur le fil par le futur champion. Même politique du côté de Salt Lake, où il est bien admis que les Claret and Cobalt sont avant tout là pour promouvoir de jeunes talents. De la génération dorée du début des années 2010, ne reste désormais plus que l’icône Kyle Beckerman pour guider les troupes. Attention tout de même car le RSL est aussi connu pour déjouer les pronostics en se hissant systématiquement en play-offs et s’offrant généralement un scalp. On notera tout de même les arrivées intéressantes de Giuseppe Rossi, sans doute venu chercher un dernier chalenge, de Justin Meram et d’un nouveau milieu offensif de talent, Jeizon Ramírez, 18 ans et déjà plus de soixante matchs dans les jambes dans l’élite vénézuélienne.

À suivre aussi l’évolution de Cincinnati. Après une saison de bizutage désastreuse (pire attaque, pire défense), les Orange and Blue ont déjà démarré l’année par un coup de théâtre, le licenciement de leur coach Ron Jans, impliqué dans une affaire de racisme. De là à les voir davantage creuser ? Pas si sûr. Car Cincy a compris que son souci était une affaire d’équilibre et de force offensive. Alors le ménage a été opéré et les arrivées sont plutôt intéressantes : Adrien Regattin, Yuya Kubo et Jürgen Locadia arrivent devant, quand Siem de Jong viendra apporter de l’équilibre dans l’entrejeu. Et si la mayonnaise venait à prendre, Cincy pourrait ne pas être la dernière roue du carrosse et débute la saison avec un entraîneur français sur son banc. Entraîneur français toujours, Thierry Henry va évidemment être l’une des attractions de la saison du côté de l’Impact. L’ancien des Red Bulls ne manquera pas de travail tant la tâche s’annonce importante. Pour la troisième année de rang, l’Impact n’a pas disputé les play-offs l’an passé, perd son meilleur joueur, Nacho Piatti, perd d’autres joueurs importants comme Bacary Sagna, Daniel Lovitz, et Victor Cabrera et tente surtout des paris pour compenser ces départs. Parmi eux, l’excellent Romell Quioto sur qui va reposer une grande partie du jeu montréalais. Difficile de dire si cela sera suffisant pour décrocher une place en play-offs, surtout au vu de la concurrence.

Autre curiosité, Philadelphia Union. Après une belle saison 2019, The U a perdu quelques-uns de ses bons éléments de la saison passée sans pour autant véritablement les compenser. Cela risque de coincer pour jouer les play-offs mais la dynamique de l’an passé pourrait porter le club. Curiosité aussi, Houston. Les Dynamos sortent de plusieurs saisons anonymes et ont décidé également de tout changer cette année. Plusieurs joueurs sont partis (libre (DeLaGarza), en retraite (Beasley) ou par choix du club (Quioto, Deric)) mais les arrivées sont intéressantes, surtout la grosse signature qu’est Darwin Quintero. Sur le papier pas de quoi jouer les premiers rôles, même si le potentiel offensif des Oranges est très excitant, mais largement de quoi venir lutter pour une place en play-offs. Des play-offs que vont probablement jouer les Timbers, valeur sûre de la MLS. Giovanni Savarese conserve en très grande partie son effectif 2019 et lui ajoute quelques jolis coups, surtout offensifs, Yimmi Chará et Felipe Mora que les amateurs de football sud-américain sur LO connaissent déjà bien. Enfin, les Rapids seront aussi une formation à suivre avec attention. D’une part car Robin Fraser a réussi une belle fin d’année 2019 (cinq victoires en sept matchs), d’autre part car les arrivées de joueurs tels que Nicolas Benezet ou Younes Namli sont autant d’arrivées intéressantes pour poursuivre cette dynamique. Et donne à Colorado des rêves de play-offs.

L’objectif play-offs pourrait être bien plus difficile à atteindre pour le Sporting Kansas, même si l’arrivée d’Alan Pulido a généré bien de l’excitation. Il restera également un rêve à atteindre pour Orlando, habitué à accumuler les grands noms sans pour autant parvenir à briller (ou tout du moins à faire véritablement parler de lui). Attention tout de même à ne pas se moquer trop vite des Lions. Car ces derniers ont attiré un excellent coach, Óscar Pareja, auteur d’un joli travail à Dallas, ont fait le ménage dans leur effectif (huit joueurs régulièrement dans le onze de départ ont été priés d’aller voir ailleurs) et six sont arrivés comme par exemple le portier international péruvien Pedro Gallese. Face à ce remue-ménage, difficile de prédire ce que sera la saison d’Orlando, mais avec Pareja aux commandes, les Lions ont tout pour être une jolie surprise. D’autant que la conférence Est est celle des cartes rebattues. C’est le cas par exemple à Columbus où l’idole Federico Higuaín et le capitaine du club, Will Trapp sont partis, symbole d’une nouvelle ère. Une nouvelle ère marquée par quelques très jolis coups. Darlington Nagbe et Fanendo Adi, que Caleb Porter connait parfaitement pour les avoirs dirigés aux Timbers, sont arrivés, ils ont été rejoints par celui qui devrait être le facteur X du Crew : Lucas Zelarayán. El Chino, en manque de temps de jeu à Tigres se voit donner l’occasion de se relancer, il a tout pour être l’une des attractions de la saison. Nouvelle ère également du côté de DC United où celle de la LuchoRoo, dont les deux saisons sont à l’image de bien des productions (une excellent saison 1, une décevante saison 2). Acosta et Rooney partis, les Black-and-Red ont frappé deux gros coups en attirant Julian Gressel et Edison Flores. De quoi offrir un sacré potentiel offensif, qu’une arrière garde un peu déséquilibrée devra compenser pour espérer se hisser dans le top 7.

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Reste enfin ceux pour qui la saison s’annonce plus compliquée (tout en n’oubliant pas que les pronostics d’avant-saison sont souvent voués à se révéler faux). À commencer par Minnesota. Après deux saison au-delà de l’anonymat, les Loons avaient semble-t-il enfin compris que faire acte de présence en MLS et avoir un beau logo souvent prisés par les joueurs en ligne ne suffisait pas. L’idéal était d’être compétitif. Bilan, 2019 a été une belle saison avec une quatrième place de conférence, des matchs emballants, une présence en play-offs et une demi-finale d’US Open Cup. Mais apparemment, cela était trop difficile à gérer pour Adrian Heath. Alors Minnesota s’est séparé de ses principaux éléments : le prêt de Vito Mannone n’a pas été levé, Ángelo Rodríguez a été renvoyé en Colombie, Miguel Ibarra libéré. Pire, les Loons se sont séparés de leur meilleur joueur, celui qui justement leur avait permis d’entrer dans une nouvelle dimension : Darwin Quintero. Des choix incompréhensibles sur le plan sportif, d’autant que le recrutement n’est clairement pas venu les compenser. On suivra tout de même avec attention l’arrivée de Luis Amarilla en MLS, le Paraguayen sortant d’une magnifique année 2019 du côté de la Católica équatorienne. Encore faudra-t-il qu’il soit pourvu en ballon comme il l’était à Quito.

La saison s’annonce ainsi compliquée du côté de San José, même si le maître tacticien Matías Almeyda avait réussi à porter ses Quakes aux portes des play-offs, du côté de Chicago où les belles ambitions de repartir de l’avant (nouveau logo – détesté par bien des fans, retour au Soldier Field – dont on vous parle dans le Lucarne Opposée magazine) ont été balayées à l’aune des transferts. Plusieurs cadres ont quitté le Titanic Chicago (citons McCarthy, Nikolić, Schweinsteiger, Gaitán), et la seule arrivée désignée comme ronflante se nomme Robert Berić. À suivre tout de même la dernière acquisition du club, l’excellent Gastón Giménez, même si tout cela semble bien maigre. Reste enfin le cas des Whitecaps. Avant-dernier la saison passée, Vancouver a décidé de faire all-in sur Lucas Cavallini en attaque, qui devrait y être épaulé par le Colombien Cristian Dájome, mais semble manquer de densité dans son groupe pour espérer aller titiller le top 7.

Le programme de la journée d'ouverture

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.