On y est ! Ce dimanche, alors que l’Amérique a retenu son souffle pendant la semaine dans l’attente de l’annonce de celui qui en sera son président, les amoureux de football se préparent à une nouvelle soirée d’apnée : le Decision Day. Au menu, la course au titre et deux places en play-offs en jeu.

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La saison aura été des plus particulières, elle garde tout de même le charme d’offrir son traditionnel Decision Day fort en suspense. Les derniers matchs de la semaine ont notamment permis de plier l’affaire dans la conférence Ouest, le seul suspense restant étant désormais de connaître l’ordre final du classement. Deux victoires ont été essentielles dans cette course. D’abord celle des Rapids, sans doute l’équipe la plus symbolique de cette saison particulière. Touchée par la COVID-19 après avoir vécu un MLS Is Back Tournament plutôt compliqué, la franchise de Denver s’est retrouvée dans un classement faussé par son absence de matchs (cinq matchs annulés en octobre). Elle est aussi en grande partie celle qui fut responsable du changement de la méthode de calcul, et celle qui finalement a su en profiter. Pour cela, elle s’est mise à gagner au meilleur des moments, face aux leaders de la conférence. D’abord les Sounders le week-end dernier, ensuite les Timbers en semaine.

Une victoire qui s’est dessinée assez vite face à un Portland qui avait fait le choix de se passer de Diego Váleri, Larrys Mabiala, Jorge Villafaña et Yimmi Chará au coup d’envoi (trois d’entre eux ont fini par entrer en cours de match). Les Timbers n’ont pas eu le contrôle de la possession sur le premier acte, tentant de résister au pressing adverse et s’en sont sortis miraculeusement au quart d’heure quand Tuiloma commettait une main dans la surface qui aurait dû valoir penalty mais a été déjugée au VAR (une interprétation qui aurait sans doute plu aux supporters du Stade Rennais en Champions League). Privé de cette opportunité d’ouvrir la marque, Colorado a tout de même eu les meilleures situations du premier acte, Portland cherchant à frapper en contre en profitant des espaces laissés sur les côtés. Le scénario changeait en seconde période avec des Timbers plus entreprenants et enfin décidés à prendre le match à leur compte. Villafaña et consort se procuraient quelques belles situations mais ne les concluaient pas et quelques instants après une belle opportunités pour Chará, les Rapids frappaient, Diego Rubio grattant un ballon dans le camp adverse et servant Kellyn Acosta qui nettoyait la lucarne de Clark. Un but qui envoie donc Colorado en play-offs.

Autre qualifié pour les play-offs, San José. Impensable il y a quelques mois, réel aujourd’hui. Les hommes d’Almeyda ont validé leur ticket au terme d’une folle course-poursuite face au LAFC. Des visiteurs qui ont sombré après avoir pourtant ouvert le score, se faisant rejoindre sur corner cinq minutes plus tard, oubliant Wondo au deuxième poteau pour se retrouver derrière au score, passant à un rien d’encaisser le troisième but dans la foulée, trouvant ensuite le moyen de l’encaisser à vingt minutes de la fin alors qu’évoluant en supériorité numérique. Mais il ne faut rien retirer aux Quakes d’Almeyda, qui ont montré une grande capacité à résister, se repliant parfois autour d’une ligne de six en défense, et une grande efficacité à contrer, les meilleures occasions du deuxième acte étant pour les Espinoza et autre Wondolowski. Si les Rapids retrouvent les play-offs pour la première fois depuis 2016, pour les Quakes, c’est une absence de trois ans qui est comblée. Un rêve qu’ils sont désormais cinq à l’Est à entretenir.

Cinq équipes qui vont donc sortir les calculatrices et jouer en écoutant ce qu’il se passe ailleurs. Au coup d’envoi, les qualifiés se nomment Montréal et Chicago. Ce sont eux qui ont leur destin entre leurs mains mais les adversaires semblent redoutables. L’Impact se déplace sur la pelouse d’un DC United qui peut également se qualifier en cas de victoire (et de conditions favorables vis-à-vis de ses concurrents), alors que Chicago reçoit New York City qui joue pour gratter une place au général. Derrière eux, deux équipes guettent. Atlanta United a beau sortir d’une saison catastrophique (six victoires en vingt-deux sorties, une seule sur les sept derniers matchs), mais peut donc venir s’immiscer dans ce top dix sur le fil. Il faudra pour cela battre un Colombus Crew déjà qualifié mais qui cherche à retrouver une dynamique positive à l’abord des play-offs. L’autre se nomme Inter Miami, qui ne contrôle rien, puisque doit espérer un vrai concours de circonstances favorable (plutôt que de vous perdre dans les différents scénarios, on vous dirige vers le site officiel de la MLS qui les liste parfaitement), mais a la chance de jouer la seule équipes qui ne joue plus rien dans cette conférence : Cincinnati.

Reste un dernier point chaud, la lutte pour le Supporter’s Shield qui concerne deux équipes, les deux leaders de la Conférence Est. Une bataille qui a été relancé à la même minute lors du dernier match, la 84e. Celle choisie par Krisztian Nemeth pour s’échapper vers le deuxième poteau et placer le centre de Luis Díaz au fond des filets. Celle aussi choisie par Alejandro Pozuelo pour transformer un penalty assez généreux pour une faute de Sweat sur l’intenable Laryea et laisser de nombreux regrets à un Miami qui aurait sans doute mérité mieux. Philadelphia et Toronto restent donc main dans la main, même nombre de points, et devront se départager ce dimanche pour décrocher le si discuté Supporter’s Shield, nombreux sont ceux estimant qu’en raison de la particularité de cette saison, il n’a pas de raison d’être.

Les buts de la semaine 22

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.