Intercalée entre deux journées de championnat, la Supercopa Argentina a basculé en faveur de River Plate, désormais club le plus titré dans cette épreuve.
Comme l’an passé, il aura donc fallu attendre la mi-mars 2024 pour trouver un moment et l’occasion de voir s’affronter le vainqueur de la Liga 2023, River Plate, titré en juillet dernier, au vainqueur de la Copa Argentina, Estudiantes, titré en décembre. Cette Supercopa, qui peine toujours à véritablement passionner les foules était cependant l’occasion de voir une légende du club millonario, Enzo Pérez, retrouver une formation dont il a été chassé par l’actuel entraîneur – la froideur de leurs salutations d’avant-match venant le rappeler. Elle était aussi et surtout l’opportunité donnée à River de prendre seul la tête du palmarès de cette épreuve, au nez et à la barbe du meilleur ennemi, quand les Pinchas y voyaient l’occasion de remporter un titre jamais décroché, la Supercopa n’en étant finalement qu’à sa dixième édition.
Aussi anecdotique puisse cette compétition paraître aux yeux de certains, elle a tout de même permis de continuer à mettre en évidence les limites du River Plate de Martín Demichelis : une incapacité à contrôler totalement les parties. Car le premier acte du futur vainqueur a été sans aucun doute pire que son second qui n’a finalement pas été des plus emballants. River manque toujours d’intensité, d’idées offensivement, peine à véritablement se créer des situations et reste toujours fébrile dans le dos de sa défense, le but de Javier Correa d’entrée de partie le soulignant une fois de plus. Mais River parvient toujours (ou presque) à s’en sortir. Une seule véritable occasion en première période, une énorme frappe de Miguel Borja parfaitement stoppée par un très solide Matías Mansilla, une autre tout aussi forte en seconde période, encore sortie par le portier pincha, et ce fut à peu près tout jusqu’à la combinaison qui sauve River : l’association coup du sort et coup de génie. Le sort d’abord sur ce centre tendu de Pablo Solari que Zaid Romero déviait hors de portée de Mansilla, le génie ensuite sur cette frappe limpide de Rodrigo Aliendro d’entrée de temps additionnel. Deux buts sur le fil, mais un troisième titre en Supercopa, un troisième sur le plan local pour Martín Demichelis en une saison et demie et moins de soixante-dix matchs passés sur le banc du Millo.
Photo : Hernan Cortez/Getty Images